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Tonton, dessine-moi un voyou ?

Ces ministres au service de tout le monde mais qui n’écoutent personne, sont tellement peu sensibles aux autres, tellement en-dehors de la réalité sociale, qu’ils ne peuvent qu’être comparés à des voyous de bas étages, dont ils ont cru malin en faire une spécialité des quartiers où mijote la misère !
Le voyou n’a pas que des baskets aux pieds, un jan délavé et un tee-shirt avec les fesses d’une vedette du hard imprimées dessus. Un voyou, c’est aussi un mec qui sort d’une grosse bagnole en chemise, rentrant ostensiblement le bras dans une manche du veston qu’il endosse, tandis que ceux qui l’attendent comme le messie, au lieu d’appeler police secours, sourient jusqu’à leurs amygdales.
Un voyou, c’est quelqu’un de malin qui marche sur un trottoir et qui règle son pas pour se planter devant une caméra de TV, au moment où le prédécesseur a fini son interview. Pas plus que l’autre, il ne dira le fond de sa pensée, ni comment il va se faire un cacheton supplémentaire extra-parlementaire.
Un voyou n’a pas qu’une seule ambition. C’est une passion qui se renouvelle en permanence, trouvant de nouveaux objets à son désir jamais assouvi.
Il serait étonnant, qu’ils n’aient pas le vice de l’argent chevillé au corps, en concurrence avec les petits dealers et les violents de la cause intégriste. Sans compter d’autres séquelles d’un vice qui n’est pas à portée des médiocres de banlieue. Ça aide souvent pour compliquer les saloperies et en faire d’authentiques œuvres d’art, d’être dans le milieu par la bande des Tontons du suffrage universel.
Les échauffés à la vue de ces grands voyous se prosternent. Ils ont devant eux un siècle et demi de tradition bourgeoise dans la crapulerie élégante. Deux ou trois générations d’impunité, ça donne confiance.
Nos observateurs salariés oublient que la vie publique exclut le silence quand la vie privée dépeint mieux le voyou, que l’éclairage d’un clan.
On n’ose imaginer un DSK devenu président de la république, poursuivant les femmes de chambre de l’Elysée ou recevant Dodo-la-Saumure après un conseil des ministres. C’est pourtant ce qui aurait pu se passer, si DSK ne s’était lâché sur une employée noire du Sofitel à NY, parce qu’elle avait de gros seins, quelques semaines avant d’être plébiscité par ses pairs du parti socialiste !
La presse anglaise sait y mettre la sauce, quand elle tient un scoop. Ce populisme qui fait vendre est souvent du plus mauvais goût. Les mystères qui ont entouré les fins de Pompidou et Mitterrand, la thrombose de Chirac, la fille cachée de Mitterrand (à ce propos la fille « cachée » d’Albert II est du même ordre), tout cela perçu, et tu, pendant longtemps, ce n’est pas du populisme, c’est de la lâcheté !
Est-on sérieux quand on l’est trop ?

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Quel est le juste milieu entre propager des infamies et montrer quelqu’un qui peut faire un tort immense à une collectivité et dont on ne sait pas, s’il peut résister à ses passions ?
Si en France, on est passablement réservé sur la moralité des personnages politiques, en Belgique, on est tétanisé au point qu’à partir d’un certain niveau, tout devient secret d’Etat.
Je l’ai déjà écrit, mais j’aime bien cette formule « tout ce qui est excessif est insignifiant, mais tout ce qui est insignifiant, n’est pas toujours excessif ». Hélas nous baignons dans l’insignifiance.
En lieu et place d’un gouvernement efficace, on dévie l’attention des gens sur une sécurité en tout genre, qui a un mérite : celui d’éviter de parler des vrais sujets.
La moitié des Belges deviendrait la victime de l’autre moitié !
Thèmes favoris : les armes et leur trafic, le port du casque bientôt obligatoire pour les cyclistes et pour l’année prochaine interdiction de rouler l’hiver sans pneus neige, caméras à tous les coins de rue et augmentation des tarifs des amendes pour stationnement interdit, avec paiement immédiat, sans possibilité de se défendre.
Avec ça, on espère vaincre la crise, augmenter le nombre d’emplois et réélire les voyous qui jonglent avec les comptes de la Nation et qui espèrent en garder suffisamment sur le côté pour leurs vieux jours.

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