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Un costard à Sarko ?

Si en Belgique ça ne va pas fort, avec des partenaires politiques qui n’en sont plus tout à fait, et dont on ne sait rien de leur querelle ; en France, on ne voit plus que Sarko, juché sur ses talonnettes, courant à l’Europe, soutenant les pires réformes, expulsant les Roms, s’engueulant avec Barroso et entre deux affaires, s’enfoncer dans une grotte et dire des âneries à Yves Coppens à propos des Néanderthaliens, alors que ceux-ci ne mirent jamais les pieds à Lascaux !
D’un côté le silence des cathédrales, de l’autre un vibrionnant personnage qui ourdit déjà avec ses lieutenants le plan d’attaque pour sa réélection en 2012.
Sarko croyait, dur comme fer, rallier l’électorat de droite sur le débat de l’identité nationale, et l’expulsion des Roms, voilà que c’est Marine Le Pen qui monte dans les sondages !
Comment expliquer qu’en moins de trois ans, un succès peut conduire à un bide en appliquant la même politique ? On se souvient que le candidat Sarkozy avait asséché le parti de Jean-Marie Le Pen sur la promesse de traiter les problèmes d’immigration de la manière forte. Sans doute, quoiqu’on ait dit de la droite française « la plus bête du monde », il faut croire qu’elle a de la mémoire et que se faire piéger deux fois avec la même astuce relevait de la gageure.
Bouteillons ou menaces réelles, les bruits qui courent sur une menace islamiste, viennent à point nommé pour le pouvoir, malgré les mauvais résultats dans les quartiers sur la violence et le peu d’efficacité de la police, Sarko a encore un fonds de commerce exploitable sur le thème parmi l’électorat classes moyennes. La frousse fait voter à droite. En Belgique aussi.
La recrue Besson est un bon soldat pour lui et, sans doute, sera-t-il reconduit dans le nouveau gouvernement « celui de l’élection de 2012 », alors que son camarade de retournement de veste, Bernard Kouchner, ne le sera vraisemblablement pas, moyennant une belle planque pour ses vieux jours, comme François Fillon, devenu « trop populaire » dans les sondages, faisant de l’ombre à Sarko.
La défiance envers les étrangers est le mot d’ordre en corps 36 gras que Besson lit sur sa feuille de route, alors que sous Chirac, on en était encore à la promotion de leurs droits.
Pourtant le ministre de l’identité nationale n’a convaincu personne de l’action qui est la sienne, pour la bonne raison qu’elle est illisible et que son bilan est nul. Il y a dans les actes qui entourent Besson, comme un aveu d’impuissance dans une politique migratoire, aussi bête que brutale, alors qu’on ne voit pas la traduction institutionnelle qui en résulte, de sorte que les projets vont et viennent pour finir par être recalés, par l’un ou l’autre rouage de l’Etat.
C’est dans la confusion des projets que se trouble une ligne qui devrait être mieux précisée par l’Elysée, pour en arriver à des interdictions de drapeaux étrangers dans les stades, dans les organisations culturelles, comme à des mariages et faire obstruction sur le plan architectural des demandes de construction de mosquées. La dernière bourde : la chasse aux Roms est bien détestable, à tel point que l’Europe s’en émeut.
Toutes demi-mesures qui ne veulent pas dire leur nom et qui sont la forme négative de ce que Besson appelle l’identité française.
A force d’interpréter la pensée de son président, Besson est devenu en quelque sorte son clone, ce qui ne va pas sans poser des problèmes à Sarko qui est déjà assez exposé médiatiquement avec ses propres projections, sans qu’il faille encore lui attribuer ce que pense Besson.
On va glisser sur la situation d’Eric Woerth, grillé comme il l’est, il n’est plus qu’un poids mort dans l’équipe gouvernementale. Si Sarko ne s’en sépare pas, c’est d’évidence que ce sont deux compères qui en savent assez l’un sur l’autre pour se neutraliser, momentanément.

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Hortefeu, ministre de l’Intérieur, fait volontiers ministre de la Justice dans ses déclarations et ses initiatives. Jusqu’à présent Michèle Allio-Marie, la titulaire, semble avoir gardé son calme, comme elle est bien plus fine politicienne que lui, elle attend sans doute le moment de lui rendre la politesse.
C’est que si Hortefeu n’a pas inventé la poudre, c’est un des fidèles de la première heure de Sarko. Et c’est de ce genre d’hommes, que le président a besoin.
Il en va de même du reste de l’équipe, fort usée et sans doute sacrifiée en grande partie.
Fadela Amara n’a rien fait dans son ministère, évidemment, on ne lui en pas donné les moyens.
La ministre de la santé, Rosine Bachelot, a plombé le sien avec l’achat massif des doses contre le H1-N1 qui n’ont servi à rien… Un principe de précaution qu’elle tente de négocier avec la société pharmaceutique en la dédommageant de l’annulation d’une partie de la commande.
On pourrait multiplier les exemples de gaffes ou de l’inefficacité du reste de l’équipe de Fillon.
Le remaniement est nécessaire pour le « nouveau » Sarko, celui qui veut rebondir pour 2012.
On verra bien fin octobre, quelles sont les quilles du jeu de massacre qui resteront debout.
Nathalie Kosciusko-Morizet est l’étoile montante. David Douillet se voit bien secrétaire d’Etat au sport en remplacement de Rama Yade, même Gilbert Montagné, depuis peu, lorsqu’il chante « on va s’aimer », ne pense plus qu’à Sarko pour un portefeuille.
On se croirait sur le Titanic au plus fort du naufrage avec la capitainerie qui se bat les pieds dans l’eau pour la place de second du commandant, sans voir le bateau qui coule.

Commentaires

Je ne crois pas que la droite française soit la "plus bête" du monde". Nous avons, en Belgique, le FN qui est mieux placé.

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