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Et si Dieu était Anglais ?

A propos de la Bible, on peut se demander si Dieu avait guidé la main de ou des auteurs, cela aurait une autre allure ? On ne peut imaginer que Dieu soit un mauvais auteur, un Paul Lou Sulitzer qui a mal choisi ses nègres.
Et pourtant, son œuvre pseudo historique n’a pas la documentation d’Alexandre Dumas du règne de Louis XIII, le souffle épique de Stendhal quand il entraîne Fabrice sur un champ de bataille, et la rage de Moravagine imaginée par Blaise Cendrars.
Il n’y a pas vraiment une suite logique. On sait que Ponson du Terrail avait l’art de terminer le feuilleton du jour de telle sorte que le suspense obligeât le lecteur d’acheter le numéro suivant, avide d'en savoir la suite.
Dans la Bible, tout est prévisible et pourtant tout est tellement embrouillé que voilà des siècles que des exégèses tentent d’expliquer à des ouailles une histoire dont le fil se perd, se rattrape, pour mieux se perdre à nouveau.
Tout est tellement invraisemblable qu’il est inutile que le lecteur, comme dans un roman compliqué d’Agatha Christie, saute à la dernière page pour avoir la clé des mystères. Ah ! si le bouquin avait été au moins traduit par les traducteurs de l’américain d'un roman noir de Chandler, on saurait vraiment qui a assassiné JC !
Il y avait tous les ingrédients pour un best seller. Des intrigues à n’en plus finir, du sang des larmes, des crimes et pas d’explication, ou plutôt une seule bien commode : Dieu qui tire les ficelles. Point d’autre responsable. C’est Lui. On s’en doutait. C’est trop facile, tout de même.
On est frustré.
On ne comprend même plus pourquoi il s’est fait autant de tort à lui-même. Tous les auteurs sont masochistes, mais à ce point !
Puisqu’Il a tout voulu, tout prévu, tout fait, pourquoi tant de haine ?
Pour punir le lecteur ? Ah ! bon… C’est bien la première fois qu’on publie le manuscrit d’un auteur qui en veut à tout le monde !
Et pourtant, c’est parmi les livres les plus vendus, celui qui a battu des records. Les critiques sont pratiquement inexistantes. Mieux les autres maisons d’édition qui ont publié des versions différentes de la même histoire, le Talmud, le Coran, la Bhagavad Gita, ou le Mahabharata ne se font pas la guerre des tirages et n’essaient pas de rafler les rééditions à la concurrence.
Très différents sont les lecteurs.
Chaque version à ses partisans acharnés. Certains parmi les plus exaltés récusent les autres versions. D’autres vont jusqu’à nier que le tout vienne d’un seul auteur, comme l’Iliade d’Homère, ils pensent que JC est un nom d’emprunt. Le plus curieux, c‘est que celui-ci laisse dire.
Depuis le temps que l’on attend comme Roman Kacew, alias Romain Gary et Emile Ajar, que l’auteur de la Bible avoue qu’il nous fait le coup lui aussi de trois auteurs en un, sa confession se saurait !
Moralité, des lecteurs frustrés de l’histoire bâclée ont trouvé intelligent de la raconter à leur manière. Spoliés des droits d’auteur les éditeurs associés ont condamné les hérésies.
C’est ainsi qu’on a vu dès la parution du best seller des clubs de pensée se former où les supputations vont encore bon train en 2009.

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A la première édition sur palimpsestes, on a vu des Modalistes réfuter la double nature de l’auteur, celui-ci n’ayant été qu’une modalité de l’action de Dieu dans le monde.
Des Monophysites lors de l’édition de Calcédoine en 451 ont affirmé que vrai Dieu et vrai homme, JC est une seule personne en deux natures. Les Nestoriens affirmant autre chose, il y eut autant de bruit au temple du bien dire, alors que Jack Lang n’était pas encore né, qu’à la première d’Hernani.
Depuis lors, cela n’a jamais cessé. Nous vîmes des Hattémistes ébaubis, des Infralapsaires résolus, il y eut même un illuminé, le père Alfred Loisy qui écrivit en 1900 « Jésus annonçait le royaume et c’est l’Eglise qui est venue. ». C’est comme si on accusait Gaston Gallimard d’avoir écrit le « Voyage au bout de la nuit » !
A l’heure présente, on ne s’y retrouve plus.
Le récit assez frustre, mal agencé, avec plus de personnages qu’un roman de Dostoïevski, s’est gonflé de cent épisodes nouveaux, mille ajouts qu’on aurait retrouvés au fond d’une grotte dans des jarres en plein désert du Néguev !
C’est dommage.
Ah ! si l’auteur avait eu le talent de William Shakespeare ! Pour cela, il eût fallu que Dieu fût Anglais.
Richard III eût été Ponce Pilate, et la Reine Elisabeth, la douce Madeleine. Ce qui aurait été préjudiciable à la Livre Sterling.

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