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Didjé sonne toujours 3 fois.

-Alain, où elle est la sonnette ?
-Quelle sonnette ?
-Celle de l’alarme !
-La sirène, tu veux dire ? Y a le feu au Parlement ?
-Oui, mais c’est au figuré.
-Pour sonner au figuré, je sais pas comment on fait. Moi, je sais qu’appuyer sur le bouton.
-Ça je sais aussi, une fois. Il s’agit de la sonnette pour les francophones.
-Rien que pour eux ? Et les autres alors, ils en ont pas besoin ?
-Non, puisque les autres sont plus nombreux. Alors, pourquoi ils auraient aussi une sonnette ?
-J’ai jamais vu de sonnettes par ici, à part la sirène qui…
-Tu l’as déjà dit.
-Qu’est-ce qui t’a demandé une sonnette ?
-C’est le groupe francophone de la Chambre qui m’a demandé de préparer la sonnette au téléphone.
Didier Reynders paraît, l’air important, suivi de quelques autres. (1)
-Bonjour les amis. On vient déposer la sonnette.
-Il me semblait bien, une fois, qu’on ne l’avait pas au greffe. Vous pensez-bien, m’sieu Didjé, voilà vingt-cinq ans que moi, Ronald Suikerhel, et ici présent Alain Klinkend, on est au greffe et s’il y avait eu une sonnette, on l’aurait su !
-Bon ça va. Actez qu’on dépose une sonnette d’alarme.
-Ça je peux pas, sais-tu. J’ai pas le formulaire.
-Quel formulaire ?
-Bin le formulaire du dépôt d’une sonnette au greffe de la Chambre. C’est pas les objets trouvés, ici. Ni qu’on n’est pas non plus chez Ma Tante !
-Mais bougre d’âne flamand, c’est au figuré.
-Tu vois Alain, que c’est ce que je t’ai dit, c’est pour le figuré !
-Alors, ça vient ?
-Donc, je me figure qu’il y a une sonnette, mais que je ne vois pas puisqu’elle est au figuré !
-C’est ça.
-D’accord. Mais comment voulez-vous que je la décrive, si je ne la vois pas ?
-On a assez perdu de temps comme ça. Vous prenez un papier libre et vous actez que le groupe de Francophones que vous voyez derrière moi et qui constitue la majorité subséquente de Francophones dépose ce jour une sonnette d’alarme, conformément aux articles idoines de la Constitution.
-Holà, comme vous allez… Je suis bilingue, mais pas aussi vite. L’examen était présidé par un Flamand qui parlait le français encore bien moins vite que moi, et puis qu’employait pas des mots comme « soupécante »…
-Subséquente…
-Iguane.
-Idoine…
-Enfin, vous voyez…
-Je vois surtout que le temps passe et qu’on n’a pas toujours tiré la sonnette !
-Le temps de tailler une plume…
-Voilà la mienne.
-C’est un Mont-Blanc !
-Oui, dépéchons…
-Vous avez une pièce d’identité, m’sieu Didjé ?
-Vous m’appelez par mon prénom et vous me demandez une pièce d’identité !
-C’est la règle… et les autres aussi, monsieur Elio, Jean-Michel et Joëlle, s’il-vous plaît…
-J’ai pas la mienne.
-M’sieu Didjé, c’est embêtant. Alain, qu’est-ce qu’on peut faire ?
-Si les autr’ en ont une, ils peuvent faire une attestation d’identité pour monsieur Reynders.
-Pour l’attestation d’identité, je crois qu’il reste un formulaire. Vous avez de la chance. Il y en avait tout un paquet du temps d’Anne-Marie Lizin. Quand elle est partie au sénat, on n’a plus retrouvé que celui-ci qu’était resté en-dessous de mes tartines. Va savoir, ce qu’elle en a fait ?
-Vous commencez à me courroucer.
-Courroucer ?
-Oui, me courir sur le haricot. Grouillez-vous, nom de dieu ! le temps presse…
-Bon, vous fâchez pas…

82son.jpg

(Une voix de femme, derrière, celle de Joëlle Milquet, sans doute)
-Te presse plus, Didier. Les Flamands viennent de voter BHV.
(Confusion générale) Didjé penaud :
-Ah les petits saligauds ! Je vais les faire sauter, moi, ces petits cons !
La délégation se replie en maugréant.
Derrière le guichet du greffe, Ronald et Alain se regardent.
-Je vais téléphoner à Jean-Marie Dedecker, une fois. Il m’a juré que si ça marchait, il me mettrait sur sa lijst !

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1.On voit bien que c’est une fiction, puisque, en réalité, ce sont MM. Bacquelaine, Giet, Brotcorne et Madame Gerkens qui ont sonné.

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