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Foutre des moines et des prêtres !

Depuis le chevalier de la Barre exécuté par les cathos pour ne pas avoir soulevé son chapeau au passage du saint-sacrement, jusqu’à nos jours, pas que les barbus et les saints qui épouvantent les villes qu’ils assiègent de leur foi.
Tout le monde se met à la rengaine de la libre expression des cultes, foi personnelle affichée dans les rues et promulguée par haut-parleurs, clouant sur place la laïcité toute bête !
Je préfère mille fois les fausses confidences et le socialisme à la noix d’une Laurette Onkelinx à la connerie militante, quand elle est religieuse. Au moins avec la diva, on peut se marrer de sa social-démocratie, sans encourir l’anathème du dieu-président montois.
Toute religion ne survit que par l’émerveillement qu’elle procure à une population qu’elle prospecte et instrumentalise, tels sont aujourd’hui les cultes, alors que se terminent l’ère du pouvoir absolu de nos curés de campagne, que nos cathédrales sont désertées et que les cathos nous fichent enfin la paix.
Notre crainte serait qu’un Ahmadinejad bis venu d’Iran ne vienne assassiner les libertés par ici, sous prétexte qu’il a vu quelque chose au-dessus des figuiers.
Certes, la Loi garanti la pratique de la foi de l’individu, en groupe ou en famille. Cependant, dès qu’ils sont groupés, les religieux de quelque religion trouvent normal de casser les pieds des laïcs. Et si ce n’étaient que les pieds !
Tout ça pour remettre en mémoire un certain Claude Le Petit, né à Paris en 1638 et exécuté le 1er septembre 1662, à peine âgé de 24 ans.
Histoire malheureuse et pourtant banale d’une victime d’un jésuite pédophile. Voyant la Loi et sa famille plutôt d’accord avec l’auteur du forfait, le jeune Claude poignarde le scélérat et s’enfuit à l'étranger. Il a environ 14 ans.
Pour se faire oublier, il voyage en Espagne, en Italie, en Bohème, en Autriche, en Hongrie, aux Pays-Bas et en Angleterre où il passe sept à huit ans avant de revenir en France. A l’époque, Interpol n’existant pas, il s’installe à Paris où il fait des études de droit, vit de sa plume comme on pouvait en vivre, c’est-à-dire mal. Il fait à nouveau parler de lui en défendant par un sonnet un certain Chausson louant sa force d’âme durant son supplice pour sodomie. Nous sommes en 1661.
Claude Le Petit rédige alors son chef d'œuvre, « Le Bordel des Muses » ou « Les neuf pucelles putains, caprices satyriques de Théophile le Jeune ». Ces pages, a priori, n'étaient destinées qu'à divertir ses amis. Elles furent proposées à l'impression. Ce fut son malheur.
On ne dira jamais assez combien est dangereuse la vanité des auteurs de voir leur nom sur la page de couverture d’un livre.
Par ordre du roi (Louis XIV) la prévôté de Paris détruisit les feuilles et les morasses de l'ouvrage sous presse. Le malheureux fut incarcéré sur le champ.
Athée, libertin et libre-penseur, on se doute que pour l’exemple, d’autant qu’il n’était pas noble, Claude passa rapidement en procès. On avait trouvé dans ses élucubrations poétiques quelques traits contre Mazarin, prêtre qui s’était enrichi à la minorité du roi.
L'instruction du procès et l'arrêt de la Chambre criminelle du Châtelet furent rapides : l'accusé fut brûlé vif, en place de Grève, après qu’au préalable, on lui eut coupé le poing.
Avec quelques autres vers, le texte ci-dessous lui fut reproché.
Amis, on a brûlé le malheureux Chausson,
Ce coquin si fameux, à la tête frisée ;
Sa vertu par sa mort s'est immortalisée :
Jamais on n’expira de plus noble façon.
Il chanta d’un air gai la lugubre chanson
Et vêtit sans pâlir la chemise empesée,
Et du bûcher ardent de la pile embrasée,
Il regarda la mort sans crainte et sans frisson.
En vain son confesseur lui prêchait dans la flamme,
Le crucifix en main, de songer à son âme ;
Couché sous le poteau, quand le feu l'eut vaincu,
L'infâme vers le ciel tourna sa croupe immonde,
Et, pour mourir enfin comme il avait vécu,
Il montra, le vilain, son cul à tout le monde.

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En 2011, le cinéaste Jafar Panahi est condamné à six ans de prison, selon son avocat. La justice iranienne lui interdit également de réaliser des films ou de quitter le pays pendant les 20 prochaines années. L’année dernière, au nom d’Allah, deux gays des Emirats furent ligotés l’un à l’autre et fouettés jusqu’à ce que mort s’en suive.
Comme l’a écrit Claude Le Petit :
Foutre du cul, foutre du con,
Foutre du Ciel et de la Terre,
Foutre du diable et du tonnerre,
Et du Louvre et de Montfaucon.
Foutre des valets et des maistres,
Foutre des moines et des prestres…

Commentaires

Cher Richard III, si tu devais être condamné, demande à être soumis au bon plaisir de la play-mate du jour. A sa façon de tenir la faux, tu ne risques pas grand-chose...:)

Colbert, le ministre de Louis XIV, successeur de Fouquet, dit bien pire que le pauvre Le Petit, sans être poursuivi : "Je voudrais voir pendre le dernier des rois avec le boyau du dernier prêtre."
Il est difficile d'aller plus loin !

A PCarre, si vous n'aviez pas lu cet article comme les "lecteurs réguliers", vous ne pourriez pas faire votre commentaire, allez donc vous faire foutre ou vous voulez, peut-être chez le balbuzard(André Léonard)c'est le nom que lui donne Vincent Pfeiffer(Télémoustique)..

OK, je n'ai pas compris votre commentaire, il est vrai que je suis "primaire" donc ...un peu de compréhension pour les imbéciles de mon espèce..

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