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Play off.

Bien établis dans la société, les psychanalystes, quoique profitant des avantages financiers que leur donne leur statut, n’en sont pas moins de bons observateurs de l’évolution de l’homme moderne confronté au système économique.
Le grand public s’inquiète parfois, en lisant des magazines dans la salle d’attente du dentiste, de l’inquiétante montée de la consommation des neuroleptiques.
Certaines appellations lui sont devenues familières. Pour la sédation de l’angoisse et contre les états maniaques, les antipsychotiques sédatifs comme le Tercian et le Barnetil, voisinent avec le Leponex et le Zyprexa faisant effet sur le délire et les hallucinations. L’autisme et le déficit intellectuel se traitent au Dogmatil. Enfin contre le déficit de l’affect, nous avons les drogues atypiques comme le Leponex. Pour en finir avec la panacée des grands crûs pharmaceutiques, tout le monde connaît le Prozac, quand le chlorhydrate de fluoxétine « dosé pour la clientèle du désespoir » devint la pilule du bonheur.
Est-ce se soigner que se mettre sous tranquillisant ?
Peu importe, mais cet afflux de molécules n’est pas qu’un signe de la grande richesse d’invention des laboratoires, il est aussi l’indication de la forte demande d’une population qui se sent victime d’une angoisse générée par un jeu d’élimination des plus faibles. L’entreprise moderne joue exactement le jeu d’un laborantin qui met en compétition des spermatozoïdes pour sélectionner celui qui entrera seul dans l’ovule. Or, il n’y a plus ici de projection de sperme par pulsion et désir, mais des êtres construits par la nature et peu à peu déconstruits par la société dans une sélection subjective.
C’est un constat qu’un psy, un tant soit peu honnête, ferait sans avoir besoin de statistique.
Nous sommes les héritiers d’un misérabilisme social que nous transmettons à nos enfants par défaut et à notre corps défendant.
La question n’est plus de savoir en quoi consiste la disposition collective à la névrose actuelle. Elle est le résultat d’une vision de l’économie à ce point catastrophique qu’elle n’est même plus perçue par ceux qui en sont les premières victimes, pour la même raison qu’un nuage de criquets obscurcit le ciel.
Les palliatifs ne sont pas que médicamenteux. La masturbation joue un rôle de plus en plus important, comme le facteur vaso-moteur s’améliore par des prescriptions dans la névrose d’angoisse.
La décomposition des milieux joue en faveur d’un repli sur soi-même. Cette transformation progressive vers l’autisme organisé est le pire des remèdes, en ce qu’il détourne le productif de l’altérité et de l’empathie, nécessaires à la survie des communautés.

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Ahurissant est le constat que cette société dans son processus d’adaptation, tout en étalant au grand jour son hétérosexualité et son indulgence à l’homosexualité, est en train de transformer en manie héréditaire, une masturbation généralisée ! La conséquence directe est la disparition à terme des relations sexuelles, et le remplacement par des palliatifs, dont la masturbation est l’acte essentiel.
C’est évidemment tabou d’aborder des sujets de cette espèce pour le grand public.
Ce qui est « gênant » est qualifié de « dégoûtant » et vite relégué à la réflexion de la seule communauté scientifique qui ne peut faire que des communications entre experts.
Une masturbation systématique et exclusive n’aurait que le seul heureux effet d’éteindre « la civilisation du profit », faute de mains-d’œuvre.
Les éléphants ont, dit-on, cette supériorité sur l’homme qu’ils ne se reproduisent pas en captivité !
Vous me direz au point où nous en sommes !
Allez, je vais me faire une assiette devant la télé. Je m’emmerderai ferme au feuilleton du soir, puis je me taperai le petit rassis du coucher, afin de pouvoir m’endormir détendu, sachant qu’il me faudra des forces demain, pour affronter les autres, dans une lutte sans merci.

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