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Tous morts de rire !

La corporation des humoristes s’apprête à en baver avec la disparition de leur épouvantail favori. Ils attendent avec impatience les premières bourdes de François Hollande. En espérant le grand jour, ils sont presque au chômage !
Pour quelqu’un qui ne voyait pas l’Europe après les Dardanelles, Nicolas Sarkozy était une tête de turc qui faisait tourner l’épicerie du rire. Le mouvement était ascendant, puisque la détestation du président n’a cessé jusqu’au bout de grandir. Un Giscard et un Chirac, à l’apogée de l’impopularité, n’ont jamais été les fournisseurs attitrés de la cour des miracles du rire ! Seul Giscard a fait illusion à deux reprises, avec les diamants de Bokassa et son fameux « Au revoir », lorsqu’il laissa la place à Mitterrand. Mais à jets continus pendant le quinquennat, et même avant, quand il était le ministre du karcher, jamais personne n’avait réussi l’exploit de Sarko ! C’est un tour de force inégalé. Dès le Fouquet’s, ça ne s’est jamais arrêté.
La source profonde du rire avec Sarko vient de loin. Elle vient du soutien de Nicolas à Edouard Balladur. Pour revenir en grâce auprès d’un Chirac furieux, il fit la joie des humoristes. Ce fut le premier triomphe de l’artiste aux Marionnettes de l’info !
Nicolas faisait vendre les gazettes spécialisées de la grosse rigolade, à croire qu’il touchait des commissions sur les retirages.
Voilà tantôt dix ans que Guillon, Lecoq, Gera et compagnie font rôtir leurs frichtis, rien que sur la petite taille du président ! Et faire du pognon sur le dos de Sarko, sans que celui-ci perçoive des royalties… faut le faire !
Comme le remplaçant n’est guère plus grand, ils attendent sans doute que François H. ait racheté le stock de talonnettes de Sarko. Comme ils sont prudents, ils espèrent que le vent de l’opinion tourne un peu, pour ressortir les plaisanteries qui ont déjà servi.
Nicolas Sarkozy leur a laissé le stock du fonds de commerce. C’est comme les actions à terme, il faudra attendre septembre ou octobre pour toucher les dividendes, quand les juges d’instruction de Bordeaux et de Paris mettront en examen l’ancien président sur les affaires du quinquennat : les sous-marins, le financement de la campagne 2007, Kadhafi, etc. L’immunité prendra fin début juillet…

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En attendant, c’est la débrouille. Ils ont essoré à fond le caleçon de Dominique Strauss-Kahn, sa mousmé n’a pas rejoint les ligues féministes. La mâtine a compris, comme Hilary Clinton, que faire chambre à part et ignorer la braguette maritale qui sent le soufre, sont les coupe-faim les plus radicaux de la spéculation journalistique.
Mais que les rois du rire se rassurent. Ils ne sont pas les seuls à s’angoisser sur l’avenir. La presse « sérieuse » de gauche se pose les mêmes questions. Edwy Plenel de Mediapart et les chroniqueurs de Marianne vont être dans l’obligation de revoir leur politique éditoriale.
Même les premières dames de l’Elysée changent. Valérie Trierweiler sera sans doute moins glamour que sa consœur, mais aussi plus professionnelle, puisque journaliste à Match, elle connaît la musique.
Il reste encore un espoir pour Canteloup, Guillon, Nicolas Bedos et les autres : que Carlita se barre du nouveau domicile de son ex-président de mari ! Elle pourrait reprendre sa vie d’artiste, rejoindre Cécilia à New-York, fumer des joints, chanter faux, bref, la copie serait assurée pour quelques numéros. Les guignons de la chair aidant, des scoops seraient envisageables.
Les histoires de cul qui finissent mal sont porteuses… Les ventes ont augmenté avec le Sofitel.
Je parie que ces messieurs dames de la plaisanterie française ne résisteront pas longtemps au calme plat et au vide d’une actualité en savates.
Le stress du pouvoir fabrique des monstres. Vivement que Hollande se prenne les pieds dans le tapis, que sa fausse humilité fasse penser à celle de Di Rupo. Il n’en prend pas le chemin. Il fait diminuer les salaires des ministres de 30 %, c’est autre chose que les 2 % 5 de notre premier ministre !
Les journaux de gauche ont eu leur Sarko, le Figaro attend son heure pour se venger en ciblant Hollande. Les rôles sont inversés, c’est le journal de Dassault qui aura la belle vie.
Les marchés broient du noir. Le comique militant doit retrouver les chemins de la légèreté, pour tromper l’angoisse qui monte.
On n’attend qu’une occasion : le premier clash entre la gauche gestionnaire du capital en piste, et celle de la gauche des syndicats et de Mélenchon qui ronge son frein, pour couvrir de vannes les journaux tristounets.

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