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Il y a l’ange et lange.

Le Roger-la-honte de l’œuvre de Jules Mary fut réhabilité, mais ce n’était qu’un roman. Ce ne sera pas le cas de l’évêque Roger Vangheluwe, entré dans le fait-divers pour pédophilie et pas près d’en sortir. Le roman de ce Roger-ci est l’histoire d’un oncle qui aimait trop à se faire plaisir et accessoirement ses neveux, pour être honnête. Dieu ne lui en aurait pas tenu rigueur, s’il n’y avait eu l’opinion publique ; mais aussi, le goût du personnage pour les people. Qu’avait-il besoin d’étaler ses stupres devant nous, ses employeurs, titre que nous avons, vous et moi, en notre qualité de contribuable ! D’autant qu’en plus, comble des combles, ce Corydon des temps modernes avait tous ses crimes prescrits ! Il pouvait donc dormir du sommeil de l’injuste qui s’en branle.
On a rarement vu un évêque aussi peu discret sur ses turgescences en famille. A vrai dire, l’intermédiaire de service entre dieu et le misérable, ne l’avait condamné qu’à deux « Pater » et trois « Je vous salue ». A ce prix là, Vangheluwe faisait récidiviste et bienheureux, sans problème.
Bien entendu, l’interview à la VRT n’arrange pas le saint commerce de l’église.
L’aspect « plus un sou aux curés » d’un PS des années d’avant la paix scolaire remue des souvenirs. Nul doute que la charmante Nadia Geerts, dès qu’elle sera de retour parmi nous après des Pâques exotiques, se fera un devoir de recentrer le problème de la politique laxiste de l’Etat belge vis-à-vis des cultes, privilégiant depuis 1804, les émules du Saint curé d’Ars, par rapport aux farouches barbus de Mahomet, seulement reconnus depuis 1974.
La Dernière Heure - qui n’aime pas les curés - donne le salaire puis la pension de l’ex-évêque, ce qui fait bouillir le lecteur laïc et donne une meilleure idée de ce que l’on entend par Etat belge catholique.
Le prix de l’essence est bien plus vite adapté aux trous du cul d’Elf qu’à celui de son éminence, demandé vainement à la baisse.
Ça paie bien le métier de cureton, en Belgique !
Parmi les dix-huit rangs des gradés de l’Administration Demotte, les évêques sont aux premières loges, dans les stalles du chœur du Grognon affectées à cet effet, juste derrière les secrétaires généraux.
A ce prix là, on peut avoir les burettes de chez Cartier, la cuculle de chez Hermès et les mules Cerutti, sans oublier la Rolex pour ne pas rater les sorties d’école.

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Globalement, les dépenses publiques consacrées aux cultes et aux cours d'instruction religieuse peuvent être estimées à 585 millions d’€ (année 2000).
L'Église catholique a obtenu 80 % de cette somme, et le mouvement laïque 13 %, tandis qu'aucune des autres communautés religieuses reconnues ne dépassait 0,6 %. L'importance des sommes attribuées à l'Église catholique par rapport à celles qui sont accordées aux autres cultes est de plus en plus critiquée, car elle ne correspond pas à la réalité sociale. C'est pourquoi la réforme du système de financement public des Églises et l'introduction d'un impôt cultuel sont parfois évoquées.
Les communautés religieuses bénéficient du régime fiscal des associations sans but lucratif.
Pour le Roger-la-honte belge, une réduction à l’état laïque n’entraînerait pas une perte de ses revenus. Il pourrait continuer à recevoir sa pension : 2.800 € net le mois.
Un tôlard ne touche pas de pension en prison. Il est vrai que Roger ne sera jamais tricard. C’est tout bénef pour Dieu, qui exige des cotisations comme au PS. Si Vangheluwe veut être en règle de cotisations célestes, il doit verser une partie de son oseille au guichet du Vatican. Comme quoi, Vespasien avait bien raison de dire à son fils que l’argent n’a pas d’odeur.
Ce scandale éclaire aussi l’inégalité des pensions en Belgique. Sans augmenter les cotisations, une certaine décence voudrait que les catégories de pensionnés soient réduites à trois ou quatre, avec un écart n’excédant pas mille euros entre la plus basse et la plus élevée, le tout dans un programme unique pour tous les pensionnés privés ou publics, parlementaires compris. On pourrait ainsi relever la pension minimale d’une carrière complète à 1500 euros net, sans augmenter les déficits.
Le standing de Roger ne serait touché en rien. A moins que son vice ne lui coûte les yeux de la tête. Il pourrait alors envisager d’écrire ses mémoires. Préfacé par Léonard, ça pourrait faire un best-seller !
On voit d’ici le bon berger à la FNAC, dédicacer ses œuvres.
-C’est pour qui, madame ?
-Mon fils monseigneur…
-Quel âge a-t-il ?
-Il sera majeur l’année prochaine.
-Vous me l’enverrez quand il le sera. Vous comprenez- depuis qu’on me fait des misères… On verra ce qu’on peut faire pour lui…

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