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Ucclois un jour, Ucclois toujours !

Celui qui se déclarait Liégeois au point de briguer l’emploi de bourgmestre de Liège, qui raffolait de la marionnette Tchantchès, qui se prenait d’amour pour les gens en Roture le 15 août, qui bandait comme le Perron en chantant le Valeureux Liégeois… se parachute à Uccle, toute honte bue, la commune la plus sélecte de Bruxelles, où il pense faire une belle fin de carrière, en puisant dans la réserve de voix des 76.000 bourgeois foncièrement classe moyenne, de cette commune tranquille, abritant de nombreux péteux.
Cornaqué par le « prout ma chère, voilà De Decker », conducator de la Liste, il est certain d’être en bonne place devant les bouseux du coin, des trois charcutiers et du coiffeur de la glamour Sabine Laruelle, concurrents directs de Didjé, qu’on pourrait rebaptiser Didjee, une fois, pour les affiches.
Didier Reynders est un calculateur froid. Avec l’appui d’Armand De Decker aux élections communales du 14 octobre 2012, il a sa chance.
A 64 ans, bientôt 65, le bel Armand en est à son dernier mandat. Reynders âgé de 54 ans a 10 de bons, l’ambition est raisonnée. La passation de pouvoir pourrait se faire en douceur lors de la prochaine législature. Le Bel Armand est sans héritier. Ce type sait se placer, il a du pot.
Le déménagement va permettre à Madame de faire ses courses Avenue Louise, ça change de la Batte.
Bien entendu, le Brummell belge est avocat. Il faut dire que dans cette affaire, tout le monde est avocat, Reynders et Jacqueline Rousseaux, épouse de Brummel De Decker, avocate évidemment, députée régionale bruxelloise et présidente du Centre Culturel d’Uccle, on voit qu’entre gens du barreau, il y a moyen de s’arranger.
Reste le côté mystificateur de Didjé. Les gazettes ont repris en boucle ses motivations. N’allez pas croire que notre homme soit un carriériste, qu’il n’aime pas Liège, que ce qui l’intéresse c’est le pognon et une belle situation, non, mille fois non ! Didier Reynders est tout simplement fatigué des trajets quotidiens Liège-Bruxelles !
Franchement, il aurait pu trouver autre chose ! Voilà trente ans qu’il a voiture et chauffeur à l’œil ! Il n’est pas de l’espèce de besogneux qui met deux heures pour aller et trois pour revenir de Bruxelles.
Inventer une tante uccloise qui lui laisse de quoi s’installer, un coup de cœur pour une maison aperçue par hasard et comme on n’est plus à un million près… non, il est fatigué !
Et nous aussi, Liégeois, nous sommes fatigués de lui et de son inutile passage au Conseil communal où il s’est fâché avec tout le monde, y compris avec l’avocate Defraigne, de son propre parti.
Et puis, à deux doigts du ministère des Affaires étrangères, il va pouvoir faire souper toute sa famille à l’œil, mieux y loger tout le monde. Il paraît que la cave du ministère a des vins réputés, quitte à revenir une fois par mois à Uccle, voir si la femme d’ouvrage a bien « fait » le vestibule.

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Que ce punais libéral s’en aille ramasser du pognon ailleurs, on en est ravi, tout en se demandant si ce rat quitte le navire, c’est que Liège prend l’eau. Et ça, c’est inquiétant. Tout calculateur qu’il est, Reynders représentait quand même Liège au national et à l’international. Faut reconnaître qu’il était plus présentable que le bourgmestre dans son mannequinat officiel.
Il n’est pas le premier à mettre son patriotisme régional en berne pour s’encourir dans des endroits plus favorables. Laurette Onkelinx a fui Seraing où la réputation de son nom ne suffisait plus pour la faire élire à coup sûr. Si c’est politiquement bien vu, qu’est-ce que ces gens, qui sont censés défendre ceux qu’ils prétendent connaître le mieux et parmi lesquels ils ont vécu, vont faire ailleurs, sinon repartir de plus belle sur la défense des citoyens avec tous les trémolos possibles, dans un patriotisme recyclé, recentré sur l’électeur modéré, non sans avoir appris par cœur l’histoire locale de leur nouveau foyer.
Mais qu’est-ce, cette mascarade de sentiments, de convictions, sinon la montre d’un absolu cynisme, d’une belle concupiscence et d’amour de soi, pour ce qui n’est plus qu’une misérable façon de se faire des sous sur la crédulité des autres !
Combien sont-ils différents ces avocats parlementaires, cette cohorte d’arrivistes sortis des tribunaux par nécessité, de certains de leurs prédécesseurs, gens de tous les métiers, issus du monde ouvrier, aussi bien que rural et qui faisaient de leur mandat reçu du peuple, un sacerdoce sacré et dont la devise pouvait être celle de Lou Salomé « Ose tout, n’aie besoin de rien ». Aujourd’hui, ils n’osent quasiment plus rien et ont besoin de tout !
Franchement, je conseille aux derniers journalistes encore honnêtes de l’arrondissement de Bruxelles, de se pointer à Uccle pendant la prochaine période électorale afin d’écouter l’avocat Reynders parler de son amour d’Uccle, sa ville, son paradis, auprès de son nouveau potentiel lui permettant de percevoir ses arrhes du futur.
Ça ne devrait pas être triste !

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