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L’oppression de l’économie libérale.

Pendant que nos mandataires s’affrontent sur des questions de compétence et de territoire, alors que personne n’est dupe - la quête flamande reste l’usage des langues en Flandre et à Bruxelles - le gouvernement intérimaire assiste à une paupérisation qui remonte des couches sociales les plus humbles jusqu’à l’ancienne classe moyenne qui se délite.
Le ministère des finances s’abuse et nous abuse par l’usage d’algorithmes (1), dans la recherche du redressement.
Alors que, ce qui est capital pour l’Europe et le Belgique reste le devenir d’un système économique qu’il faudra bien un jour réformer. L’empirisme actuel, indépendamment des résultats, n’entre en rien dans ce qu’on pourrait appeler le plan B de l’économie, pour dire les choses à la façon de l’air du temps.
Tout se passe comme si nos « élites » avaient trouvé le Graal dans un capitalisme qu’il faut surtout ne pas chercher à transformer. Certes, si pour les dirigeants et les puissances d’argent, le système est parfait, que je sache, par ses inégalités profondes, choquantes, il ne l’est pas pour la majorité des citoyens.
C’est à partir de ce constat que nous nous apercevons qu’il n’existe plus aucun parti de gouvernement mettant en doute cette « perfection » ; sinon, le parti socialiste se mettrait à l’écoute des électeurs qui contestent l’inaltérabilité de la liberté d’entreprendre et d’amasser à tout prix et n’importe comment du capital, au détriment de la liberté de ceux qui produisent.
Ce sont des petits rigolos, du genre de Cyril Northcote Parkinson dans son livre « Les Lois de Parkinson », basé sur une longue expérience dans l'administration britannique, nous dit-on, qui ont concouru à nous faire croire que l’initiative privée était de nature à faire progresser la société grâce à une productivité accrue, avec une croissance du PIB sans fin, tout en déniant à l’Etat la capacité de gérer des entreprises d’intérêt public.
On avait oublié que le plus clair de la société est fait de travailleurs et que l’Etat n’a d’autres « actionnaires » que les citoyens. Très vite les entreprises dénationalisées ont fait des enfers concentrationnaires des lieux de travail, en même temps que les salaires et les avantages s’alignaient sur ceux des plus indignement bas du secteur privé.
Cependant, malgré les protestations de quelques parlementaires européens, au plus clair de la crise, l’Europe poursuivait son œuvre de démantèlement des services publics. C’est quasi miraculeusement que nous avons échappé à la catastrophe, parce qu’en 2008, les gouvernements socialo-libéraux n’avaient pas terminé leur destruction massive d’emplois de la fonction publique qui se poursuit malgré l’expérience de la crise.
Jointe aux dégâts des entreprises dénationalisées ou en voie de l’être et s’y préparant, comme la Poste, l’histoire des magasins Carrefour et d’Opel Anvers, et combien d’autres, sont les résultats d’incompétences diverses, la volonté de faire des rendements à deux chiffres de profit pour l’actionnariat. Les plus-values prélevées sur les salaires des personnels et les combines de paradis fiscaux, mêlant la banque aux directions, donnent des éclairages sur des personnages comme celui de Madame Bettencourt, corrompant dans son sillage des politiques comme le ministre Woerth et mettant au jour, les comportements naguère souterrains des Jean-Marie Banier et des Patrice de Maistre.

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Ce petit coin du voile soulevé, montre assez bien le parasitisme social et le pouvoir de l’argent.
Ce que Parkinson reprochait à l’Administration s’est répandu dans les entreprises privées issues des entreprises publiques, en s’aggravant même, si l’on tient compte des scandales des parachutes dorés, de certains salaires et du gâchis dans les entreprises par les managers eux-mêmes dans les ordres qu’ils donnent et les délocalisations qu’ils proposent.
Les cadres des entreprises entendent copier ce qui fut jadis une tare dans les Administrations. Les directions multiplient les subordonnés, par une tendance naturelle à l’allègement de leur travail en recrutant des collaborateurs efficaces au moins dans un domaine, mais aussi à diviser le travail pour éviter d'être remis en cause.
Ils créent des besoins de coordination interne, qui entrainent une charge de travail supplémentaire, avec l'embauche de collaborateurs nouveaux. On construit un système « autarcique » qui va consommer, de manière endogène, une part croissante de l'énergie disponible. Plus il y a d’éléments responsables, plus les demandes d'approbation qu'ils se communiquent mutuellement, ou tâches comparables, les occupent, de sorte que le travail accompli d'un point de vue extérieur par la société dans son ensemble n'augmente pas.
On voit cette chose (impensable avant 1970) que le profit du travail produit en atelier est « mangé » par l’administration de l’entreprise.
Il ne faut pas croire que cela a pour conséquence de multiplier aussi les postes de travail aux bas niveaux. Au contraire, le rendement amélioré à la base sert à peine à compenser les dépenses au sommet. Les restructurations sont toujours à sens unique, au fur et à mesure des gains de production.
Cette tendance est constante. On le voit bien dans les villes, à la prolifération d’immeubles de bureau, tandis que les pertes d’emplois se situent dans les zonings périphériques.
Qui ne voit dans la liberté d’entreprendre en 2010, la liberté d’opprimer le plus grand nombre, mettant ainsi en cause le fonctionnement de la démocratie ?
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1. Algorithme : Tâtonnement. Procédé de calcul qui répété, permet de trouver la solution, mais de manière empirique et sans pouvoir l’expliquer par une formule.

Commentaires

La fille est splendide. Le texte est intéressant. Puisqu'il fustige la bureaucratisation, l'alourdissement des structures et
l'autorité exagérée des cadres-fonctionnaires surpayés et incompétents même dans le "privé".
Mais le titre est mal choisi. Il aurait mieux valu l'intituler autrement. L'oppression du pouvoir bureaucratique et étatique, par exemple.
Ou l'oppression du pouvoir de l'argent (nous en avons tous horreur, nous le refusons, n'est-ce pas ?).
Ou encore, pour nous mettre du côté des opprimés, l'oppression méprisante du travail noble devenu inutile.

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