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François II, monarque socio-démocrate.

Après une semaine presque entièrement consacrée au sacre de François II, il y a de quoi se demander si l’élection présidentielle va vraiment changer la vie des Français, parce que c’est un socialiste qui l’emporte, et les Européens, parce que la nouvelle direction entend renégocier avec l’Allemagne une politique qui donnerait un peu de croissance.
On sait comme l’électeur est friand de mots et de promesses.
François II a fait ce qu’il a pu pour se démarquer de la politique de Sarkozy, mais sans pour autant déraper dans le sens d’une République qui se serait émancipée des devoirs et obligations de la précédente législature.
Les socialistes ont bien du mal à rompre avec les principes de la social-démocratie, pour la raison bien simple, qu’ils ne le veulent pas vraiment. Cela donne un exercice d’équilibriste avec deux poids aux extrémités du balancier, Mélenchon et Bayrou.
Les mesures spectaculaires de changement, comme la réduction des salaires des ministres et du président de 30 %, le rétablissement de la pension à 60 ans, le recrutement de 60.000 enseignants sur le quinquennat vont vers plus de justice sociale et une reconnaissance du travail fourni par les personnels de l’éducation ; les syndicats sont dubitatifs quant au relèvement du Smig.
Voilà un gouvernement qui paraît être « meilleur » que le précédent. Cependant, il est trop tôt pour juger d'une action qui se situe entièrement au cœur du dispositif capitaliste. En obtenant davantage que sous Sarkozy, Hollande bénéficie d’un préjugé favorable des gens, mais des patrons ?
Quels vont être les rapports du nouveau pouvoir avec les parties sociales lors d’un conflit entre patrons et syndicats, quand il faudra trancher ? François Hollande a laissé la part belle des appuis aux travailleurs en lutte à Jean-Luc Mélanchon, pendant toute la campagne.
La France est impliquée dans différents programmes et conflits extérieurs. Le président a déjà dit qu’il sortirait plus tôt que prévu de la guerre en Afghanistan, avec d’autres contentieux aux USA, c’est bien de s’émanciper des pactes et des traités signés par Chirac et Sarkozy, lorsqu’ils ne conviennent pas aux convictions politiques du moment ; Hollande va-t-il les honorer au nom de la continuité du pouvoir ? les renégocier ? en faire des chiffons de papier ?
Ces interrogations sont aussi valables pour l’Europe. Laurent Fabius avait voté « non » au traité européen et le voilà ministre des affaires étrangères.

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Personne ne conteste à gauche la bonne volonté de J-M Ayrault. On sent bien que beaucoup de tout ce qui a été promis lors de la campagne électorale, devront être négociés avec le patronat, les banques, les puissances étrangères européennes et d’autres continents.
On a dit qu’il n’y aurait pas d’état de grâce et que François II et son gouvernement seront tout de suite en première ligne, à découvert et sujets à la critique.
Si bien qu’il peut paraître prématuré d’affirmer que très vite le possible et l’impossible amèneront le public à déchanter très rapidement, lorsqu’il verra les limites du premier réduit à patienter sous le mur du second. L’essentiel pour le PS serait de conserver l’électeur, chaud et satisfait, jusqu’aux législatives du mois de juin prochain.
Les événements peuvent s’accélérer et rien n’est moins sûr qu’il y parvienne.
Et puis, derrière tout cela, il y a le PS, tel qu’en lui-même. On ne change pas si vite les pratiques, les ambitions, les guerres internes. On peut faire confiance à Martine Aubry qui voulait le poste de premier ministre ou rien. Elle n’aura rien. Où il y a un flou, il y a un loup. Le dicton de sa grand’mère risque de se retourner contre elle.
Pour les Belges qui ont suivi les élections présidentielles françaises avec le vif intérêt que suscite pour beaucoup tout ce qui est français, les 30 % décidés par François II en moins sur la paie de ses ministres et sur la sienne est une nouvelle qui devrait faire l’effet d’un soufflet à la face d’Elio Di Rupo, qui nous a tenu la dragée haute pour les 5 % réduits à 2,5 % de salaire en moins de ses ministres.
Un petit rectificatif, compte-tenu des circonstances, serait le bienvenu. Radin et cupide comme il est, on fait le pari que Roublardo ignorera le geste de Hollande.
Au moins, on est sûr que le pognon le motive encore.

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