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Elio Di Rupo premier ministre ?

Comme c’est drôle ! On fait des pronostics sur le futur premier ministre, et on n’a pas encore voté ! Tout au plus sait-on par sondages qu’Elio recueillerait tant de pourcentage de voix si les sondés par téléphone allaient faire « leur devoir » le 13, ce qui n’est pas sûr, avec les mêmes convictions. Il bat tout autre impétrant en Wallonie.
Mais, ce petit jeu recèle quand même une vérité : celle du choix d’Elio Di Rupo comme premier ministre possible.
Hors statistique et jeu de cirque médiatique, cette distinction d’un homme plutôt qu’un autre met en évidence les peurs, les fantasmes et les pulsions instinctives de l’aréopage très discret du quarteron de décideurs qui tiennent à une Belgique à l’ancienne, et pourquoi ils s’accordent sur la personne de Di Rupo.
Monsieur Elio Di Rupo est un garant à leurs yeux de cette Belgique là. Une Belgique à laquelle du roi jusqu’aux petites structures communales, de la carte de visite à la carte de géographie ou plutôt pour faire plus FEB, du clou à la locomotive, on ne touchera pas.
C’est justement ce choix qui gêne. Car après avoir décliné ce qui ne changerait pas : les hiérarchies, les lois économiques de marché, on en arrive à ce qui pourrait changer et là, Elio Di Rupo rassure l’opinion flamande et Bart De Wever tout le premier.

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Elio Di Rupo est un royaliste primaire, un de ces hommes qui pensent que l’on peut modifier tout ce que l’on veut à l’intérieur du fruit, pour autant qu’on n’en change pas l’aspect extérieur. Cette particularité du personnage intéresse les Flamands. Pour le reste, son orthodoxie en matière d’économie politique rassure la droite qui voit en lui un des siens. Le président du PS en premier ministre possible, voilà qui en dit long sur l’homme « de gauche » et sur l’actuel état du parti socialiste !
La Belgique a été souvent dirigée par des ministres issus du parti socialiste. Aussitôt au pouvoir, arguant de la politique de compromis – spécialité belge – ils s’empressent de renvoyer aux calendes leur programme qui était jugé inacceptable par les formations partenaires.
On se rappelle que les grandes grèves du temps de Gaston Eyskens se sont soldées par un échec, dès que les socialistes ont été associés au pouvoir. Exit « La Loi unique », mais entrée discrète des mêmes textes par la petite porte et disparition des grèves et de la grogne syndicale. Idem, quand Jean-Luc Dehaene, premier ministre, a purgé par des taxes et de la TVA l’économie belge. Qui a calmé les esprits ? Le PS ! Certes, c’était pour entrer dans la monnaie européenne, toujours est-il que la facture a été soldée par les petites gens, tandis que la clientèle du MR s’en tirait bien.
Un politique « de gauche » qui arrive au pouvoir donne des garanties à la droite, en apaisant les esprits à gauche de ceux qui le veulent bien, et condamne aussitôt les autres en les accusant d’extrémisme.
Qu’ont-ils fait les socialistes et Bètchette Onkelinx dans le gouvernement Leterme ? Sinon poursuivre la vieille tradition de renoncement pour prix de leur participation aux affaires.
Car enfin, quel décalage entre les déclarations sur les nécessaires assainissements du marché financier et ce qui a été fait depuis fin 2008 !
A quoi bon participer à un gouvernement, s’il faut y laisser son âme ?
On ne sait pas si le pouvoir rend fou, ce qu’on sait c’est qu’il rend conservateur, pour la raison que l’on veut qu’il dure, quand on y est embarqué.
Elio Di Rupo a montré plus d’une fois son vrai visage, c’est un homme versatile et peureux qui plie toujours devant la force, par défaut de caractère, et aussi parce qu’il pense faire de son repli une stratégie pour un marchandage nouveau. Feinte est son humilité. C’est un orgueilleux qui a la rancune tenace.
Il arrive que sa politique soit payante. Mais, c’est sans lendemain. Elle peut s’avérer catastrophique à long terme, quand le personnage est dévoilé et ses « astuces » éventées. La patience dont il fait montre est une qualité qui s’accorde assez bien à une gestion municipale. Au niveau de l’Etat, c’est autre chose. Cela montre la capacité du personnage a encaissé les coups sans la capacité de les rendre.
L’idéal pour les Flamands !

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