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Didjé et Elio : même combat !

Coup dur pour les partis socialistes sociaux démocrates en Europe.
Que ce soit en Allemagne, au Portugal, en Grèce, en France surtout, on assiste à l’émergence d’une opposition à la gauche de la gauche qui mord sur l’électorat traditionnel socialiste.
D’abord timide, elle s’affirme entre 5 et 10 % des suffrages, en général. Elle devrait faire plus en France, au point de risquer de marginaliser le parti de Martine Aubry, qui perdrait ainsi son titre de premier interlocuteur de la droite au pouvoir.
Après la crise financière de 2008, la stagnation de la croissance et le chômage en nette progression, l’Europe est entrée dans les prolongations de la crise pour 2009 et 2010 avec comme résultat immédiat une perte de vitesse de la gauche collaborationniste et un rejet de la social-démocratie, longtemps resté le seul modèle possible de la gauche classique.
En Belgique, le parti écolo prospère en lieu et place de cette gauche de la gauche en France. Il faudra un certain temps de participation aux instances de pouvoir pour que le public s’aperçoive que le parti de Javaux n’a pas précisément une vocation sociale et que, pour l’ensemble du parti, la théorie de la social-démocratie même largement dépassée est une limite que les militants écologistes ne franchiront pas.
En Belgique, les opposants de gauche au PS restent très marginaux. Le parti semble tenu en laisse par Di Rupo qui a muselé les sections en les chloroformant d’une participation offerte sous la forme d’une sorte de quiz que le prestidigitateur Magnette devait coordonner après son coup de Charleroi et qui a été un tel bide qu’on n’en parle plus.
Mais cela a permis de justifier l’endormissement général.
Di Rupo n’en demandait pas tant. Il est vraisemblable que s’il y a un jour une opposition à la politique centralisatrice de l’Aigle de Mons, elle viendra de l’extérieur, à moins que la situation actuelle ne fasse naître un Mélanchon belge, décidant de claquer la porte du PS pour s’en aller tenir un langage plus ferme ailleurs.
Et comment va donc la vie de cour au MR ? « Didjé » Reynders et quelques barons de sa cour sembleraient y faire la même chose que Di Rupo au PS.
Est-ce qu’on y étouffe trop ou est-ce un parti plus ouvert à la critique interne ?
Christine Defraigne est montée aux créneaux la semaine dernière afin de dénoncer la mégalomanie de son président qui veut tout contrôler et tout savoir. Elle remet le couvert cette semaine avec quelques autres mécontents et ce n’est pas triste.
Des militants socialistes, qui feraient exactement la même chose, auraient déjà été exclus depuis longtemps par Di Rupo. Rue de Naples, on s’est contenté d’enlever la présidence du groupe MR au Sénat à la rebelle.
Pour justifier l’éviction de Christine Defraigne, Philippe Monfils, un des fidèles de Reynders, a reproché à la présidente qu’elle n’arrivait jamais à l’heure !
L’argument ne grandit pas son auteur.
« Le Soir » parle d’une image de Didier Reynders de plus en plus dégradée. Au dernier sondage La Libre/RTL-TVI, le crédite d’une perte accrue de 5 %. Des élus et des militants sont convaincus qu’avec lui, le MR va dans le mur aux élections fédérales de 2011. La bronca se poursuit et se poursuivra vraisemblablement jusqu’au Congrès promis de printemps, à moins que d’ici là le trio d’enfer - les Michel et Gérard Deprez - n’ait trouvé leur colonel von Stauffenberg pour éliminer Didjé.

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Le malheur, c’est que notre homme, après avoir renoncé à faire une carrière régionale et notamment comme bourgmestre de la Ville de Liège, a brûlé ses arrières pour un destin national, qu’il a raté aussi, quand le poste de premier ministre lui est passé sous le nez. Alors, sa grandeur déchoirait en redevenant l’assidu du conseil communal liégeois, avec Christine Defraigne en voisine !
Et voilà qu’en plus du trio d’enfer Frédéric Ries, qu’on croyait bien souple après son passage à RTL, a rejoint le camp des dames !
Plus question d’attendre le printemps. L’opposition grossit. Le trio s’interroge. Loulou, père historique, depuis que Jean Gol n’est plus là pour dire le contraire, attend encore un peu. Le scénario pour lui le mieux adapté à sa stature serait qu’on l’appelât à la barre et qu’il hésite à franchir le Rubicon. Ainsi, si l’affaire tourne au vinaigre, il se posera en ultime rempart, le défenseur de l’idée d’Alexis de Tocqueville, l’incarnation du libéralisme remodelé. Resterait à renoncer à sa candidature de président de l’Assemblée des Nations Unies. Il a deux mois pour cela. C’est court. A moins qu’il ne cumule le poste de prestige à New York avec le sceptre rue de Naples. Ce serait encore plus fort de café que Didjé à qui on reproche de cumuler rien qu’à Bruxelles. Michel le verrait bien uniquement ministre des finances jusqu’en 2011… après, l’électeur jugera.
Ah ! il est beau le libéralisme vu de l’intérieur. Enfin, ce n’est pas le petit caporal du PS qui pourra leur en remontrer.

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