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Le nouveau Didier est arrivé !

Comme c’est drôle, voilà Didier Hamann, directeur-rédacteur en chef du Soir, qui s’attaque aux tabous de la société belge, dans une série d’articles d’un travail qu’il dit être d’investigation.
Ravirait-il la vedette au seul Didier que nous célébrerons désormais à Uccle ?
Le Nouveau Didier en a découvert douze. Ce seront ses travaux d’Hercule. Il paraît qu’au Soir, le nouveau rédacteur en chef est très large d’idée, à part l’éviction de Béatrice Delvaux au même emploi, par le droit des hiérarchies à s’asseoir sur les subalternes, on peut parler exactement de tout. La preuve, puisqu’il a découvert douze tabous à lui tout seul, il veut bien laisser aux lecteurs le soin d’en trouver un treizième.
Celui qu’on veut.
Par exemple la superstition de rabattre le couvercle de la planche du WC après chaque usage ou encore, l’interdiction à la télévision de laisser la parole aux gens compétents dont l’inconvénient est qu’ils sont inconnus, toutes choses forcément sues de tous, mais dont il est absolument interdit de parler.
Puisqu’il s’agit « de prendre le contre-pied systématique d’une certaine ‘bien-pensance’… en imposant une autre dictature intellectuelle », s’il est un tabou insurmontable au Soir et dans les autres journaux, aux terrasses des cafés et dans les ministères, bref partout, c’est bien celui qui consisterait à critiquer le système économique au point d’en envisager un autre, moins accoutumé aux dégâts humains.
Là, on entre directement dans la raison d’Etat. C’est aussi inconvenant d’imaginer une seule seconde que l’économie capitaliste nous pousse dans un gouffre, que d’étaler au grand jour, les grades et qualités de Di Rupo dans l’ordre maçonnique.
Didier Hamann répond à l’avance de l’éventualité d’un dérapage d’un tabou dénoncé et qui ne serait qu’une provocation de plus, par exemple parler de l’inadéquation des lois contre le racisme et l’antisémitisme, par rapport à la population de souche, dans son ensemble farouchement raciste, antimaghrébine et accessoirement antijuive. Ce qui ne signifierait aucunement faire l’apologie de ces populations, par ailleurs les meilleures du monde, mais, au contraire, démontrer que les lois qui se mêlent des convictions intimes des gens ne servent à rien, si ce n’est d’obliger les racistes à cacher qu’ils le sont, donc à les rendre plus pernicieux et dangereux encore.

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Didier Hamann, mieux qu’Albert Londres, se veut chirurgien de plume. Son mercurochrome c’est l’encre d’imprimerie.
« Décréter l’omerta sur certains problèmes de notre société n’aide pas à les résoudre » écrit-il d’une même manière décidée.
Voilà donc, dans ce qui précède, quelques nouvelles idées capables, sinon de conforter les siennes, tout au moins à élargir le champ da la grande expérience des tabous qu’il doit avoir, vu qu’il en a bien vécu jusqu’à présent.
« Le silence est complice des extrémismes et des haines. » explique cet être nouveau, absolument délicieux, qui éclot sous nos yeux, depuis qu’il a découvert que la société belge ne tenait debout que par le bourgeoisisme intime des citoyens, assez nombreux dans toutes les classes de la société.
Et puisqu’il me vient sous la plume, le mot « classe », pourquoi ne signifie-t-il plus rien aujourd’hui, même pour les socialistes. Se pourrait-il que le mot soit aussi tabou ?
C’est plus qu’une chasse aux tabous à laquelle il faudrait s’atteler, mais à la découverte d’une éducation propre au monde occidental, la croyance en un nouveau dieu, alors que la laïcité avait débarrassé le ciel politique des anciens : celui de l’Argent.
Ce serait peut-être aller trop loin ? Le lecteur n’est tout de même pas friand des vénérations personnelles d’un homme qui se veut à l’écoute de la société belge.
Encore un tabou qui me vient à l’esprit. La reprise de l’emploi de Madame Béatrice Delvaux, celui tant envié de rédac’chef, n’est-elle pas aussi à la condition que le Soir en perte de lecteurs, retrouve en Didier, son nouveau gagman, une santé revigorée ? Si oui, à partir de combien de lecteurs en plus, Didier espère-t-il gagner l’estime du Conseil d’administration du journal ? Sinon, à combien de lecteurs en moins, Madame Béatrice Delvaux, récupérera-t-elle la rédaction en chef ?
On se demande si ce dernier tabou, n’est pas le plus insurmontable pour l’initiateur du projet ?

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