« Vers 1942 et les tribunaux d’exception ? | Accueil | Le point de fusion. »

Demotte et Marcourt au cubilot !

Avec la politique on entre de plein pied au théâtre. Les acteurs prennent la pose sur un texte qu’ils répètent soirée après soirée. Ils ont l’air si convaincu, qu’on les jurerait sincères…
La politique, c’est exactement pareil. Depuis que, sur l’insistance de Gandois, les Hauts-Placés de la Région wallonne ont cédé la sidérurgie du bassin liégeois à Arcelor, les patrons et les Guignols de Namur nous ont pratiquement toujours menti.
Les politiques avaient insisté sur les garanties et le sérieux d’Arcelor. Cette société allait investir dans le bassin. Quand Arcelor fut racheté par l’Indien Mittal, celui-jura sur Vishnou que la modernisation se ferait dans l’esprit de ce qu’Arcelor avait entrepris. Les travaux s’effectueraient sur plusieurs années, chacune d’elles verrait son content de réalisations.
Le contrat contenait des clauses suspensives en cas de retard dans les travaux.
Il était donc facile à la Région de surveiller leur avancement, de menacer et d’aller jusqu’à dénoncer le contrat.
Il n’en a rien été.
Tout s’est passé comme si la Région s’était débarrassée d’un fardeau trop lourd pour elle. Le retardement des débuts des travaux fut l’occasion de toutes sortes d’excuses, dont le sommet fut atteint par la crise de 2008.
Il y eut des retards, puis des fermetures dont deux hauts-fourneaux.
Arcelor n’avait guère investi et Mittal encore moins.
Les patrons s’étaient fichus de la tête des travailleurs, des syndicats et de la Région wallonne. Comment le gouvernement wallon allait-il faire le brouillard pour égarer les soupçons qui pèseraient sur lui ? Par exemple : faire oublier la complicité avec la direction indienne ?
Pour être lavés de tout soupçon, Demotte et les autres eurent l’idée d’un bureau de consultants. Certains prétendent que le rapport aurait été orienté dans le sens des intérêts de la Région qui voulait que la conclusion soit l’impossibilité de moderniser la phase à chaud. Ainsi, le Gouvernement wallon aurait une bonne excuse pour renvoyer la patate chaude à Mittal et aurait blanchi la Région, par la même occasion.
C’est la principale conclusion du rapport du consultant Laplace Conseil : la fermeture définitive de la phase à chaud de Liège est "irréversible".
Ainsi, hop, on n’en parle plus. Allez voir du côté des patrons. Rudy a fait le maximum.
Malheureusement, Laplace en a fait un peu trop. On ne lui demandait pas de remonter trop loin dans les archives, les contrats, les promesses.

127d00.jpg

Les négligences sont connues. Le manque de sérieux de la Région avéré. A gratter trop avant, il se pourrait que revinssent au jour les incompétences massives des ministres successifs.
Et voilà que Laplace parle de la conséquence de l’aveuglement des syndicats ! Les patrons, on savait déjà, mais les syndicats !
Qu’est-ce que le consultant avait besoin d’en rajouter sur l’attitude revendicative du personnel, ce qui aurait « refroidi la volonté d’investissement des actionnaires » !
L’échec de la stratégie d’Arcelor-Mittal » n’est pas si établie que cela. L’Indien a tiré un max du fer wallon. Sa nature intéressée lui fait voir des salaires et des sites plus attractifs ailleurs. Et la preuve que le consultant Laplace se goure sur l’impossibilité de poursuivre une production avec l’outil, c’est que Mittal ne veut absolument pas d’un repreneur. Il veut détruire l’outil, que la rouille s’empare des hangars et des hauts-fourneaux !
Ce que voyant Robespierre-Demotte menacerait Mittal d’exiger la remise en état des sols. Au vu de la pollution en profondeur, cela coûterait plus qu’un milliard, justement la somme pour faire du neuf !
Le plus beau est encore à venir dans ce rapport des consultants « Il suggère qu’Arcelor-Mittal crée une filiale pour y loger le froid, en associant à sa gestion les syndicats et les pouvoirs publics wallons. C’est la condition pour sauver les outils du froid, sinon ils finiront par disparaître. Pour ce faire, le consultant voit la construction d’une aciérie électrique à Châtelet, pour alimenter le froid, ainsi que la création d’une société de défaisance pour réhabiliter les sites fermés. »
Vous avez bien lu à Châtelet, entre Marchienne et Charleroi, patrie de la moitié du gouvernement wallon ! Pourquoi pas Mons, patrie du Bien-aimé, tant qu’on y est ?
On se demande comment on a osé proposer Châtelet, tout en désertifiant Seraing et en condamnant Chertal pour des raisons de coût de transport !
Evidemment, Jean-Claude Marcourt, ministre wallon de l'Economie, Liégeois d’Awans, n’est pas d’accord. On le comprend. Il risque de perdre ses électeurs.
Reste que la Région et son gouvernement, ça fait un beau panier de crabes.
Le rapport Laplace, commandé par la Sogepa, est financé par la Région wallonne. Plutôt de ficher ce bel argent par les fenêtres, il aurait mieux valu le placer dans un projet de reprise par Décret d’un site saccagé et dont un voyou a extrait un maximum de fric, en utilisant ce qui pouvait l’être, jusqu’à l’os. Et, pourquoi pas ? de chercher un repreneur pour le franc symbolique, parmi les concurrents de Mittal.
On a encore en tête les courbettes de Demotte et Marcourt lorsque Mittal vint en personne charmer ces imbéciles.
L’Indien avait au doigt un diamant bleu blanc qui vu sa grosseur, valait déjà presque un quart du milliard à trouver.
Puisque les syndicats sont si teigneux, merde, les gars auraient dû le lui piquer, et le conserver en garantie.

Poster un commentaire