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Un sombre mardi !

Il arrive qu’on veuille se distraire. C’est humain.
L’actualité n’est pas folichonne.
Entre les flics qui ont peur des coups et Jean-Denis qui ne veut pas que la Martin sonne les matines à Malonne (on peut le comprendre), on hésite. Bien sûr, il reste les commentaires sur Papa et les JO.
Dire que pour Daerden, ça sent le réchauffé, pourrait donner de faux espoir à la famille.
Je vous vois venir avec Jean-Denis, maître Barbenbois à l’aide de quelques bouquins de droit, pointerait ce qui cloche dans les tarifs qui assaisonnent les menus des correctionnelles et des cours d’assise.
Ne conviendrait-il pas, prioritairement, d’attaquer la justice par la philosophie, plutôt que s’acharner sur le code et prétendre qu’il est mal fichu.
Les flics s’inquiètent de la montée de la violence des jeunes et Jean-Denis, des peines que l’assassin accompli à moitié pour repartir de plus belle.
Voilà deux problèmes différents. Le premier est un problème de société. Pourquoi les jeunes sont-ils plus violents en 2012, qu’en 1950 ?
Des centaines de volumes ont été écrits sur l’évolution des mœurs par rapport à l’évolution du système économique. Voilà vingt ans que ça patine et c’est miracle que les flics – qui n’en peuvent – n’en reçoivent pas davantage sur le képi.
C’est un problème politique. Vu sous cet angle, on n’est pas, avec la crise, pour une réforme plus sociale, mais moins sociale de la société.
Le second, l’incompressibilité des peines, l’espoir de sortir plus tôt adouci les mœurs. Sans réduction de peine, le condamné devient cannibale. En plus des flics qui se plaignent des coups, on aurait aussi les gardiens de prison.
Dans l’un et l’autre cas, il faudrait « serrer la vis », ce qui aurait pour conséquence de doubler le nombre de maisons d’arrêt. Quand les gens ordinaires ont des problèmes de logement, ce n’est pas le moment.
Restent les JO et l’enterrement de papa.
Ou plutôt les deux enterrements, puisque lundi ce sera aussi la fin des JO.
Franchement, je n’ai rien à dire sur l’un et l’autre. Les frères Borlée se sont bien amusés et pour l’autre, on ferait mieux de laisser la famille de papa enterrer son mort, plutôt que s’en saisir comme d’une dernière mission de propagande. Sinon, ce sera la propagande qui passera avant le respect et le silence. Dans ce cadre, je préfère l’humour. Exemple : plutôt que l’enterrer le 13, on pouvait l’enterrer le 16, avec Mati l’ohé en Outremeuse.
Je suis certain que Papa aurait apprécié !
Alors, pour me distraire, dans le tas des livres à lire, j’en prends un au hasard. Une fois sur deux, je tombe sur un bouquin qui ne me fait pas rire, l’autre, c’est un bouquin qui me fout le cafard.
C’est le cas.
« …un ouvrier de 50 ans, dans une grande usine du Middle West : ‘’je croyais qu’il me manquait quelque chose parce que je n’ai pas été au collège. Mon fils vient de l’achever. J’ai changé d’avis. Il n’est pas heureux. Il est inquiet « restless ». Il croit qu’il faut courir à droite, à gauche, tâter de ceci et cela (put your finger in this and that –excusez mon anglais-) pour être heureux. On dirait qu’il a peur que quelqu’un va avoir quelque chose qu’il n’a pas, faire quelque chose qu’il ne peut pas faire. A mon idée, ce n’est pas cela, le bonheur. »
En fin de compte, tout est là dans les réponses pour les flics et pour Jean-Denis Lejeune. La société va mal, parce que nous n’y sommes pas heureux. L’argent y a pris trop de place. On a même aménagé la morale pour trouver de l’éthique au profit, justifier les salaires énormes des uns et minuscules des autres.
L’ennemi public numéro un est la production en série.
Elle exige des personnalités atrophiées ou diminuées (donc refoulées) et lorsqu’elles ne le sont pas congénitalement, elle provoque un rejet sous la forme d’une dégradation de l’énergie et de la volonté.
On n’imagine pas les dégâts que pourront faire demain des frais émoulus des universités qui devront se taper un boulot sur une chaîne de montage ou crever de faim.

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Les hypocrisies, dites la main sur le cœur des amis supposés du défunt Daerden, ont la même origine que les hypocrisies dites par les mêmes sur le travail et les vertus du travail en 2012.
Martin et consort sont les résultats.
Eux sont les causes.
Voilà pourquoi je ne suis pas d’accord avec les syndicats de police et Jean-Denis Lejeune dans leur démarche respective.
Ils ne s’attaquent pas aux causes.
Et comme il faut un début à tout, nous devrions rechercher des dirigeants qui parlent vrai et qui ne nous servent pas des mensonges d’Etat à longueur de journée.
Rien que cela, ce serait déjà une petite révolution.
Enfin, si nous allons au bout du raisonnement des corps de police et de Jean-Denis Lejeune, loin, d’améliorer les rapports entre les Autorités et les citoyens, nous saurions vite ce qu’est un Etat autoritaire. Une dictature ? Il y en a une à l’œuvre en Syrie. Les Dutroux passeraient au hachoir à viande, mais le citoyen qui n’en peut, aussi !

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