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L’épate de l’iPad.

Steve Jobs, le PDG d’Apple en sortant l’iPad vient d’inventer l’objet sans destination précise, laissant le soin à l’acheteur de se poser la question « A quoi vais-je bien pouvoir utiliser ce « Magical, extraordinary, wonderful » bidule ?
Nous entrons ainsi dans l’ère du super, qui est dans ce cas l’apocope de superflu.
Comment est-on arrivé à nous vendre un objet sans destination précise, mais qui pourrait les faire toutes à condition d’avoir besoin d’un ordinateur (très moyen), d’un téléphone plus difficile d’accès qu’un portable ordinaire, d’un livre électronique (inutile pour ceux qui ne lisent jamais et peu performant pour des lecteurs curieux et avertis) et d’un GPS très en-dessous d’un GPS à haute définition ?
Selon la vision d’Apple du progrès, on ne peut savoir à l’avance ce qui va se vendre comme des petits pains ou rester dans les entrepôts, quand l’objet a une destination bien précise, que l’on voudrait chez Apple « utile ». Mais quand l’objet n’a aucune fonction principale, il devient à l’exemple des canifs suisses, un outil à multi usages.
Pour ceux qui ont eu un jour dans leur poche un canif du genre, ils se souviennent certainement de l’inutilité de la plupart des « services » que l’objet pouvait rendre, de la difficulté d’en sortir une fonction qui n’avait jamais été demandée auparavant à cause de la rouille qui finissait par avoir raison de la bonne volonté de l’usager.
Dans le cas de l’électronique, puisque le côté mécanique n’existe pas, force est bien de constater qu’en ne faisant pas usage d’une fonction, on finit par ne plus savoir y accéder par oubli de la procédure. Il faut alors retourner aux notices explicatives et réapprendre l’application.
L’iPad est une curiosité, un petit ordinateur à trimballer partout. Il n’a donc sa place nulle part, tout en l’ayant partout. Consultable de n’importe quel endroit, il devient vite un objet à conserver à portée, c’est-à-dire qu’on va oublier sur une table, sur un appui de fenêtre. Il n’est pas comme le téléphone portable qu’on glisse dans un étui à la ceinture ou dans une poche intérieure d’un veston. On ne le voit pas bien suspendu par un cordonnet de cuir comme une petite mallette qu’avaient jadis les percepteurs de tramways
La nouvelle liberté serait selon Kant les débuts d’une nouvelle servitude.
C’est ainsi que s’opère de façon imperceptible des modifications de comportement qui sont liées aux objets qui devraient nous faciliter nos tâches et améliorer nos vies et qui sont, au contraire, de nouvelles aliénations ; car enfin, l’iPad a un coût, si le produit peut aussi être un jeu, son emploi sera davantage orienté vers l’activité principale de son utilisateur, une grosse partie de ses possibilités seront très peu utilisées, ou pas du tout. C’est comme si vous achetiez un camion au lieu d’une voiture sous prétexte qu’un jour vous aurez peut-être à transporter des chaises !

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La consommation à outrance qui fait que chez la plupart des utilisateurs l’iPad fera double ou triple emplois, est en elle-même un gaspillage, sauf qu’il faudra à l’utilisateur une force peu commune de sens critique pour s’en apercevoir. L’utilisateur sera « contrôlé » par Appel qui en profitera pour vous bombarder de publicité, en vous félicitant d’avoir fait le bon choix et en vous laissant entendre que des applications nouvelles seront certainement sous peu en vente et que le futur modèle sera encore plus performant « unbelievable, It is just dream, etc ».
Restera la question de savoir en achetant le nouveau, ce qu’il adviendra de l’ancienne génération, pourtant déjà incomparable !... et pourquoi vous n’avez pas attendu six mois pour l’acheter et ainsi faire l’économie de « l’ancien » qui vous paraîtra déjà « ringardisé » ?
Il ne conviendrait pas à Apple d’avoir « raison gardé » parmi les fans de sa clientèle.
Il est vrai que les « heureux » utilisateurs de la nouvelle merveille pourront justifier leur nouveau gadget par la réplique qui ne supporte aucune autre : « On n’arrête pas le progrès ».

Commentaires

Post ridicule et stupide.

Eh bien, moi je trouve ce petit billet bien tourné! :)
Si nous avions le courage de nous débarrasser (ou mieux, de ne pas nous encombrer) de ces milliers d'objets à l'utilité insignifiante, nous disposerions de plus de temps, nous aurions besoin de moins d'argent, nous devrions moins travailler, nous disposerions de plus de liberté...Le tout est d'amorcer la pompe de ce cercle vertueux...!

Je pourrais très bien supprimer ce commentaire d'un lecteur qui n'apporte qu'une affirmation désobligeante non motivée. Ce serait déroger à un principe de liberté d'expression pour tous auquel je tiens. Je regrette, cependant, que Mandrake ne soit pas le magicien des mots pouvant nous révéler sa pensée pour notre profit à tous. En espérant autre chose qu'un jugement abrupt, je me garderai bien d'écrire que Mandrake est un petit con, ce serait user du même procédé.

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