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Mille milliards.

La somme est fabuleuse. Chaque période a eu la sienne. En 1900, c’était 100.000 francs, il est vrai « or », puis après 14, ce fut le temps des millionnaires. Nous en sommes aux milliardaires. Mais mille fois le milliard, c’est nouveau.
En réalité mille milliards, c’est un billion (1 000 000 000 000). Evidemment si Sarkozy avait dit « l’Europe met sur la table un billion » cela aurait eu moins d’effet !
Certes, billion ne se dit pas à cause de la confusion avec le mot qui en anglais signifie milliard. Comme ils ne sont pas dans la zone euro, il n’y aurait pas eu à se gêner.
Ainsi l’Europe par un jeu d’écriture, avec l’aide de la Chine, va pouvoir faire face. A quoi ?
A la déconfiture d’un Etat, et les menaces qui pèsent sur d’autres.
On peut admettre ce raisonnement. Mais si on peut l’admettre, on pourrait se poser la question de savoir ce qu’on aurait pu faire de différent avec mille milliards ?
C’est d’autant plus intéressant que puisque dans l’intérêt supérieur de l’Europe on a pu trouver une pareille somme, que ne l’a-t-on fait avant pour un intérêt bien supérieur, celui des citoyens européens qui n’ont pas de toit, qui ne savent passer où l’hiver, qui errent en mendiant dans les grandes villes. On aurait pu penser aux chômeurs, à ceux qui vont perdre leur travail, aux enfants qui ont faim, aux vieux qu’on enjambe sur les trottoirs et qui ne doivent leur survie qu’à quelques bénévoles qui leur apportent du café chaud et des couvertures.
Peut-être même pour éviter la récession et peut-être la crise, aurait-on eu quelques excédents pour relever les salaires, les pensions, transformer les hôpitaux, changer la vie dans les homes et les sanas… faire tourner les bus à perte s’il le faut, mais desservir tout le monde, garder la poste comme on l’aimait, développer l’enseignement, payer davantage les profs, etc…
Voilà mille milliards qui auraient été mieux placés pour le bonheur de tous et qu’à cause de malversations, d’insouciance politique, de calculs ne dépassant pas les mandats à accomplir, on n’arrivera jamais à mettre pareille somme dans des projets pour une Europe solidaire et fraternelle.
Au lieu de cela, on félicite Merkel et Sarkozy pour s’être enfin trouvé une porte de sortie à l’affreux dilemme qui allait voir la Grèce ne plus pouvoir rembourser sa dette. Les banques auraient eu à raconter n’importe quoi à leurs actionnaires marrons, les fonctionnaires montaient une manifestation monstre à Athènes, les prêteurs dont les armateurs grecs ne sont pas les derniers, se résignaient à perdre quelques milliards. L’Europe était par terre. Le monde s’embrasait des actionnaires déçus et des avares ruinés. Les peuples excédés effaçaient d’un coup de sang toutes les ardoises.
Un peu plus tôt ou un peu plus tard, n’est-ce pas ainsi que de toute manière se termineront l’aventure européenne, le capitalisme d’aventuriers et le songe creux des populations ?
Parce que les mille milliards ne sont-ils pas déjà parti en fumée dans des abstractions qui n’ont que des papiers comptables comme unique matérialité ?
Qu’est-ce que l’Europe nous a promis pour n’en retenir que des Etats qui se volent l’argent les uns les autres, ce spectacle effarant d’une Europe des banques, des sacrifices unilatéralement demandés aux populations les plus pauvres, sans aucune contrepartie, au contraire, avec des salaires planifiés à la baisse, des services publics qui se disloquent et une pauvreté qui s’accroît ?
Encore, que si les gredins de la crise de 2008, magouillaient en 2011 entre eux pour avoir barre sur les populations. Mais non. Les capitaux évaporés, qu’on retrouve dans certaines poches, devront être remplacés par la Chine qui offre ses services. Forcément, elle travaille avec une main-d’œuvre de crève la faim, alors elle regorge de dollars, parce qu’avant, elle a vidé les caisses en Amérique et qu’elle a besoin du marché européen pour ne pas qu’un demi milliard d’hommes n’aient plus rien à faire et cassent tout sur leur passage en route vers Pékin, pour demander des comptes.

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Alors la Chine ouvre ses coffres. Mais ce n’est pas gratuit. C’est à charge de revanche. En attendant, elle va faire son marché en Europe, une compagnie d’aviation, une marque d’automobile, et pourquoi pas toute une contrée avec ses habitants, son église au milieu du village et son maire qui accueille la délégation de Pékin pour faire le tour du propriétaire.
Beau programme ! Belle perspective !
Une Europe qui n’a pas su intégrer sa politique économique en une seule direction, qui ne sait pas ce que c’est qu’une justice sociale, qui n’est obsédée que par la violence des rues et jamais par la violence de l’économie mondialisée, une Europe qui va faire payer sous forme de TVA et d’autres combines que connaissent par cœur ses fonctionnaires, ses dévoiements politiques aux gens qui n’en peuvent, eh bien ! cette Europe là, qu’elle crève.
Et le plus vite sera le mieux.

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