« L’indépendance de la presse. | Accueil | Le MR liégeois sacre la reine Christine (1) »

240 € sur catalogue.

Tout ceci étant d’habitude fort inutile, envahi par le remord, je voudrais rendre service à l’être suprême qui me gouverne. Je signale donc à Monsieur le premier ministre que Dior Prestige vient de sortir sa crème revitalisante à seulement 240 € le flacon de 50 ml ! On en dit des merveilles.
C’est la conscience tranquille, après ce communiqué d’utilité publique, que je rejoins mes lecteurs sur le terrain de ma futilité habituelle. Messieurs les journalistes ne m’en voudront pas d’avoir révélé un scoop dont l’importance n’échappera à personne..
….
Tous en veulent à l’index. De Luc Coene, gouverneur du coffiot national, à De Croo, fils de Herman, et jusqu’à Chastel, le pilulier de Charleroi, un seul cri : il faut ajuster l’index !... Là-dessus Monsignore et les Rosés défendent mollement le principe, sauf Laurette Onkelinx qui s’y accroche âprement, tellement qu’on voit ses veines jugulaires saillir, quand elle en parle !
Le tout, c’est de savoir ce qu’elle fera quand son chef adoré lui dira de la mettre en veilleuse ?
Il y a en Belgique une passion de la servilité qu’on n’imagine pas ailleurs. On finirait par admettre que lorsque les prix augmentent, il faudrait que les salaires diminuassent, afin de stopper net l’inflation !
C’est le nouveau crédo, en foi de quoi on fera des économies substantielles.
Nœud-perle en convient du bout de ses lèvres Velvet de chez Chanel.
Le must au PS : une heureuse formule à trouver qui endormirait les syndicats et rassurerait le patronat… et après tout, au point où on en est, et puisque l’index ne nous concerne plus que de loin…
La preuve, les prix des carburants peuvent y aller. A quand l’essence à deux euros ?
Même si la grogne anti-index accouche d’une souris, on sait que dans le supplice chinois, la souris joue un rôle déterminant.

01h000.jpg

Ce formidable sans-gêne, ce dévoiement permanent de la volonté populaire vient de loin. Il est aussi le résultat du lâchage des populations par le parti qui était censé les défendre, résultat d’un siècle et demi de lent façonnage libéral d’une élite socialiste issue pourtant de ses meilleurs mentors : Léon Troclet, Jusles Destrée, Edmond Picard, Célestin Demblon, Edouard Anseele, de qui, il ne reste que des noms de rue. Leurs indignes successeurs ont tiré prétexte que c’était pour le bien de tous, qu’ils se sont acoquinés avec la droite et entrés dans les célèbres compromis qui font la réputation de la Belgique à l’étranger. Le Belge, lui, voit bien où ces fameux compromis le conduisent : à n’être plus rien ! Résultat, le Belge se fout de la Belgique, comme les autres n’ont pas idée.
Ce qui est inouï est encore à venir : que les avocats de gauche et les avocats de droite - soit le plus clair de la représentation « démocratique » - tombent dans les bras les uns des autres, par communauté d’intérêt et fraternité corporatiste, voilà les partis fusionnés en un seul ! Alors naîtrait une sorte de « Pangée » politique d’où les citoyens seraient complètement exclus.
On ne peut relire sans frémir d’indignation « les grandes voies libérales » du passé, celles qui conditionnent encore les « territoires » de la mémoire de droite.
Tandis que Jaurès tempêtait contre elles, son contemporain le très libéral Molinari écrivait « Au point de vue économique, les travailleurs doivent être considérés comme de véritables machines…Les frais d’entretien et de renouvellement constituent les frais de production du travail, ou, selon une expression employée par les économistes, le minimum de subsistances du travailleur ». D’où les lois de l’époque, ancêtres des nôtres, et auxquelles adhèrent à présent socialistes et libéraux. En Grèce, ce libéralisme-là, les gens sont en train de le revivre.
On comprend que l’index contrevient à la règle économique du « minimum de subsistances ».
Comment les libéraux ont-ils pu emporter le morceau et entraîner derrière eux un consensus de gouvernement ?
Les socialistes libéraux qui nous gouvernent sont foncièrement d’accord avec leurs homologues de droite pour dire, quand les « mesures » nouvelles s’ajouteront à la falsification de l’index, « Les classes pauvres et vicieuses ont été et seront toujours la pépinière la plus productive de toutes les sortes de malfaiteurs ».
C’est le moment pour Milquet d’inspecter le stock de grenades lacrymogènes. Elio va en avoir besoin !

Commentaires

Je ne pense pas. Tout est endormi. Pas besoin de grenades.

Poster un commentaire