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Le MR bat le rappel.

Eclosions au MR ! Enfin les œufs des Perin et Gol transmis aux mères porteuses Michel Père et Reynders « Didjé », ex-conducators du gollisme, éclosent inséminés par les avocats de la famille libérale.
Et ce n’est pas triste.
Sans ambition particulière dans le programme des Sept où il ne joue aucun rôle, le MR emploie ses ambitieux comme il peut. Deux candidats se sont déclarés à la succession de « Didjé » : Charles Michel et Daniel Bacquelaine. Il y en aura d’autres. Dès les premiers jours de 2011, on sera fixé. Sabine Laruelle hésite. Elle dit ne pas être prête, en regardant autour d’elle, des fois qu’on la pousserait, contre sa volonté bien sûr…

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C’est dans l’atmosphère fin d’un règne, avec des bruits de couloir, des déclarations d’amour qui cachent des haines profondes, des ambitions qui se drapent du manteau de l’humilité, des tableaux comme en vit Florence du temps des Médicis, que Gérard Deprez se sent au mieux de sa forme.
Ce garçon est fait pour l’intrigue, d’abord par son physique, c’est Sganarelle, Scapin, tout craché. On le voit crier à la fin de Don Juan « Mes gages !... Mes gages !... ». Ensuite pour le sourire de faux-cul qui ne le quitte qu’en de rares circonstances, par exemple quand il assiste à un enterrement… et encore, quand il est filmé par la télévision.
Il ne s’est pas contenté d’appuyer la candidature de Charles Michel à la présidence du Mouvement Réformateur, il a fallu qu’il savonne la planche à Daniel Bacquelaine, en faisant remarquer qu’il « n’a pas le profil de l’âge, il a un charisme un peu plat ».
C’est comme ça qu’il est, le président du MCC et vice-président du MR, un bon camarade à prendre avec des pincettes. Il est vrai que Bacquelaine n’est pas avocat.
Gérard oublie question d’âge, que c’est à plus de cinquante-cinq ans que François Perin a cofondé le PRL ancêtre du MR et que Bacquelaine n’en a que cinquante-huit.
Pour le reste, il a raison, Bacquelaine a le charisme aussi plat que Charles Michel a le sourire séducteur qu’il doit à son père, comme la progression rapide dont il bénéficia après des études… d’avocat, évidemment, la filière type qui mène au métier de parlementaire.
Bacquelaine a le profil du bon libéral amoureux du libéralisme, puisqu’il détient un nombre incroyable de mandats, à côté d’un cabinet médical qu’il a toujours à Chaudfontaine, même s’il n’est jamais là et que ce sont ses stagiaires qui besognent sur le terrain.
D’ambition, cet homme-là n’en manque pas et son charisme plat ne pourra que prendre des couleurs à l’aide d’une candidature qui débouche sur une publicité à la télé et les journaux, ce n’est déjà pas si mal.
Ces libéraux se ressemblent tous. Bacquelaine a un air de famille avec Olivier Hamal, sauf que ce dernier a une qualité que l’autre n’a pas, il est avocat. Ils sont grands, imposants, tirés à quatre épingles. Ils ressemblent à des patrons des années cinquante. Ils gèrent leur carrière politique comme un cadre supérieur, une usine héritée de la famille.
On la voit venir la nouvelle génération qu’appelle de ses vœux un Gérard Deprez encore sous le coup de l’émotion et de la haine quand il faillit perdre son gagne-pain de député européen à cause d’une manœuvre de Didjé (avocat).
Pour Deprez, les qualités d’un bon président commencent par reconnaître au président du MCC une charge indemnisée de conseiller spécial auprès de la présidence du MR. Ce dont Reynders s’était permis de douter. Et pour cause, le MCC ne représente plus rien lors des élections, mieux, Deprez en effigie sur les affiches électorales fait fuir la clientèle !
On se souvient encore de l’épisode comique d’un Deprez sondant l’avocate Milquet sur son éventuel retour au CDH, c’était du temps où il croyait perdre son mandat européen.
Il reste encore à sonder le cœur de l’autre créature en désamour de Didier Reynders, la liégeoise, Christine Defraigne, dite « la valeur sûre » montante, depuis tellement longtemps qu’on se demande qu’à monter sans arrêt dans l’estime des abonnés au libéralisme de cour, elle ne finirait pas par faire le plus vieux métier du monde qui, comme chacun le sait se passe plus dans l’escalier, qu’à pied d’œuvre.
N’ayant jamais été ministre, il serait temps que M’ame Christine (avocate donc postulante naturelle) sorte enfin de l’ombre et use de son sourire ravageur autrement que sur les affiches.
Dommage que Monsieur de Talleyrand, alias Philippe Monfils, avocat liégeois (bien sûr) et cofondateur du PRL, retraité depuis 2010, ne donne pas aussi son avis sur les candidats. Nul doute, qu’après tant d’années de langue de bois au service de l’homme fort – quel qu’il soit au MR - il se pourrait que celle-ci se déliât ?
Dans le cas d’une attitude identique à celle qui fut toujours la sienne lorsqu’il était en exercice, il ne pourrait qu’applaudir à la candidature de Charles Michel, tant celui-ci a de fortes chances de succéder à Didjé.
Bref, au moment où le bidule bat des records de concertation à la recherche d’un gouvernement, il ne fait pas de doute qu’enfin les membres du barreau rassemblés au MR sortent un nom du chapeau, ne serait-ce que pour démontrer aux yeux du monde qu’en Belgique, parfois, les avocats entre eux peuvent aller jusqu’à prendre des décisions.

Commentaires

un régal à lire et relire..

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