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Tables, tablettes et préformateur !

Le campionissimo est de retour d’Italie. Nous repartons pour une dizaine de jours de suspens. On verra le ballet des grosses voitures avec nos pointures sans veston assises à côté du chauffeur (en général un ancien du parti). Ils diront des mots sibyllins, avant de dire « en route Gaston », et il restera aux pauvres journalistes à patienter sur le trottoir que d’autres grosses voitures s’arrêtent sous les feux des projecteurs…
Puis, dix journées de silence plus tard, il y aura le conciliabule final entre le roi et Elio. Nous ne saurons pas ce qu’ils se diront. Mais nous aurons droit à un petit speech du préformateur qui ne nous dira rien de ce qui a été dit au palais. C’est-à-dire que nous serons informés quand même par phrases convenues de ce qui n’a pas été dit, mais de ce qu’il aura été convenu de dire…
En concret, nous apprendrons que le préformateur forme ou qu’il rend son tablier.
Dans le premier cas, Di Rupo ne tarira pas d’éloge sur la modération dont a fait preuve Bart De Wever, hissant le Flamand au statut de grand Belge. Dans le cas contraire, l’amertume de l’ambitieux montois de ne pas en être, nous fera découvrir un Bart De Wever à l’esprit borné et au flamingantisme exacerbé.
En attendant de nous satisfaire de la non-communication habituelle, nous pouvons relire les anciennes déclarations de Bart De Wever consacrant sa montée au pouvoir et nous faire une idée de ce que les Flamands raffolent en lui. Si nous ne sommes pas satisfaits de cet effort de mémoire, le programme de la NV-A nous mettra l’eau à la bouche..
Le texte est simple. Il n’y a rien à comprendre que nous ne sachions déjà. En quelques mots : la Belgique, c’est fini.
On va vers autre chose. A cause ou grâce à l’Europe, l’usine à gaz n’explosera pas. Il y aura quatre usines à gaz à la place : les deux grandes communautés, Bruxelles et la petite communauté germanophone.
Ce sera sans doute moins compliqué à faire tourner, chacun chez soi.
Si un jour, l’une ou l’autre usine pète, elle n’entraînera pas d’explosion générale. Ce sera une petite explosion qui ne fera que des dégâts limités, quelques dizaines de morts, quelques centaines de chômeurs, et quelques milliers de personnes âgées sur le carreau, le tout très localisé. Des broutilles, enfin !... les trois autres usines à gaz iront sans désemparer vers leur destin. Comme à Legoland, elles poursuivront la construction de leurs tubulures, câblage et cuves d’entreposage de leur matière gazeuse… On se réjouira d’avoir éliminé du gouvernement fédéral ce qui faisait double, quadruple emplois avec les Régions. Puis, peu à peu, sachant la boulimie de nos élites politiques, ils s’arrangeront pour grossir leurs administrations et leurs directions pour rendre les Régions aussi monstrueusement inutiles que la fédérale. Quatre présidents au lieu d’un roi, quatre premiers ministres au lieu d’un seul, etc... (Si José Happart avait su, il n’aurait pas pris si vite sa retraite)
Inutile de dire que les places à prendre seront prises par nos universitaires qui trouveront ainsi plus de débouchés, comme au fédéral, la population n’y sera pas représentée.

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Quant au roi, la loi, la liberté et tout le tralala bourgeois, c’était déjà périmé du temps de Léopold II. Exil pour l’Albert, inscription au chômage du restant de la famille royale, éventuellement un nouveau contrôle des passeports par les autorités avec la nouvelle loi Galant sur l’immigration (Jacqueline Galant restée la seule fédérale en poste pour service rendu à la nation flamande, au titre d’apport étranger). Mais que madame Houard se rassure, ces personnes ne seront pas réduites à la misère.
C’est ce qui ressort des propositions de la NV-A déposées entre les mains manucurées d’Elio par Bart poussant les feux de son programme électoral.
Di Rupo habitué à louvoyer, à tournicoter autour du pot, à dire un oui qui veut dire non et un non qui veut dire peut-être, lui, le champion de l’art de mouiller les autres afin de conserver l’estime des gens, est revenu d’Italie peu rassuré sur la méthode prussienne de Bart.
La NV-A estime qu’elle négocie, quand les autres sont d’accords avec elle.
Son programme de « compromis », c’est Mein Kampf version 2010.
"Ils ne mettent aucune concession sur la table", commente le petit personnel du parlement qui arrange la table, met les cuillères en place et verse le café pur arabica dans les tasses frappées du sceau de la Belgique.
Ah ! si les tasses pouvaient parler…
Plus de ministère de l’intérieur, plus de contrôle des élections par le pouvoir fédéral.
Les Régions deviendraient responsables de l’élaboration de la délivrance des pièces d’identité, empêchant par là les francophones habitant en périphérie bruxelloise de disposer de cartes d’identité rédigées en français.
Les Régions auraient leur propre politique des allocations familiales, de certains pans de la sécurité sociale et de la Justice, la délivrance des permis de conduire, la sécurité routière (code de la route), la régionalisation de la Mer du Nord, des canaux et des voies maritimes, la partition du fonds des amendes, de l’immigration, etc…
Et encore, on n’est pas arrivé au niveau de l’institutionnel, la scission de BHV sans élargissement de Bruxelles, sans nomination des bourgmestres de la périphérie, etc.
Juste une dernière question à laquelle Di Rupo aura le loisir d’en discuter la date : celle du départ d’Albert II.
L’ambition démesurée d’Elio touche à ses limites. La gloire, ce sera pour une autre fois, une autre occasion. Si au moins Elio avait d’autres talents que celui de palabrer, par exemple un don musical, une main ferme pour le dessin, une voix agréable et non celle de castrat qu’on lui connaît dans les aigus, peut-être aurait-il une chance d’entrer dans le dictionnaire ?
Pourquoi ne pas dire carrément faisons un gouvernement de liquidateurs ?
Les ramassis de bourgeois qui ont fait la Belgique peuvent disparaître, pourquoi pas ?
Mais alors, un dépeçage arbitré par l’Europe, avec le respect des Francophones de Bruxelles et environs, pas une mascarade à laquelle un socialiste participe.

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