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Ainsi parlait Anders Breivik

Le Soir publie les meilleures feuilles de l’aveu nietzschéen d’Anders Breivik.
On ne peut pas dire que l’auteur d’un pavé de quinze cents pages n’avait pas de la suite dans les idées.
Peut-on appeler du délire, une construction méthodique, nécessitant une documentation de plusieurs années ? C’est plutôt la sombre détermination d’un home parfaitement conscient.
Plus on vit à l’abri d’une société sans histoire et d’apparence neutre, moins la majorité a conscience des énormes différences entre les citoyens, des concepts de l’organisation sociale.
Si on considère que celui qui ne pense pas comme la société voudrait qu’il pense, est un monstre, il devrait alors exister plusieurs centaines de millions d’individus de par le monde qui sont des monstres. Plus rares sont évidemment ceux qui de la contradiction sociale spéculative, passent à l’acte simplement délictueux, et encore plus rares, passent à l’acte criminel.
Anders Breivik est dans ce dernier lot parmi ceux qui ont été le plus efficace, parce qu’il est intelligent et qu’il n’a aucun respect de la personne humaine. Et c’est peut-être cette déshumanité flagrante de l’homme qui tue de sang-froid, qui pourrait conduire à un diagnostic de démence.
Je cherche toujours le lien qui unit cet homme abominable au populisme ? S’il y a bien des crimes qui soulèvent une réprobation générale, c’est bien ceux qu’il a commis !
Le populisme, tant décrié et pourtant souvent employé de nos élites, est la recherche d’une complaisance par le discours à l’égard du plus grand nombre.
C’est même un paradoxe, puisque le suffrage universel est en principe l’expression de la volonté du plus grand nombre, et que le populisme n’est rien d’autre que cela. A la différence qu’il tend à flatter les instincts et à exploiter ceux-ci, alors que le suffrage universel consiste à mettre au pouvoir des gens qui savent faire la distinction entre les instincts, afin de préserver une certaine morale… enfin cela devrait être ainsi.
Or donc, Anders Breivik place la Belgique parmi les quinze Etats du monde dans lesquels l’Arabie Saoudite finance la construction de centres islamiques wahhabites. Le Croisé 2011 conclut que Bruxelles est envahi par la culture islamique par la preuve que le prénom de Mohammed et ses dérivés constituent le « prénom masculin le plus populaire ». Il voit le pays comme l’un de ceux où les autorités promeuvent le plus la « culture islamique ». Les autres sont la Suède, l’Allemagne, les Pays-Bas, « et sans doute la France ».
Le Soir épingle encore quelques textes nous concernant :
« A Bruxelles, des bandes d’immigrés musulmans attaquent chaque jour les autochtones, écrit-il. Nous avons plusieurs cas récents de jeunes filles violées par des immigrés au cœur de la capitale de l’Europe. » Et de rappeler que le 11 septembre 2007, le bourgmestre de Bruxelles Freddy Thielemans (PS), « dont le parti au pouvoir est infiltré par les musulmans », avait interdit une « protestation pacifique » du Vlaams Belang contre l’« islamisation rampante » du continent.
Parmi les partis politiques « marxistes culturels/humanistes suicidaires/capitalistes mondialistes », il cite tous les grands partis flamands (à l’exception du Vlaams Belang), les quatre grandes formations francophones et les trois principaux partis germanophones. » (fin de citation)
Anders Breivik s’est surtout documenté dans les journaux de faits-divers et a construit ses convictions sur une pseudo-réalité, étayée non pas par des études sérieuses, mais sur des conclusions journalistiques, donc fragmentées et quelque peu sensationnalistes.
Il n’en reste pas moins que 76 personnes ont perdu la vie sur ses élucubrations-là.

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On s’exclame et on se récrie devant l’horreur des faits. Ces meurtres inqualifiables sont doublement odieux perpétrés délibérément dans le goût du sang, et aussi dans l’imbécillité d’une action spectaculaire soi-disant pour dénoncer un scandale, alors qu’en réalité, elle le cache sous des monceaux de cadavres, en attirant l’attention sur le fait-divers exclusivement.
Car, il y a bien un scandale dans le multiculturalisme, si mal présenté par cet assassin.
C’est celui de l’appauvrissement des cultures dans leur amalgame malencontreux. En voulant tout comprendre, on ne comprend plus rien. En souhaitant l’égalité des droits à la culture, on noie la sienne propre dans un salmigondis qui n’est qu’une forme de l’inculture.
Et tout est là, pourquoi devenons-nous incultes ?
Parce que notre société de consommation n’a que faire de la culture en général, c’est-à-dire de toutes les cultures, préférant mettre tout en gadget, dans une pseudo culture abêtissante.
Quant à la dévotion du sol de la patrie, c’est encore une de ces foutaises que les nomades que nous étions à la préhistoire, ont acquise en se fixant quelque part. Comme disait Rousseau «Les fruits sont à tous, et la terre n’est à personne. (1) »
Le vrai problème est celui du nombre. Cinq, dix, quinze milliards d’hommes bientôt. Le problème de l’humanité est là. Comment empêcher la marée humaine de tout détruire par le nombre ? C’est ainsi qu’une religion réclamant de ses fidèles qu’elles aient au moins sept enfants, est une religion criminelle, refuser l’usage du préservatif l’est tout autant. Il faudra bien un jour que ce problème soit pris à bras le corps par une Institution internationale.
Autrement, nous serons tous dans les générations futures, des Anders Breivik !
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1. Pour les amateurs de philo, voici le paragraphe en son entier de l’extrait cité « Le premier qui ayant enclos un terrain, s’avisa de dire : ceci est à moi, et trouva des gens assez simples pour le croire, fut le vrai fondateur de la société civile. Que de crimes, de meurtres, que de misères et d’horreurs n’eut point épargnés au genre humain celui qui arrachant les pieux ou comblant les fossés, eût crié à ses semblables : gardez-vous d’écouter cet imposteur ; vous êtes perdus si vous oubliez que les fruits sont à tous et que la terre n’est à personne. »

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