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Le dernier paie la note

Dans quelques jours, deux exactement, nous saurons comment ce gouvernement compte sortir de la crise budgétaire où nous a conduit la crise du capitalisme.
Nous saurons comme l’espère la FGTB si les casseurs seront les payeurs.
On demande à voir, mais personnellement, je suis sceptique.
Sur cette dernière hypothèse il faut être sérieux, ce n’est pas ceux qui détiennent tout, qui sont quasiment maîtres partout, à qui on va faire peur et imposer des restrictions. Si c’était dans nos possibilités, nous le saurions et nous serions dans un autre régime.
Ce sont donc les citoyens qui vont encore en prendre. Espérons que ce sera selon leur grade et que les chefs paieront plus que le contingent.
Les inégalités nous révoltent. Elles sont grandes en Belgique et quarante années de social-démocratie n’ont pu en venir à bout. Elles ne l’auraient pas pu, parce que la social-démocratie n’était pas faite pour rattraper les inégalité en temps de crise, mais pour améliorer le sort des travailleurs à chaque bilan favorable. Cette collaboration des classes n’avait pour but que d’accompagner la croissance afin que les fruits du travail soient mieux redistribués.
Les socialistes ont totalement échoués parce que leur vision de l’avenir – la croissance continue - n’était pas réaliste. Aujourd’hui on en est à la stagnation, sinon à la déconfiture du produit intérieur brut. La gauche collaboratrice est tenue contractuellement de partager les gains ou les pertes, comme son contrat l’unissant au libéralisme avait été tacitement conclu, entre les riches et les pauvres.
Le parti socialiste aurait dû le savoir quand il s’est engagé dans cette voie.
En réalité les inégalités au lieu de régresser ont progressé de façon inquiétante, même pendant la période de croissance euphorique. Connaissant l’égoïsme qui a multiplié dans le cœur de l’homme le consumérisme et le chacun pour soi, il est logique de récolter ce que le système a semé.
Nous ne sommes pas convaincus qu’accepter une baisse de niveau de vie financerait l’égalité pour tous. C’est peu probable que les taxes « écologiques » d’avenir servent à cet effet, comme à l’écologie proprement dite, du reste.
Notre philosophie de façade est rousseauiste, mais en réalité nous sommes plutôt carrément nietzschéens.
Si nous n’admettons pas les privilèges des classes supérieures, nous sommes tous candidats à un sort meilleur dans la compétition sociale et nous regardons sans pitié ceux qui se sont efforcés de prendre notre place et qui y ont échoué.
Ce système est malade. Il nous a contaminés, et nous sommes malades aussi. Le parti socialiste est hautement responsable de cet affaissement des valeurs humaines.
Nous avons des difficultés à mettre en pratique vis-à-vis de nous-mêmes les belles théories sur l’égalité que nous développons dans les salons à la satisfaction des gens bien nourris.
Avec Jean-Jacques Rousseau, nous parlons en connaisseurs de la propriété « la terre est à tout le monde, etc. » et nous finissons par dire que s’il n’y avait point de luxe, il n’y aurait point de pauvres, ce qui est tout autant une absurdité !

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Cependant, nous ne sommes pas candidats pour une vie spartiate, tandis que nous rêvons à la devanture des magasins de luxe.
On le voit bien dans les débats concernant les salaires énormes de la haute administration et des dépenses considérables du tralala démocratique, paiement des députés et sénateurs, listes civiles et grosses bagnoles, on est partout conscient qu’il faut faire des économies, mais voilà que l’Haut-lieu a déjà dit non. On ne touchera pas au train de vie des élus !
Ce dimanche on pouvait entendre l’avis des chefs. Quasiment l’unanimité du plateau de la RTBf au sujet des économies que l’on pouvait faire à ce niveau. Monsieur Moureaux résumait l’opinion générale en soutenant que les sommes ainsi épargnées seraient dérisoires.
Alors, si dans ce milieu les égoïsmes jouent à plein, ne nous étonnons pas que plus bas on tienne « aux petites différences ».
Pour ce qui concerne le salaire des ministres, il n’est venu à la pensée de personne que, quand bien même ce serait peu de choses, en refusant de les revoir à la baisse, c’est nier la portée symbolique de l’effort, quand ils demandent au public de passer à la caisse. C’est ce que Happart appelait son dû social en filant sur ses chaussettes à ses délices de Capoue hervien ! Les voilà bien les nouveaux happartistes !...
Il est vrai qu’en période de vaches maigres, il y a recul des bons sentiments. Or, cela devrait être le contraire, parce que les inégalités s’aggravent dans nos sociétés. Et pas qu’en Belgique. Même les salaires moyens souffrent de cet état de glissement vers le bas. On assiste même à ce début de toboggan chez les cadres. On ne croyait pas qu’il fût possible l’année dernière encore. De plus en plus de personnes sont victimes d’un déclassement inéluctable causé par la crise.
La mondialisation des affaires joue un rôle de plus en plus néfaste, au grand dam des économistes et des stratèges libéraux qui pensent évidemment le contraire !
Alors, s’ils veulent que nous nous serrions la ceinture, qu’ils commencent par la leur !

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