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Trois personnages en quête d’auteurs.

Belgique : On ne va pas pleurer sur la démission à un an de la retraite de Ghislain Londers, le premier président près la Cour de cassation.
Mais quels chichis en Haut-lieu pour le départ dudit ! La collectivité ne l’a-t-elle pas bien payé pour les services qu’il lui a rendu, avec les honneurs et tout le tralala, bien mieux qu’une employée des postes qu’on remercie en la flanquant à la porte par suppression d’emploi ou qu’un petit prof qui se fait assaisonner par des parents imbéciles pour « venger » leur loubard de fils, parce qu’il n’est qu’un petit con malhonnête ?
Mais qu’a-t-il fait de plus que les autres, ce type, si ce n’est paraître, avoir des avis qui compte et parfois, envoyer un innocent se morfondre en tôle parce que police et justice ont foiré ?
Le traitement et les garanties d’indépendance et tout le bazar cérémonial qui entourent cette personnalité, c’est du lourd qui le met à l’abri du besoin à « tarif plein », sans craindre préavis, demi-solde et comptabilité laborieuse. Démission ou pas, les grands destins assurés par l’Etat ne perdent jamais un fifrelin.
En prime, le pauvre sourire attristé de Stefaan De Clerck, comme qui dirait en croquemort annonçant à la nation la perte irréparable… Tandis que l’autre, d’ici décembre, pourra ranger à l’aise sa garde-robe, les vêtements et les parures pourpres de sa profession et se replonger dans ses chères études, sans se soucier de la hausse des produits de première nécessité.
Autant cet Etat belge dont on assiste au délitement et peut-être à la disparition, est aux petits soins pour ses « élites », autant le même Etat se conduit en malfrat pour ceux qui, par leur travail au ras des pâquerettes, ont permis justement que les premiers vivent dans le cocon des rajahs, collectionneurs des Koh-I-Noor, depuis 1830.
On n’aura plus droit aux mercuriales de rentrée de l’éminent juriste, dont le petit peuple se foutait par avance. D’autres écrivent bien mieux et pensent plus juste pour pas un copeck.
Le profond désarroi d’acteur du ministre Stefaan De Clerck (CD&V) devrait le conduire à Sunset Boulevard imprimer sa pointure 47 dans le ciment !

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Passons en France. C’est donc avec un certain détachement que j’abandonne momentanément la chronique des démissions et des tribulations des hauts personnages du royaume, pour une exploration du terroir parisiano-français à propos de l’avocat Robert Bourgi, et accessoirement, s’il reste quelques lignes, faire un portrait du mystérieux Djouhri, héros crépusculaire des hautes œuvres des personnalités de la République.
D’abord l’avocat Bourgi. Que voilà des remords tardifs de la part d’un homme de l’ombre d’avoir si longtemps convoyé des fonds depuis les Républiques africaines jusqu’aux cabinets ministériels, sans oublier le maire de Paris de l’époque, Jacques Chirac, le premier malade atteint d’anosognosie dispensé d’assister à un procès.
Ah ! l’argent noir de la « Françafrique » en aura-t-il fait des heureux ! C’est pourtant le même Mobutu que « le nôtre » qui avec Omar Bongo et les autres remplissaient de dollars des sacs de sport que Bourgi convoyait vers des cabinets ministériels.
Pour chez nous, rien ! Pas le moindre dollar !
Ou nos enquêteurs sont nases ou c’est un trait d’ingratitude peu ordinaire de Mobutu qui n’a pas arrosé ses « partenaires » belges, comme il arrosait ses amis français, avec l’argent public du Zaïre !
Chirac aurait bénéficié de 20 millions de dollars. Villepin recevait des tams-tams traditionnels bourrés de bank-notes.
Après l’avocat voyageur, voici un autre « grand » serviteur de l’Etat français : Ahmed Djourbi, montré du doigt par un journaliste talentueux, Pierre Péan. Celui-ci dans son livre « L’argent noir », refait l’itinéraire d’un loubard de banlieue, Ahmed Djourhi, dont l’ascension sociale s’accompagne d’un changement de prénom, après Ahmed, Méda, pour finir par Alexandre, qui fait plus « classe ». Fiché au grand banditisme, sans y avoir un casier, Monsieur Alexandre a aujourd’hui ses entrées à l’Elysée, habite officiellement en Suisse, pour ne pas payer d’impôt et collectionne les relations parmi les politiques et les industriels de premier plan.
Eric Conan, dans un article de Marianne (751) en présentation du livre de Péan, s’inquiète de l’émergence d’une oligarchie dont les membres s’attribuent un pouvoir que les peuples ne leur ont pas accordé.
Si nous pouvons mettre deux noms sur cette oligarchie, combien de banquiers anonymes, de courtiers de l’ombre, de trafiquants douteux derrière les emplois de façade, passent à travers tout ! Tels des termites ils creusent des galeries qu’ils ne quittent que lorsqu’elles s’effondrent.
Quoi, plus aucun grand voyou, comme en France ? Aucune affaire comparable à celles de la SMAP et des hélicoptères, du temps où on assassinait André Cools ?
Mais où sont nos grands voyous ?

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Rien de nouveau au XXIè siècle :
" Dans un siècle d'égoïsme et de corruption, les abus se déplacent, mais ne s'extirpent point " (baron de Stassart -1855 -

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