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On solde !...

Quand on voit de quelles fariboles les médias nous ont farci la tête le jour de l’an, on se prend à trouver inconciliable la logique revendicative avec la logique festive de la Saint Sylvestre.
Non pas qu’une séquence sur les paillettes et le brut Taittinger soit inopportune, elle est même indispensable pour « rendre compte », mais passer toutes les infos dans la joie béate, avec la séquence « précaution » montrant Bob, alias Melchior Wathelet, soufflant dans un alcootest, suivie immédiatement d’une collision frontale avec deux morts à la clé, pour finir dans une boîte bruxelloise, derrière un DJ manifestement en transe, c’est prendre le téléspectateur pour un con.
Puisqu’ils nous considèrent de la sorte, ne savent-ils pas que « Changement d’herbage réjouit les veaux. » ?
Pourtant, même en colère contre les choses qui ne se passent pas comme on voudrait, par exemple à propos de l’économie qui marche sur trois pattes, il existe bien des contraintes objectives qui ne sont pas des inventions de nos stratèges.
Et dire que tout ce monde, qui se veut joyeux et qui nous dicte ce que nous avons à savoir sur les événements de ce début de janvier, décrochera sans la moindre difficulté les lampions de la fête, passant de la bonhommie un peu vulgaire, mais bon enfant, à la distinction glacée des avocats-politiques qui gesticulaient encore la veille dans les bars, nous expliquant que nous entrons dans une phase critique du redressement de la Nation.
On reprendra le ton compassé de ce que l’on croit être « la distinction », parce que quand on est de droite, il est mal vu de lire Pierre Bourdieu..
Quand les télés se nourrissent de la pub, il faut s’attendre à tout. Celle qui bat les records de connerie, c’est celle du Loto « Que feriez-vous avec le gros lot ? ». Je ne sais pas si ce sont des figurants qui lisent un texte, puis qui dégagent avec l’enveloppe de leur cachet, les publicistes tiennent pour particulièrement inepte, l’idée que se font les gens de ce qu’ils feraient s’ils gagnaient un million sans rien foutre, comme les vulgaires truands des banques.
Pathétiques seraient les témoignages réels de ceux qui déposent avec leurs espoirs, leur dernière chance d’avoir la main sur ce que bon leur semble.
Le culte du million, on l’avait presque perdu avec le franc. Il est revenu avec l’euro qui vaut quarante fois plus !

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Mais, qu’est ce donc, cette humanité dans ses rêves insensés de consommation perpétuelle?
On comprend les difficultés de la vraie gauche à parler de choses sérieuses à des jouisseurs frustrés qui n’ont qu’une envie : passer du camp des exploités, au camp des exploiteurs.
Et ça fait rêver !
En mai 68, les jeunes se sont battus pour ne pas devenir ce qu’ils sont devenus avec excès. En 68, il voulait refaire le monde. En 2012, ils espèrent remporter les six numéros qui leur permettraient de refaire la maison, avec une piscine au milieu du jardin.
Evidemment tout est de ma faute. J’aurais dû savoir qu’Einstein n’avait pas fait que des conneries et qu’il savait ce qu’il disait « Il ne faut pas compter sur ceux qui ont créé des problèmes pour les résoudre. »
Peut-être que ceux qui créent des problèmes ont-ils le tort de vouloir garder toute l’autorité pour les résoudre ? C’est la croix et la bannière d’en rendre les autres responsables, quand, comme en 2011, les choses ont si mal tourné, qu’il faut s’attendre au pire en 2012 ?
Combien de temps a duré la gueule de bois ? Jusqu’à la fin de la semaine sans doute, dimanche premier étant réservé à la prostration et mardi 3, aux soldes.
Nous sommes le 15, le sapin est à la décharge. Tout est bu et digéré. Il faudra s’y faire…
On aura encore, peut être, un dernier week-end paisible, avant de voir la police militaire encadrer la grosse voiture à fanion de Di Rupo, tourner sur les grands places à la parade de Monsignore, pour les inaugurations des prochaines conneries, vanité imbécile, comme ce capitaine du « Costa Concordia » d’une croisière de promotion, en grand uniforme pour l’épate et à qui on dit : « Commandant, nous coulons ! »
Ah ! la gueule des puissants, juste au moment où ils s’aperçoivent de leur vanité imbécile !
Fugaces instants, quelques secondes, dont il faudrait vite saisir l’image (lDSK emmené par les flics de NY), avant que le glorieux un instant par terre, reprenne le dessus, et retrouve son autorité, ou aille en tôle !

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