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La Belgique : Byzance en 1453 !

Le drame belge est simple. Tout le monde le voit. Chacun continue à l’enfler des problèmes communautaires exclusivement. Il tient en quelques mots : nous avons oublié la crise économique, mais la crise économique ne nous a pas oubliés.
Qui ne voit le fossé communautaire s’élargir au fil du temps ? Les talents de nos négociateurs n’y pourront rien. Et tandis que l’on ne parle que des nouvelles structures possibles d’un Etat qui ne sera bientôt plus qu’une enveloppe vide, le chômage augmente, les régions industrielles se désertifient, la pauvreté gagne du terrain, la classe moyenne n’existe plus que dans sa composante politique.
La Belgique, c’est Byzance en 1453 assiégée par Mahomet II.
Di Rupo, c’est le basileus Constantin XI Dragasès. Il lit avec délectation dans les gazettes, alors que les portes du palais sont enfoncées, qu’il est le plus populaire en Flandre après Bart le Grand Turc, bien entendu. Il lui semble que cette popularité, c’est le talisman qui l’empêchera d’avoir la tête tranchée, quand le jeune sultan débarquera depuis la Corne d’Or, avec ses Flamands « libres », dans les décombres d’une capitale « groggy debout » !
Et ça marche ! Les gens se captivent. On n’adore rien tant que des choses les plus futiles, parce qu’elles nous masquent les autres et puis aussi, parce qu’elles sont en notre pouvoir, a contrario de l’argent qui est une puissance qui nous échappe et sur laquelle nous n’avons pas prise. Alors, ces choses futiles, malgré le danger qui menace, nous tardons à les régler, tant elles nous amusent et nous ne les réglons pas. Nous jouons à remplir des feuillets d’accords obsolètes le lendemain. Mieux, au train où vont les choses, même si nous aboutissons à un accord global, il sera si complexe qu’il en deviendra inapplicable, sinon la source de nouvelles querelles.
La solution ?... la société anonyme en liquidation.
Nos curateurs sont aux affaires courantes, avec Leterme en commissaire priseur.
Puisqu’enfin les parties seraient d’accord d’interrompre les activités communes, un moratoire permettrait d’avoir le temps d’inventorier l’actif et le passif en vue de la cessation définitive de l’Etat belge.
Il n’y aurait pas de limite dans le temps pour le dépôt de bilan, la réalisation des actifs et le paiement des dettes. Dix, quinze ou trente ans seraient nécessaires. Et alors ? Serions-nous assez fous pour nous étriper pour une compétence, un bout de territoire momentanément laissé en l’état ? Serions-nous assez bêtes pour donner les clés à un tribunal de commerce de l’Europe pour dépecer l’Etat belge, sachant combien l’appétit des juges et des huissiers est, dans le domaine des affaires et du commerce, insatiable ?
Alors, débarrassés des points de vue qui consistent à faire perdre l’autre Région, nous aurions toute latitude d’enfin parler d’une négociation supérieure, celle dont on parle moins ou pas du tout, le peuple vivant une grande misère sociale avec la perspective de la faim pour beaucoup de familles, les privilégiés en passe de battre des records de bonus, bref un déséquilibre de la société qui échappe apparemment aux interlocuteurs remontés a fond pour un nationalisme imbécile.

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Apparemment la Belgique s’exclut du monde occidental placé devant une interrogation capitale : faut-il privilégier la relance d’une économie exsangue qui pourrait sombrer dans une nouvelle récession mondiale, ou bien réduire les déficits budgétaires et la dette publique ?
Voilà le seul et vrai débat qui vaille !
L’Europe est déjà à moitié convaincue que l’austérité budgétaire prime la relance, et nous ? Qu’en pensent nos spéculateurs des chances d’un accord équilibré… sur BHV ? Le Japon, lui, relance et sa dette repart à la hausse. Les Etats-Unis attendent, avec un léger penchant pour la relance aussi, et l’espoir que cette relance se fera par l’investissement des autres chez Oncle Sam, comme la Chine et l’Europe, les banquiers du dollar.
C’est dans ce sac de nœuds que la Belgique s’affaire à dénouer un autre, comme si nos misères intimes avaient une chance d’attendrir les requins de la finance !
Franchement, je l’ai dit comme je le pensais et le pense encore, les Sept, De Wever, Di Rupo et la plupart des personnels politiques que nous avons élus sont des cons ou des salauds ! Dans les deux cas, ils montrent leur sans-gêne et leur incompétence.
Le pire, c’est que l’opinion publique ne fait aucune pression pour changer les priorités. Elle considère toujours les problèmes communautaires comme prioritaires !
Ce dernier épisode dramatique de la courte histoire de la Belgique met à nu l’incapacité du vote démocratique à sortir des urnes les meilleurs et les plus compétents dont nous avons besoin. C’est Neandertal et Cro-Magnon face à face…
Comme l’a écrit Paul Valéry « La politique fut d’abord l’art d’empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde. A une époque suivante, on y adjoignit l’art de contraindre les gens à décider sur ce qu’ils n’entendent pas. Ce deuxième principe se combine avec le premier. »

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