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1141 contre 1302 ?

La bataille de Courtrai ou Bataille des Eperons d’or de 1302, existe depuis seulement 1838 par le récit fabuleux qu’en fit Henri Conscience, dans son roman « Lion de Flandre ».
C’est donc sur une belle histoire romancée que les Flamands la célèbrent aujourd’hui, en tressant des couronnes de laurier aux milices flamandes dont les contingents étaient fournis de gens du Namurois et du Pays de Liège, le prince évêque avait un ours à peler avec Philippe le Bel. Quelques reîtres déserteurs des fleurs de Lys, trois milliers de Gantois et des ouvriers tisserands des bords de l’Escaut, fermaient la marche.
Nos belliqueux voisins s’en sont tellement entichés qu’ils ont fait coïncider leur fête de la communauté avec le 11 juillet, date supposée de la victoire. C’était aussi l’occasion de bomber le torse et de prendre ce qui convient le mieux de l’Histoire, pour enflammer l’esprit des héritiers d’un farouche nationalisme et illustrer des bandes dessinées pour les enfants.
C’est d’autant gratiné qu’en 1302 les familles dirigeantes de Flandre étaient françaises et parlaient la même langue que les assaillants. Quelques mois plus tard, Philippe le Bel obtint une écrasante et impressionnante revanche à la bataille de Mons-en-Pévèle. Il imposa, l'année suivante, la signature d'un humiliant traité de paix.
Cette commune du Pas de Calais de 2.000 habitants, puisqu’on n’en est plus à une approximation près, aurait pu être rappelée par Bart et Filip De Winter-Wever, dans la foulée de l’amalgame et de la confusion des genres, comme le symbole de la ville de Mons du baronnet royalo-socialiste, pourfendu en 2011, comme le furent les nobles en armure bling-bling de 1302.
Pour les gogos, les patriotes et les outsiders bien placés pour les places à prendre dans la future république, Filip De Winter eut l’occasion d’émouvoir le bon peuple en sommant solennellement le parlement flamand de proclamer unilatéralement l'indépendance de la Flandre, finissant magnanimement son discours, par concéder qu’une négociation avec la Wallonie déciderait du partage des biens.
Ce discours inaugural fut délivré au monde entier à Boom, sous le patronage et les heureux auspices des spécialités régionales : « La Bella Italia, Service Traiteur », « Chez Amina », « Art Galery, Thisiusstraat 34 » et chez « Plaka - Petite Restauration grecque spécialisée dans le gyros, la pitta, les grillades, etc. », sans oublier la brasserie « Metro ».
Déjà pour le partage des biens, Kriss Peeters, qui n’est pas contre au nom du gouvernement de la Région flamande, a juré qu’il n’abandonnerait jamais Bruxelles et ses 95 % de Francophones aux descendants de Philippe Le Bel.
Ce qui promet pour les négociations.

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On ne sait pas si devant de tels préparatifs, le royalo-socialiste hennuyer ne va pas sérieusement songer à déménager à Mons-en-Pévèle. Ce n’est pas trop éloigné de chez lui et à la frontière, depuis le flop de Benoît Poelvoorde, on n’est plus très regardant.
Pour ma part, et aux noms des Liégeois, je propose de faire coïncider la fête nationale de la Principauté de Liège avec la prise du château de Bouillon le 22 septembre 1141, par le prince-évêque Albéron II.
Je cite les mémorialistes : « La prise de Bouillon eut à Liège et dans toute la Lotharingie un retentissement considérable. Cette prouesse contribua surtout à donner aux Liégeois une première conscience de leur identité nationale ».
Renseignements pris, tous les chefs de l’armée d’Albéron II parlaient « françois », la piétaille « d’jôsait » wallon et aucun patoisant flamand ne vint épauler nos milices… Comme quoi, quand on a besoin d’eux, il ne faut compter que sur soi-même.
C’est l’habitude prise en 1141 de gérer seuls notre patrimoine, qu’on ferait bien de rappeler de temps en temps.
Surtout que les sires d’Anvers Bart et Filip De Wever-Winter oublient qu’en ce temps-là Liège s’appelait Luyckfe, et que le badaud du bord de Meuse, devant ce barbarisme, osa appeler sa ville « Lîdje ».

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