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Mensonges et vérités

Un fil s’est rompu entre le peuple et les dirigeants. On ne croit plus en la politique parce qu’on y a trop cru !
Si l’excessive béatitude n’est pas une attitude responsable devant le système qui par défaut d’autres mots nous appelons démocratie, celle qui consiste à ne plus croire à rien et à se ficher de tout ne l’est pas non plus.
La vérité n’est ni de droite ni de gauche, elle n’est surtout pas dans la bouche des hommes de pouvoir, elle n’est nulle part, parce qu’il n’y a pas de vérité, mais des vérités.
Que l’on soit de l’un ou de l’autre bord, la déception provient de l’attitude de ceux qui commandent à nos destins et que nous imaginons qu’ils sont tous des menteurs. Certes, ils le sont et sans exception. Mais le moyen de faire autrement quand il s’agit de convaincre en particulier de la vérité de chacun ?
Un dirigeant qui trace son chemin en se persuadant que sa vérité, c’était aussi la vérité de tous, n’a aucune chance de rester longtemps au pouvoir. Comment dès lors ne pas mentir ? Comment mentir en restant « honnête », est, me semble-t-il, la seule question qui importe.
C’est toute la problématique morale du dirigeant politique.
En s’entourant d’experts d’en dehors des cabinets, et pour cause puisque le gouvernement n’est pas formé, les dirigeants se sont un peu plus éloignés du peuple et ont nourri le sentiment que la démocratie s’est fichu et que voter ne sert à rien.
Les experts sont légion. Pourquoi en est-on arriver à les consulter au vu et au su de tout le monde en étant suspendus à leurs lèvres, alors qu’ils n’ont en aucune façon un mandat électif qui les autorise à donner un avis qui peut s’interpréter comme une décision ? Ces questions d’expertise auraient dû être tranchées à l’intérieur d’un gouvernement entre experts de cabinet. Des décisions auraient été prises qui auraient été approuvées ou sanctionnées par le scrutin des électeurs ! Dans le déroulement logique des choses, au fil des événements des dirigeants auraient perdu à tout jamais une chance d’être réélu – encore que… - et d’autres auraient pris les places vacantes afin de rencontrer l’opinion publique. La démocratie aurait été vivante et le bouillonnement des situations et des hommes aurait provoqué un intérêt retrouvé pour la politique.
Au lieu de quoi, c’est la tombe, le recueillement et ce qui aurait pu provoquer la passion, ne soulève que l’ennui ! Vande Lanotte court chercher sa vérité à la Banque Centrale !
La crise économique effroyable que nous traversons l’est davantage parce que le monde politique s’est aplati devant le système qui l’a provoquée en s’imaginant qu’à force de génuflexions il va disposer les acteurs en sa faveur.
Quel sens donner à la gauche aujourd’hui qui a renoncé à sortir du capitalisme pour se confondre en courbettes avec la droite libérale ?
Quand on ne sert plus qu’à gérer avec des hauts et des bas la force secondaire de l’Etat afin de complaire à la force première qu’est l’économie, on amoindrit la force citoyenne et on dégrade l’image de la démocratie.
Plus personne n’a de modèles alternatifs, il n’y a plus des vérités, mais une vérité, tout aussi absurde qu’elle puisse être dans sa solitude, c’est le fric !...
L’essentiel semble avoir glissé du système politique au système économique.
Là où il fallait 36 experts afin de départager MM. DI Rupo et De Wever, un seul suffirait à nous persuader que le capitalisme n’est ni à critiquer, ni à abandonner, mais à prendre tel qu’il est et pour toujours !
Politiquement, ils se sont tous grillés à considérer que l’unique vérité était là.
Car à quoi bon changer les hommes au pouvoir puisque l’un ou l’autre camp a adopté l’unique vérité ?
Par rapport à la France, plus riche en partis de gauche porteurs d’espoir, nous n’avons qu’à nous « satisfaire » d’un PS sclérosé, usé par le pouvoir et incapable d’une idée nouvelle et d’un rapport nouveau avec l’économie.

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Lorsque nous serons capables d’évoquer avec sérénité un après capitalisme avec une vraie gauche, nous irons mieux et les problèmes constitutionnels nous paraîtrons moins importants.
Sinon, s’il y a toujours l’impasse après l’épisode Vande Lanotte… que les régions se séparent et que la Belgique aille au diable. Il y a mieux à faire que de perdre du temps avec les passéistes bourgeois de Flandre.
Nous aurons changé d’urgence.
Reste que dans la situation actuelle les libéraux ne sont pas quitte de se poser des questions aussi sur leur avenir, car, quand deux modèles de société ne s’affrontent plus, quel est l’intérêt d’encore voter à droite ?
Tout le travail serait de redonner un sens à la notion droite gauche en convainquant nos concitoyens, consuméristes convaincus, de trouver les pistes d’une nouvelle économie capable de nourrir tout le monde, parce qu’ils vivent le dernier temps des vaches grasses (déjà plus pour le lumpenprolétariat qui se recrée).

Commentaires

Parfois, à la place de dire on, il faut dire je.

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