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De Croo, l’immoraliste.

On dirait que le geste d’Emily Hoyos et d’Olivier Deleuze a profondément perturbé la classe politique !
Dame, c’est enrageant de se voir coiffé sur le poteau de la vertu par plus « rapidement » vertueux que soi.
Alors, les caves se rebiffent et on cherche des poux dans la tonsure de Deleuze qui par le passé en a croquer sans rien dire, comme tout le monde, quoique de façon tout à fait légale.
De cette époque troublante au cours de laquelle il s’était déclaré chômeur, il nous avait laissé dans l’ignorance qu’il n’était pas un chômeur comme les autres.
Mais ne rechignons pas. Le geste qu’il pose aujourd’hui, efface tous ceux qu’il n’a pas eus. On ne peut pas demander des comptes à celui qui fait montre de vertu, et pourquoi il a suivi le troupeau jusque là. Peut-être s’en expliquera-t-il., car je crois qu’Olivier Deleuze est avant tout un honnête homme, denrée rare dans les milieux de la politique. Enfin, avec Emily Hoyos, sont-ils au moins deux en qui le citoyen peut avoir confiance.Dans le milieu, l’honnêteté est une vertu trop rare pour ne pas être honorée, quand elle peut l’être
L’attitude d’un De Croo est symptomatique de l’ensemble des libéraux et de certains socialistes avec José Happart, leur porte-drapeau en la matière, comme de beaucoup de leurs confrères, âpres au gain, avant tout, imaginant que les services qu’ils rendent au pays, ils sont les seuls à les rendre, usant de toutes les ficelles du métier pour se faire admirer et jouer les bourreaux de travail.
On ne peut pas dire qu’ils voient l’initiative vertueuse des deux écolos d’un bon œil. C’est là qu’on soupçonne l’existence de deux catégories du parlementaire : celle qui fait de la politique pour le fric et le confort, elle est largement majoritaire, et l’autre qui le fait pour aider les gens à vivre dans un monde hostile.
On ne peut pas décréter par force une austérité générale par des ponctions plus ou moins importantes dans le portefeuille des gens, assortir ce coup de force d’envolées morales sur la grandeur de la Nation et des sacrifices nécessaires, puis s’en exonérer par l’application stricte de règles édictées du temps de la splendeur capitaliste, quand on trouvait normal que ces messieurs ne dérangent pas l’électeur pour lui parler d’argent.
Il y a quand même une observation qui en dit long sur le relâchement de la surveillance de l’électeur. Comment ces largesses des gens à l’égard de leurs représentants ont-elles été rendues possibles, même au temps où l’Etat dépensait sans compter ? Il n’y avait donc aucun contrôle sérieux, aucun article vengeur des journaux ?
Quelle est la règle, la loi ou l’usage qui a permis qu’un parlementaire qui démissionne pour retrouver un autre poste, peut-être encore plus lucratif, ait droit à des indemnités de départ aussi importantes ?

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Il y a bien derrière cet usage, l’un ou l’autre personnage, un parti, une coalition, un gouvernement responsable, une avidité longtemps dissimulée, qui se muent en projet de loi !
Béatrice Delvaux qui a fait le 11.02 du journal LeSoir sur le sujet, a bien des archives sur l’historique des revenus de nos politiques ?
Prenons le cas Happart qui disparaît de la présidence de la Région pour prendre sa retraite. A-t-on jamais vu un retraité, percevant par ailleurs une pension très au-dessus de la moyenne, sortir d’un état de parlementaire avec 530.000 € dans sa poche ?
Devant la gravité de la situation économique, et puisque Di Rupo cherche désespérément des sous sans étrangler la poule aux œufs d’or, pourquoi ne pas créer une Commission chargée de remettre à plat les salaires et les libéralités de toutes sortes de nos représentants?
N’y aurait-il pas moyen d’économiser immédiatement des centaines de millions d’euros ?
Au moment où on limite les frais déclarés des usagers des voitures du privé, ne conviendrait-il pas de faire l’inventaire des plaisirs de la conduite de voitures entièrement gratuites depuis les garages de l’Etat ?
Grâce en soit rendue à Emily Hoyos d’avoir mis le doigt sur la plaie. C’est elle, si l’on se souvient bien, qui avait rechigné au départ de José Happart à sortir une pareille somme des caisses déjà à moitié vides de la Région, parce qu’il y avait droit ! D’où la fureur de Happart qui se voyait privé du pactole, alors que du haut de sa cupidité de petit cultivateur de pommes, il le désirait si ardemment, qu’il aurait été capable des pires excès à l’encontre des malheureux écologistes !
Il serait saint que l’électeur soit consulté et revoie tous les statuts et règlements qui entourent la nébuleuse des salaires et avantages de la représentation.
Il est inadmissible que ses gens soient dissociés de l’ascèse actuelle.
La controverse à l’encontre de Deleuze est indigne et montre bien les privilèges hors de saison que De Croo et ses pareils veulent défendre.
Qui parmi nos parlementaires wallons va jouer les Saint-Just derrière les Ecolos ou à côté d’eux ? C’est le moment pour nos hommes politiques de redorer leurs blasons ternis. Et ce serait au PS, le parti majoritaire en Wallonie de le faire en priorité, s’il n’était pas en des mains cupides.

Commentaires

Si Hoyos était âgée de 65 ans et qu'elle n'allait pas gagner, sans interruption de carrière, un revenu confortable de co-présidente écolo, si elle se voyait pensionnée, je ne suis pas certain qu'elle n'aurait pas réagi comme Happart. C'est un calcul. C'est un bon investissement. Pub.

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