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Quand Rudy frôle les récifs…

Le bateau de croisière « Plan Marshall », de l’affréteur « l’Elysette namuroise » prend les allures du Concordia, d’ici à ce que Rudy fiche le camp comme l’autre capitaine, nous laissant dans la saumure, avec une de ces ardoises !…
En cause le fric que nous refilent les Flamands jusqu’en 2015 et après… c’est la Corne de l’Afrique en Ardenne. Chacun se débrouillera avec ce qu’il a.
Etonnement de ceux qui ont cru que la Wallonie ne vivait pas aux crochets de la Flandre.
Pendant les 541 jours de tentatives de conciliation entre les Francophones et les Flamands, les partis wallons ont proféré toutes sortes de vérités péremptoires. Des menaces ? Non, une détermination sans faille…
Les vérités en politique sont généralement fausses. Heureusement que les gens s’en aperçoivent toujours trop tard.
C’était l’union sacrée entre les Francophones, le pacte à la vie à la mort. Le minet vieillissant, dont l’ambition de devenir premier ne lui est venue que plus tard, brandissait la menace du plan B. Le derviche tourneur ne tournait pas encore autour de son nombril.
L’animal politique est suffisamment rusé pour ne jamais évoquer la défaite au risque de la provoquer. De même, des petits et des grands mensonges « pour servir la bonne cause » ne doivent jamais être démentis par l’intéressé, d’autant que « la bonne cause » permet à celui qui la professe, de gagner quelques voix parmi les électeurs sans mémoire.
Le Crisp vient de publier un cahier sur vingt ans de solidarité entre les entités fédérées.
On peut aussi bien contester les chiffres que les envolées lyriques de tribune de nos élus, d’autant que pour les vérifier, c’est beaucoup plus compliqué qu’une addition de restaurant.
Je me souviens du principal argument que Laurette Onkelinx employait lors des 541 jours décisifs, pour justifier la solidarité Nord Sud. Il consistait à dire qu’elle fut longtemps du Sud vers le Nord, au regard de l’industrie wallonne qui attirait les Flamands désertant une Flandre agricole, donc les Flamands nous devaient bien ça.
Depuis quand comptabilise-t-on le salaire des « immigrés » comme une aide dans le PIB de leur pays d’origine ? Même si les structures de l’Etat étaient plus financées par l’industrie wallonne, que par la paysannerie flamande, dans un pays qui, rappelons le, n’était pas fédéral, mais unitaire, il n’y avait pas de transfert. Il y avait échange.
Ce rappel suffit à prendre avec prudence, les chiffres du CRISP.
L’Etat n’étant plus unitaire, mais fédéré, probablement avant d’être confédéré, puis dissous, il est bien question de deux comptabilités et donc de deux systèmes de gestion, Flandre et Wallonie.
C’est seulement depuis la Belgique fédérale que l’on peut parler de transfert, n’en déplaise à Rudy Demotte et Laurette Onkelinx.
Pour 2010, la Flandre a déboursé 1,278 milliard d’euros pour la Wallonie, Bruxelles et la Communauté française.
Reste à savoir la part de Bruxelles et celle de la Communauté dans ces transferts, si l’on considère que la Ville-Région est dotée financièrement par les deux autres Régions.
C’est la situation de la Région bruxelloise qui est la plus critique, suite à une dotation trop parcimonieuse de la Région Flamande, soit… mais alors, qu’est-ce que la Wallonie a coûté réellement en solidarité à la Flandre ?
Le CRISP sort sa calculette pour nous démontrer que la solidarité, déduction faite de l’IPP (l’impôt des personnes physique), est de 517,9 millions de la Flandre à la Wallonie.
C’est beaucoup moins que ce que Bart De Wever claironne partout, mais c’est beaucoup plus que Rudy Demotte et Laurette Onkelinx ont prétendu.
On voit bien où le bât blesse entre ceux qui sont pour l’entité Wallonie-Bruxelles (la Communauté française) et les autres qui veulent un repli sur la seule Région wallonne.
En prenant la part contributive des deux entités (35,45 % de l’IPP pour le Sud, 64,55 % pour le Nord), la Communauté française touche 785,6 millions, entièrement payés par la Communauté flamande.

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La conclusion du CRISP est simple, à considérer les cumuls de participation et d’aide et sur base du dernier calcul, l’effort de solidarité de la Flandre n’est plus de 1,278 milliard, mais de 1,495 milliard !
Voilà qui redonne raison à Bart De Wever, dans la mesure où l’entité bruxelloise revendiquée pourtant comme « terre flamande » par tous les pointus de Flandre serait exclue du « patrimoine » linguistique de la Flandre éternelle et donc entièrement à charge de la Communauté française. Sinon, dans le cas d’une Région bruxelloise soutenue par les deux autres Régions et cogérée comme un point de convergence nationale, la contribution flamande devrait être soutenue financièrement comme une ville de Flandre.
Les 517,9 millions d’euros que la Flandre a versés en, 2010 à la Wallonie sont rentabilisés par la Flandre dans les accords très défavorables à la Wallonie du gouvernement Di Rupo.
La politique de la sébile du vieux minet du PS pour le gouvernement de l’après crise, nous a suffisamment coûté en humiliations et en démissions de toute sorte. Il nous en coûtera davantage encore, quand on voit ce qui se trame dans les communes périphériques et comme à Grimbergen et ailleurs, les bourgmestres flamands ne se gênent plus pour organiser la délation et la haine des autres. Rudy Demotte dont ce devrait être le rôle de porter l’affaire à l’Europe, laisse le travail à une députée libérale européenne.
Nous sommes dans la position de l’emprunteur qui accepte de se faire maltraiter par son créancier, dans le besoin où il est d’emprunter.
Evidemment, l’honneur et la dignité ne sont pas les qualités premières des partis wallons au pouvoir à la Région et au Fédéral. Avec les mensonges des ministres wallons, sur le temps qu’ils se vantent de redresser la barre, on touche le fond.

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