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Les plis graisseux et Christine Defraigne.

Ce n’est pas marrant d’être libéral aujourd’hui. Comment expliquer au Mouvement Réformateur les raisons de la mondialisation, argumenter que ce n’est plus du libéralisme, mais du libertarianisme et que c’est mieux ; raconter aux petits commerçants et aux classes moyennes à propos du nombre de faillites, que c’est nécessaire pour rendre l’avenir meilleur ? C’est dur.
Après les années qui ont suivi la période paternaliste, c’était encore possible par le travail et du jugement, de partir de la boutique familiale pour monter une entreprise qui avait des chances de passer de dix à cent ouvriers en vingt ans.
Aujourd’hui, les gens de terrain le savent, il faut descendre sur les marchés, parler à ceux qui rêvent encore dans l’illusion que le libéralisme c’est la liberté d’entreprendre devant leurs bottes d’oignons. C’est-à-dire convaincre des petites gens que leur avenir est dans la prospérité du commerce international et de la finance mondiale. Autrement dit, de faire prendre des vessies pour des lanternes à des populations qui n’ont plus aucun intérêt à voter pour un parti qui ne correspond plus à rien, quand les valeurs fondamentales se sont fait la malle !...
Les Michel l’ont bien compris qui ratissent large et vont jusqu’à concurrencer les socialiste dans le domaine social.
Christine Defraigne le sait et a pris le chemin inverse d’une Sabine Laruelle, à la pêche aux gogos sur les foires et marchés. La sénatrice est un stratège en chambre. Quand elle voyage, ce n’est pas sur la Batte, mais en Ossétie du Sud.
Christine, fille de… cette opportuniste a usé du tremplin de son père Jean pour monter en quelques années dans le MR liégeois. C’est de bonne guerre. Il y a des exemples dans tous les partis de militants par filiation qui n’ont pas eu, à moins de cinquante ans, la réussite qui est la sienne. N’a-t-elle pas devancé Didier Reynders dans les voix de préférence aux dernières élections !
Cependant, la dame attend toujours une distinction suprême : un ministère !
Surnommée « Cruella » au barreau de Liège où elle s’exerça à l’effet de manchettes, elle a mené des « campagnettes » sur des sujets sans rapport entre eux, histoire de ne pas se faire oublier.
En 2005, sans doute avait-elle à perdre quelques kilos superflus, elle partit en guerre contre l’obésité des jeunes en proposant d’engager des diététiciens dans des centres de santé.
Mais que voilà une heureuse trouvaille et qui vaut bien les diplômes frituristes de Benoît Lutgen !
Une sénatrice, députée à la Communauté française et au parlement wallon, se penchant sur la morphologie de la jeunesse, signalant que par rapport à 94, la moyenne de l’épaisseur des plis graisseux a augmenté en 95 de plus ou moins 8% chez les filles et de 9% chez les garçons, on sent le vécu !...
On ignore si le diététicien chargé des plis graisseux de notre belle jeunesse a été nommé ?

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En association avec Richard Fournaux, avant que celui-ci ne soit marqué au fer rouge par son président, Cricri se lança dans une proposition de carte d’identité comportant l’un ou l’autre signe distinctif en fonction de l’âge ! Pour une réussite, ce n’en fut pas une. Même les étudiants libéraux (oui, il y en a encore) parlèrent de discrimination par la couleur, puisque la carte aurait été teintée en fonction des âges.
Pour la sénatrice, cette signalisation permettrait d'identifier rapidement la catégorie d’âge sans qu'il soit nécessaire de lire la date de naissance, afin de faciliter les contrôles dans les cinémas, les boîtes de nuit, etc… Evidemment, tant de policiers ne savent pas lire !...
On voit poindre dans cette proposition la manie du contrôle, la méfiance de la boutiquière à l’encontre du petit personnel, l’horloge pointeuse chère au MR.
C’est normal, ne contrôlant plus le système, il convenait au moins d’en contrôler les victimes.
Présidente du TEC, elle compare la société à un bus. On entre par l’avant en montrant son titre de transport, puis on est filtré par des caméras jusqu’à ce qu’on sorte purifié par l’arrière. C’est facile pour Cruella, qui n’a jamais payé sa place.
Encore à son actif quelques broutilles comme l’introduction de l’histoire du génocide des Arméniens dans les manuels scolaires.
Estimable proposition, certes, mais qui nous laisse sur la manière partisane dont est écrite l’histoire de Belgique dans nos manuels, depuis Jules César, jusqu’à l’abdication de Léopold III. Franchement, n’y avait-il pas des toilettages plus urgents ?
On passe sur le port de la burqa. J’adhère à sa prise de position, sauf les jours de mardi-gras.
Et puis, patatras fin d’année 2009, la voilà destituée de son poste de chef de groupe MR au Sénat. La goutte de trop qui aurait fait déborder le vase serait l'interview parue dans le Télé Moustique !
Elle ne fait par l’article sur les foires et marchés comme Sabine, mais elle jase à tort et à travers dans les magazines. C’est là que le trublion, l’ancien robin, nous devient sympathique. Comme dans le film « Le cave se rebiffe », Christine est transfigurée par l’adversité.
Pourtant, pour une cumularde, c’était gonflé de reprocher au principicule de chausser deux casquettes à la fois.
C’est ainsi qu’elle est, notre frisottante sénatrice, avec toujours ce gros chagrin de ne pas en être, quand des moins bien fichues qu’elle se pavanent sur les photos officielles du gouvernement Leterme.
Siégeant avec « Didjé » sur les bancs du conseil communal, on voit l’ambiance à Liège. Quelqu’un au MR local (Monfils, notre Talleyrand mosan) a même été jusqu’à la comparer à Anne-Marie Lizin ! Quand même, s’il me fallait toucher à une île déserte, avec une des deux, il n’y a pas photo et, ne serait-ce que pour aider à dissoudre son petit capiton, c’est la reine Christine qui aurait le deuxième aviron !
Oui, Christine, vous serez ministre un jour, ne vous impatientez pas. Vous avez encore le temps. C’est le parti qui ne l’a plus, dites-vous ? Sans doute, mais vous pouvez toujours en changer. Papa Jean aime les longues randonnées. Vous êtes fagnardes, vous aussi. Alors, Ecolo, ça vous tente ? Je parie que vous connaissez par cœur les chansons de route qu’on chantait à l’Aloha et qui sont les mêmes que celles de la JOC !
Cricri cite souvent ses auteurs de chevet comme Jean Gol et Robert Henrion. Elle dit à propos de ce dernier « L’État doit être à chaque carrefour mais pas à chaque volant », par là, elle visait sans doute ses froufrous ? Que Reynders se le tienne pour dit et qu’il ne serre pas trop sa cavalière à la voltige.

Commentaires

Excellent article, à la lecture, on comprend mieux les réticences de Super Didjé..

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