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Vendus à découvert ?

Nos grands démocrates, tous partis confondus, ont décidé de jouer la finance internationale contre le peuple. C’est le cas plus particulièrement en Grèce, ces temps-ci, mais ça l’est aussi en Belgique où sur le temps que la controverse aimable sur le vote obligatoire anime des gens comme l’ineffable Monfils, nos grands responsables nous concoctent des mesures de régression sociale dans des domaines fort différents comme l’âge de la pension, les taxes « écolo » et les mesures de reclassement des chômeurs qu’il serait plus juste d’appeler les mesures d’exclusion.
C’est comme si la compétence de nos chaperons qui se la disent vaste s’arrêtait pourtant au portail de l’économie.
Il est avéré aujourd’hui que les grandes envolées lyriques sur l’assainissement des marchés financiers ne seront suivies d’aucun effet. Mais ce tic qui nous est venu de Sarkozy a gagné les partis si bien que de Di Rupo à Didier Reynders, on poursuit le même discours sans que les gens s’aperçoivent qu’il date déjà d’un an et que toute mesure que l’on aurait prise alors devrait déjà être adaptée aux Hedge funds de 2010 qui ne se sont pas endormis en cours de route.
Alors, vous pensez, le plaisir des gens comme Gary Cohn, patron de Goldman Sachs, James Dimon, patron de la banque JP Morgan qui s’attendaient à un réveil des démocraties depuis fin 2008 et qui sont toujours sur la brèche dans les meilleures conditions pour se faire un maximum de blé !
De Wall Street à la City, les langues se délient. Le coup de Goldman Sachs en raid sur la Grèce lui aurait rapporté outre les 300 millions de dollars de commissions initiales, entre 1 à 3 milliards de dollars !
Les hommes d’affaire sont clairs sur la légitimité de ces monstrueux bénéfices, aucune loi n’interdit la cupidité et à Goldman Sachs d’adorer faire de l’argent en spéculant sur la crédulité des dirigeants avec de bons tuyaux. Tout se fait à la vue de tous et en se fichant que les citoyens grecs devront se serrer leurs ceintures de plusieurs crans.
Le discours sur l’éthique du ministre Reynders, mais aussi de son homologue Christine Lagarde, jusqu’au président de la banque centrale européenne Jean-Claude Trichet est pitoyable. Il consiste à rappeler certaines règles de conduite entre gens de bonne compagnie, sans monter un programme afin d’appliquer sous forme de règles les résolutions du discours.
On poursuit ainsi à travers de nouvelles illusions, l’illusion initiale du grand coup de pied dans la fourmilière, sans jamais le donner. C’est une politique d’un genre nouveau, d’hologrammes tellement ténus qu’ils sont invisibles pour tout le monde.
Avant la crise, on ne s’en était pas trop aperçu. A part certains économistes plus sérieux que les habituels guignols entendus sur nos ondes nationales, personne n’imaginait que nous assisterions à la démission définitive de la démocratie par le processus en cours de la globalisation du monde financier.
Aujourd’hui qui pourrait contester ce fait ?
Désormais la finance mondialisée dicte sa loi aux démocraties.
Nos ministres face aux grandes banques ne sont que des ploucs le doigt sur la couture du pantalon. Ils jouent le jeu des précurseurs en la matière que sont les syndicats devenus depuis les Trente glorieuses, la courroie de transmission indispensable entre les travailleurs et la FEB, afin d’assurer aux patrons une paix sociale qui permet de faire plus de bénéfices.
Eux, malgré cet exemple, tremblent devant la haute finance personnalisée au début de cette chronique, plus quelques autres dont Hugh Hendry, John Paulson, et quelques président d’Agence de notation, faiseurs et défaiseurs d’empire, vrais maîtres d’un système qui échappe au contrôle de nos handicapés de la calculette, de nos branleurs de lois régionales et de nos Cassandre en représentation à l’Europe.

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C’est merveilleux de voir « nos décideurs » dans le rôle de « transmetteurs » de la bonne parole capitaliste, trancher dans nos existences au nom de la realpolitik. Parce qu’ils ne savent plus faire que cela, nos sabreurs, foncez sur nos viandes et nous rendre responsables de leur impuissance !
Voilà le sort grec bien catalogué, bien inscrit dans la ligne du temps. Demain, ce sera celui de l’Islande. Dieu merci ! doit jubiler Trichet, ils ne sont pas dans la zone euro.
En attendant des pays qui nous sont plus proches, peut-être nous-mêmes, ce naufrage islandais n’a pas fini de faire des remous. Alors que ce pays avait dénationalisé les banques et promu un capitalisme débridé, les voilà acculés au remboursement à la place des banques dénationalisées aux gogos d’Angleterre et de Hollande qui s’étaient précipités vers ce nouvel Eldorado !
Pour se défaire d’une dette qui n’est pas la leur, les Islandais devraient débourser 12.000 euros par ménage !
En attendant, le chômage y galope et les entreprises ferment faute de moyens.
Question à dix balles, après la Grèce et l’Islande, à qui le tour ?

Commentaires

Magnifique analyse, mais triste bilan...à quand la révolution!!!????

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