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Sweet tweet.

Une nouvelle saga à l’histoire galante de la Belgique manquait terriblement. Il était temps en cette période de rigueur et donc d’ennui, qu’elle fît dans le léger, mais, un léger moderne avec des SMS et des tweets grivois. L’ère du Viagra ne pouvait qu’être sensuelle et électronique.
Oui, mais nous manquons cruellement de journalistes indépendants, comme le fut Tallemant des Réaux, à sa manière, ou un siècle après l’hôtel de Rambouillet, ce bon Restif de la Bretonne, fureteurs inspirés, traînant dans les rues de Paris à la recherche de quelques ribaudes, l’œil égrillard et la bandaison facile.
Certes nous avons des comiques qui pourraient se moquer des grands, cependant, à la lumière de ce qu’ils font, personne n’est certain que sous le persiflage ne se cacherait pas la flagornerie. Risqueraient-ils des carrières fructueuses à RTL ou au pire à la RTBF, pour un bon mot vraiment impertinent, celui qui emporte la morgue et la suffisance et arrache les masques des puissants, pour n’en faire que des citoyens à égalité avec tout le monde !
Le vulgaire et le graveleux, ils connaissent. Ça leur tient lieu d’esprit. Beaucoup de Belges s’en contentent. La plupart ne cherchent pas plus loin. De même, il en va ainsi de la démocratie. Le plus grand nombre ne dit pas nécessairement le vrai et le juste.
L’événement à célébrer nous a été révélé par 849 sms torrides d’Yves Leterme à une belle inconnue madame M. pour le coup – si je puis dire – donnée pour folle par un policier anversois.
Cela méritait un Desproges ou un Bedos jeune pour que la chose fût brocardée sur scène. Non pas que cela soit extraordinaire qu’un premier ministre ait une vie sexuelle extraconjugale, mais que cela soit le fait d’un ministre du CD&V, oui !
La chrétienté avait touché le fond avec l’évêque Vangheluwe, pédophile non repenti. Voilà au moins un catholique qui aime les femmes ! Quel progrès !
Quelques timides frémissements précédents nous avaient tout de même alertés. La vertu avait déjà été écornée par le divorce tapageur de Wilfried Martens, séraphin de septante balais retrouvant ses amours adolescentes, malgré les homélies des anciens du CD&V, pour sortir blanchi de la noce tardive, sous les fleurs et les applaudissements de ses confrères en jésuiterie, les corps caverneux gonflés à bloc !
C’est que les sales ragots, les perfidies, les coups d’yeux sur les tinettes de nos exquises ne sont acceptables que parce qu’officiellement les grandes professions de foi nous burinent les testicules de leur vertu exposée comme une relique aux processions.
Sinon, quoi de plus normal que les copulations, recommandées pour la santé des corps et l’apaisement des âmes. Et qu’enfin, Yves Leterme ait une vie de patachon, prouve au moins que ce n’est pas un homme à problèmes d’érection, ni un vicieux fréquentant les sorties des lycées.
Nous avons besoin en politique d’hommes normaux qui ne nous cachent ni leurs intentions, ni leurs désirs essentiels, et non pas des Tartufes se glorifiant des sermons d’une morale, dont ils se moquent à titre personnel.
Dans un état de vérité, avec une humilité non feinte comme le collègue montois, pour les vrais hommes imprégnés d’une parfaite complicité avec la nature, oui, c’est détestable de faire le fouille-merde et d’encombrer les feuilles spécialisées d’éjaculations rapportées pour vendre du papier.
Quant au reste, les bruits selon lesquels Leterme aurait tenté de faire entrer sa maîtresse dans l’administration, c’est tellement banal et tellement répandu, qu’on se demande si le journaliste qui a débusqué le favoritisme dont madame M serait la Pompadour, avait toute sa tête !
C’est trop courant en Belgique ou ailleurs, qu’il serait vain de vouloir demander des comptes à quiconque. Il est tout à fait légitime à un homme amoureux de mettre sa maîtresse à l’abri du besoin. Qu’il y ait autour de cette nécessité un petit tour de passe-passe, une anomalie légère, s’il fallait entrer dans la procédure, l’administration judiciaire n’y suffirait pas. La poste croulerait sous les recommandés ! C’est ça aussi « notre » démocratie.

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Personne n’est dupe de la version officielle selon laquelle nous avons une société exemplaire, une démocratie avancée, qui veut le bonheur des peuples. Au contraire, nul ne croit que ces messieurs veulent l’épanouissement du plus grand nombre. Si cela était, ils nous auraient débarrassés des banquiers faillis en 2008, des salaires honteux des grands patrons et de la veulerie des politiciens éhontés, alors que la misère galopante nous saute au cœur en nous sautant aux yeux, que les usines sont des petits bagnes et qu’il faut être fou pour croire qu’une carrière de cadre moyen rend la vie de l’employé, accomplie et heureuse.
Alors, un couple clandestin qui fait l’amour sur le coin d’un bureau au 16 ou dans un ministère proche, un amoureux que l’on croit plongé dans des dossiers et qui envoie des SMS à sa chérie, n’est-ce pas frais et délicieux ? Un gros chéri qui tempête au téléphone pour que M. entre immédiatement en fonction. Quoi de plus naturel ?
Leterme n’a pas forcé Madame M à le câliner pour un emploi. On n’en est pas à la névropathie d’un compulsif invétéré qui bondit sur tout ce qui bouge dans un hôtel new-yorkais !
Alors, qu’on lui foute la paix à notre premier ministre intérimaire. Je l’absoudrai dorénavant de ses velléités à me faire la morale. Je saurai qu’il n’en pense pas un mot.

Commentaires

Bien d'accord avec vous mon cher Richard..

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