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On s’est moqué de Mélenchon.

Qu’est-ce qui différencie un gouvernement de droite, d’un gouvernement de gauche ?
C’est une question qui ne se pose pas en Belgique, puisque les gouvernements sont des coalitions droite/gauche.
Disons cependant que, dans la conjoncture actuelle, la politique du gouvernement Di Rupo est une politique de droite, l’action socialiste consiste à habituer les gens à la douche froide.
En France, la fracture devrait être plus nette : l’alternative de la droite est la gauche.
Les cent jours du gouvernement Ayrault et du président Hollande n’apparaissent pas comme les prémices d’une modification profonde de la politique. C’est un détricotage de ce qui a été fait – en bien ou en mal – par le gouvernement Fillon.
Ces expériences socialistes du pouvoir, plongent Belgique et France, dans une économie libérale, de laquelle on ne sort pas, pour le meilleur, mais surtout pour le pire.
La politique actuelle de ces deux gouvernements est en contradiction avec les déclarations socialistes des trente glorieuses, à savoir que la gauche collaborerait avec le pouvoir économique tant que celui-ci générerait du progrès pour tous.
C’était parler à la légère. La période était euphorique, faste et insouciante.
La donne a changé.
Le système est entré dans une spirale du malheur pour le plus grand nombre. Il est à l’origine de la misère qui touche la jeunesse en priorité ! S’il génère encore du profit, celui-ci n’est plus équitablement partagé entre le travail et le capital.
La crise a ramené les écarts entre les revenus, à ce qu’ils étaient sous l’Ancien Régime avant 1789.
Contrairement aux discours officiels, la dette énorme des Européens, accumulée à cause des divagations bancaires, la mondialisation, les produits toxiques et les spéculations sur les matières premières, n’est pas due aux pays émergents comme la Chine ou le Brésil, mais détenue en grande partie par les spéculateurs occidentaux.

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Ce n’est pas aux pauvres chinois à qui nous retirerions un bol de riz, mais aux Wendel, à Paul Frères, Bouygues et à la crème des grandes familles d’Europe, si nous avions des hommes au pouvoir capables de mettre en pratique la volonté populaire d’effacer la dette et de ficher le système capitaliste par terre.
Où sont les réformes profondes que dès 1945 la gauche réclamait depuis les mouvements de Résistance et les combats qu’elle menait seule contre l’occupant ? Alors les détenteurs des capitaux collaboraient avec l’ennemi. Malgré quelques retentissantes culbutes, la plupart se sont admirablement sortis des années noires. Leurs descendants tiennent le haut du pavé malgré la crise, ou plutôt « grâce à la crise ». Voilà les créanciers qui nous menacent !
En réalité, nous assistons en 2012 à l’effacement de l’Etat devant les « nécessités » d’agir en fonction des impératifs économiques. Ecoutez leurs discours : de la gauche à la droite, il est le même !
Pourquoi sommes-nous irrésolus, au point que les rares voix qui s’élèvent contre l’arbitraire actuel sont ridiculisées ou étouffées ?
Parce que la gauche n’a pas rebattu les cartes en 2008. Les Etats libéraux ont renfloué les banques, plutôt que de les racheter en 2009. Les socialistes ont suivi, montrant leur attachement au système.
Lors de la campagne pour la présidence, la gauche socialiste française s’est moquée de Mélenchon. On verra aux slogans de la campagne pour les élections d’octobre, que le socialisme belge au pouvoir ne vaut pas mieux.
Comment expliquer, l’engouement pour le socialisme de collaboration ?
Dominique Jamet (Marianne n° 800) l’explique très bien : « Nous vivons un moment assez étrange de notre histoire, où nous ne parvenons ni à assumer ni encore moins à dépasser la contradiction entre le culte individuellement rendu à la réussite et la détestation collective de la richesse, entre la condamnation générale du bling-bling et la passion effrénée du luxe. »
Nous aimons encore les « élites » socialistes parce qu’elles transmettent par l’exemple, l’illusion qu’un jour nous serons comme elles : NOUS AURONS REUSSI !

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