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La brouille !...

On ne peut pas réussir tout le temps ! Les dernières prévisions pour la formation d’un gouvernement confortent les 7 dans un probable fiasco, causé par les deux rigolos qui empêchent le roi de dormir.
On se dit qu’un pays qui vote d’enthousiasme pour l’échec, en a aussi la culture.
Tous les partis disent avoir raison. A moins que les raisons soient différentes, il faut bien que l’un ou l’autre ait tort !
Comme les choses tournent, il n’y aura bientôt plus que des vaincus et de nouvelles élections que beaucoup voient avec terreur. La philosophie de l’échec consiste à échafauder des plans sans aucune chance d’aboutir ; mais qui permettent à l’homme politique de faire croire qu’il entreprend, aux journaux de boucler facilement et au peuple d’avoir la sensation agréable de se sentir gouverné.
- Peter Peeter, il est bon ! Au moins avec lui, on est rassuré. On est sur de bons rails !
Si notre démocratie fonctionne encore, en tant que phénomène social historique, malgré l’injustice permanente dont elle se nourrit, sa vacuité qui nous laisse en permanence perplexes sur le sens, sa violence de moins en moins masquée par la brutalité des relations de pouvoir avec l’argent, et la vulgarité d’une nature tellement prévisible qu’il suffit d’ouvrir la télévision ou déplier un journal ordinaire pour s’en convaincre, force est bien d’admettre que la cause en est l’aveuglement étonnant de ceux qui n’ont qu’une seule idée en tête, celle de consommer, et qui, consommant de moins en moins, abrutis par les déclarations et les slogans de brasserie de leurs chloroformeurs, se disent, malgré tout, que sous Khrouchtchev, ça pourrait être pire, leur éducation politique s’étant brusquement arrêtée en pleine guerre froide, en ignorant même la chute du Mur de Berlin.
-Qu’est-ce tu penses du nouvel I-phone ?
-Tu sais, on va divorcer.
-Je le savais… avec Clémentine…
-Non. Je te parle de la séparation des Wallons et des Flamands…
-Ah ! tu m’as fait peur. Alors, qu’est-ce que tu penses du nouvel I-phone. Il paraît que les Chinois en raffolent.

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Ça ne marche plus très fort dans le quatuor chargé de ravauder un Etat qui part en lambeaux.
Ne parlons pas de Jules et Jim prêts à tout pour que le ménage incestueux Bart-Elio reprenne ses fornications « nécessaires » ; mais, du couple même dont les engueulades finissent par s’entendre dans la rue, malgré les doubles vitrages rue de la Loi.
-Quand on pense que le Gros ne roule en Peugeot que parce qu’un lion est l’emblème de la marque !...
Elio a des commodités que l’autre n’a pas. Il a la main sur sa parentèle et c’est lui qui dicte sa loi à ses nombreux godillots qu’il insère dans les emplois lucratifs de la représentation populaire ; alors que Bart n’est pas le seul à faire le ménage à la N-VA, parti tout neuf, même s’il en est le fils préféré. Ses père et mère, en bons intégristes, se sont donnés à la Flandre, sorte de déesse mythique dont ils interprètent la pensée, comme dans les autres religions. C’est dire les foucades, les illuminations et les ambitions personnelles des ayatollahs familiaux et la difficulté de Bart à ceindre la toge virile. C’est qu’un cousin – germain bien entendu – serait capable de l’assassiner comme du temps des César ! Heureusement qu’il est le seul à la N-VA à lire Suétone !...
Nos deux pieds-nickelés disposent d’une belle avance dans les sondages au nom de la loi de Finagle « Si quelque chose de mal peut se produire, elle se produira ». Cependant, il ne faut pas en exagérer la portée. Les gens s’impatientent. Ils n’aiment que les échecs courts « Tu me prends par derrière. Je n’aime pas ça, mais bon… Alors fait vite ». Ici, voilà des mois que ça dure. Alors, puisqu’on va droit aux urnes, il faut absolument que le couple se sépare avec éclat, et que chacun de ses membres accuse l’autre de l’avoir trompé, dans la pure tradition qui veut qu’en politique, il faut toujours paraître avoir raison devant ses électeurs, même si on laisse parfois l’impression que la brouille fait deux cocus.
Si on a difficile de savoir qui a tort ou qui a raison, c’est un peu à cause de l’épais secret qui jusqu’à présent n’a même pas permis de connaître l’endroit où les illustres vont à la feuillée.
Effaçant d’un revers de main dix ans d’atermoiements et de travaux inutiles, nos deux vedettes offrent le même spectacle – mais en mieux - que leurs prédécesseurs Verhofstadt et Leterme, et ils sont « adorés » ! Ils voient leur échec récompensé comme des victoires !
Ce ne sont pas eux qui devraient passer la main, mais nous, tant notre éclatante connerie finit par inquiéter nos voisins. Nous, parmi les fondateurs de l’Europe ! Et de ne plus s’étonner là aussi, de l’incapacité à trouver une cohérence à la politique des 27, rond-point Schumann.
Barroso va finir par balancer devant le beau monde " Naturel, bande de cons, si l’Europe part en couilles, avec les Belges parmi les pères fondateurs !..."
C'est la négativité de nos deux larrons qui fait école à l’Europe. Respect des forts, mépris des faibles, amour de l'argent, désir d'inégalité, besoin d'agression, désignation de boucs émissaires, tout à fait la politique de Lamy.
La naïveté de Bart est grande. Il croit que son programme serait appliqué avec plus de soin par Didier Reynders. Il n’a pas encore assimilé la règle qu’un programme de rigueur d’impôts nouveaux a beaucoup plus de chance d’être suivi scrupuleusement avec un parti socialiste au pouvoir que dans l’opposition.
Au fond, nous devrions être reconnaissant à Di Rupo de garder le secret… ainsi il nous épargne la liste des concessions qu’il aurait faites, si sa romance avec Bart, nous avait valu un enfant dans le dos.

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