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De Wever, l’ami Frite.

De "Tijd" a coincé Bart De Wever, le coach de la N-VA, entre deux portes.
On a lancé la semaine dernière un bouteillon le concernant. Il se serait tu volontairement, grâce aux accords qu’il aurait trouvé « pas trop mauvais » sur la scission de BHV. A lire le compte-rendu du « Tijd », il est prématuré de penser que le Gros s’est assagi.
Bart, très en informe, malgré les rumeurs, estime que "les Flamands se sont fait rouler" dans la négociation. "…la Flandre perdra 2,2 milliards d’euros par an, soit un "appauvrissement massif de la population flamande".
Ah ! les calculs, ils ne font mal que lorsqu’ils s’obstinent à faire carrière dans les reins. Sur le papier, ils ne veulent rien dire, puisque les experts, sortis des mêmes universités, quand ils ne sortent pas des mêmes partis, ne sont jamais d’accord !
Il faudra qu’on en vienne à donner la parole à un cabinet d’experts, assermentés apolitiques, pour chaque estimation rendue publique !
Ainsi par exemple, les sous à trouver pour boucler le budget, c’est 5, 7 ou 10 milliards ?
Pour en revenir à l’interview du Gros, celui-ci prétend que Di Rupo a rédigé sa note avec l’intention d’éjecter la N-VA.
C’est un raisonnement accablant… pour De Wever ! Comment n’a-t-il pas vu que depuis un an et demi « …les francophones ont joué au poker menteur. C’est une occasion historique qui a été gaspillée. » A table on se fichait de lui, on pouffait sous cape, à peine le dos tourné, les autres étaient morts de rire, et lui ne voyait rien ! Mais, c’est le pire homme politique que la Flandre ait jamais vu ! A côté de Bart, Etienne Adolf Shouppe est un as du flair.
Dans l’interview, Bart ne veut pas voir que si les propositions de la N-VA avaient été prises au sérieux, il aurait dû soulever des objections sur la pertinence de ses propres propositions, puisque sa politique était de gagner du temps, ce qui, pour quelqu’un qui fait des citations latines à longueur de journée, n’est pas aimable pour Tacite et Virgile.
Et pourquoi aurions-nous peur des élections qui auraient peut-être vu les partis flamands séparatistes obtenir la majorité ? Ainsi, nous aurions été obligés de mettre de côté notre couardise naturelle et envisager sérieusement un plan B, bien meilleur pour la Wallonie dans la situation présente.
De Wever, toujours au « Tijd », explique qu’un gouvernement fédéral sans majorité flamande ne dispose d’aucune légitimité. "Ce serait inacceptable. Si Di Rupo se lance sans majorité flamande, je ne l’appellerai jamais Premier. Il restera pour moi simplement Monsieur Di Rupo."
J’avoue ne pas comprendre. A moins que pour Bart, une vraie majorité flamande soit un agglomérat autour de la N-VA ?
C’est dommage pour le pays, mais Bart voulait démontrer, avant tout, que son parti n’est pas qu’un parti communautaire. Pour lui, la N-VA est un parti complet qui a des idées sur tout : la justice, la politique d’immigration et le socio-économique. Un exemple : la N-VA est contre la taxe du gras dans l’alimentation, proposée au Danemark. C’est-y pas être compétent partout ?

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Bart parle de la politique de rigueur comme si elle n’était pas pour lui. Il remonte à l’an 2000, quand le chancelier Gerhard Schröder (un socialiste) assainit la sécurité sociale et maintint les salaires sous contrôle.
Bart n’a pas créé un parti de droite, il s’en défend "En Flandre, on se fait vite taxer de néo-libéral. Lorsque vous voulez reproduire les réformes instaurées par une coalition rouge-verte en Allemagne, vous vous retrouvez avec l’étiquette de néo-libéral."
Donc, Bart est socialiste. Pour la première fois, je suis d’accord avec lui. Mais, un socialiste social-démocrate, ce qui change tout. On se demande même pourquoi il ne s’entend pas avec Di Rupo ? Il est vrai qu’ils n’ont pas levé les volets ensemble de la maison du social. Je devrais revenir sur ce que j’écrivais précédemment. Il se pourrait bien que les deux hommes s’accordassent comme compères sur le social. Un accord amical aurait pu passer comme une lettre à la poste dans les accords ! On a raté quelque chose…
On sent bien dans l’interview passé au « Tijd » que ce qui tracasse vraiment Bart, c’est lui. Son avenir, ce qu’il va faire, restera-t-il au gouvernement flamand si un gouvernement fédéral est formé sans lui, etc… "Nous allons vers un moment précaire (sic). Il s’agira alors de se regarder droit dans les yeux et de voir comment les choses devront se poursuivre."
Ce qui le tracasse vraiment, "C’est évidemment le rêve de tout citoyen anversois. » maïeur d’Anvers ! Se faire photographier à l’Hôtel de Ville sous une reproduction du portrait de Rubens, il en rêve. Délicat, il ne veut pas tailler des croupières au maïeur actuel Patrick Janssens. Il attendra sagement l’année prochaine. Le hic, est de savoir s’il y aura encore une Belgique pour l’élire à Anvers ? Certes en pleine compote régionalisée au point que la Flandre devienne un pays, il faudra toujours des chefs aux communautés urbaines, mais pas avant de reprendre tout à zéro pour en faire une Constitution flamande. D’ici la parution de la nouvelle donne, Patrick Janssens pourrait faire l’intérim longtemps, un peu à la Leterme. Le Gros, y a-t-il pensé ?

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