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Plan A + plan B = on va se Plan T

Laurette Onkelinx sait y faire question vedettariat. Avec elle, les partis francophones devraient trouver la bonne combine pour faire bisquer les Flamands. Il est vrai qu’elle a fait sa câline auprès de Vrebos, ce dimanche sur RTL, qui du coup, a joué les gros nounours.
Evidemment, son baratin n’a rien à voir avec ce qui suit :
Jusqu’à présent, les Francophones s’étaient montrés frileux. On pouvait traduire leur politique par une suite de démonstrations de loyauté envers la dynastie et la Belgique, offrant ainsi le flanc aux Flamands, obnubilés par leur régime linguistique rongé de l’intérieur par une francophonie rampante.
C’est ainsi que les partis flamands entraient comme dans du beurre dans la lâcheté apeurée des partis francophones. Il paraissait certain que leurs adversaires ne pouvaient pas envisager la séparation, ils en avaient la terreur et étaient prêts à tout subir.
En passant directement d’une belgolâtrie à la résignation, les Francophones feraient l’économie d’une position intermédiaire, entre « il faut négocier à tout prix » et « ça ne sert plus à rien de négocier ».
Du coup, Bart De Wever serait obligé de se découvrir. Jusqu’au-boutiste et hissant le lion noir, est-ce que l’ensemble de la population flamande le suivra ? Enfin, le CD&V qui, par peur d’une seconde défaite électorale, s’est scotché sur la politique de Bart, alors qu’il y a dans ses rangs plus de partisans de la Belgique fédérée que d’extrémistes flamingants, osera-t-il se passer de son tuteur ?
A la déclaration de la passionaria des classes moyennes de Schaerbeek il y a un bémol, c’est celui que j’ai déjà signalé dans une chronique qui soulevait le problème de la fausseté de Di Rupo à propos du plan « B ».
Ce n’est pas assez de dire qu’il faut se préparer à la fin de la Belgique. Il faut passer aux actes et s’y préparer effectivement. Les déclarations, on les connaît. Dans la société de la frime et de la parade, il faut des actes pour convaincre les gens.
Ce midi Javaux prenait des airs de connivence en parlant du plan B, comme s’il en était le thaumaturge ! Alors que, c’est évident, il n’y a rien de préparer et il le sait. C’est un jeu peu sérieux qui les amuse.
Laurette et les autres ont-ils suffisamment de courage politique pour cela ?
Leur détermination pour un passage à l’acte n’est pas évidente.
Ils ont trop d’intérêts à perdre dans leur statut de citoyens de « haut-niveau » et ici je ne parle pas du haut-niveau d’intellectuels comblés, mais de leur haut-niveau financier et social.

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On voit mal Laurette Onkelinx chausser les sabots de Théroigne de Méricourt, et tel ou telle parlementaire PS ou MR abandonner des dizaines de mandats, pas tous à titre gracieux.
Ouvrir les Etats généraux de Wallonie et y associer les francophones de Bruxelles est la seule chose à faire. Mais pas des Etats généraux pour rire, des sortes de conversations entre « forces-vives », en levant le petit doigt avec la tasse de thé, non, donner rendez-vous à tous ceux qui en Wallonie et à Bruxelles n’ont jamais la parole parce qu’ils ne sont pas sortis des familles dirigeantes et qu’ils n’ont pas fait du droit pour devenir député.
Cela aurait évidemment une autre allure que parler pour ne rien dire dans le but d’occuper le terrain.
Oui, il y aurait des dérapages, des coups médiatiques aussi, mais enfin en cessant de confisquer la parole à l’ensemble de la population ; la démocratie de papier mâché aurait enfin une trogne populaire, et ce ne serait pas plus mal.
Mais, c’est un rêve, évidemment.
C’est un rêve parce que la Francophonie n’est pas la Wallonie. Bruxelles sera toujours l’agent modérateur.
Di Rupo montant à la tribune des Etats généraux avec vingt-cinq feuillets de texte sans interligne, exaltant l’âme wallonne pour mieux l’asservir à ses desseins, jouant des trémolos de fils d’émigré italien aimant la Belgique qui « lui a tout donné » pour finir par évoquer l’avenir du petit commerce et de l’entreprise « de chez nous » ; des Reynders et des Michel Père et Fils manipulant des arguments identiques, proches de ceux d’un Bart sur la question sociale… Non, merci !
Franchement faire confiance à des gens qui ont eu raison du Mouvement Populaire Wallon pour mettre au point le Plan B sans référendum, sans l’avis des citoyens, quel mauvais remake de l’Histoire ce serait !...

Commentaires

Dans le journal "La Meuse" (pas une référence, soit), un soi-disant expert a déclaré que si les Wallons devaient vivre de leurs propres deniers, leur revenu chuterait de 20 % et que le sort des allocataires sociaux deviendrait dramatique. Vrai, pas vrai? Comme toi, Richard, je pense qu'on devrait dire crûment la vérité aux citoyens et ne pas les entraîner par la démagogie dans une aventure dont ils ne connaissent pas les contours. Il faut garder son sang-froid, négocier durement et annoncer la couleur: "Oui, de durs moments sont devant nous mais on se sentira mieux après..."! :)

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