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12-12-12, roulez la chance…

…la suivante est dans cent ans !
Les gusses au Lotto… après, Brassens le dit en chantant : le fric est remis aux calendes.
C’est fou comme la génération précédente s’est laissé avoir par un concept d’enrichissement et de liberté.
Jusqu’au milieu des années quatre-vingts, ce fut la croyance « dur comme fer » que la démocratie était indissolublement liée à ces deux libertés, pourtant si dissemblables et même contradictoires !
Il y avait déjà pas mal de chômeurs. Une première crise pétrolière était passée par là, sans élever le débat sur l’épuisement des richesses naturelles. Les banques jouissaient encore d’une auréole flatteuse d’entreprises au service de l’industrie pour un progrès général. Les fonds drainant des milliards de dollars ne s’étaient pas encore organisés afin de peser sur l’économie pour réaliser des dividendes à deux chiffres. Les capitaux à risques, l’économie de casino, les titrisations, les prêts inconsidérés, se seraient pour la décennie suivante.
On formait de grands espoirs sur une politique industrielle qui consistait à garder les techniques de pointe et les services dans les pays occidentaux et faire faire les grosses et sales besognes aux pays émergents.
Grossière erreur de jugement qui nous vaut aujourd’hui la situation catastrophique que nous connaissons.
On croyait que tous les gars d’Europe finiraient carrière comme avocats ou économistes. On avait oublié qu’il y a toutes sortes d’intelligences et que certaines sont rétives à l’école, donc aux diplômes qui fournissent un statut et une justification d’être un « chéri » du système.
Et heureusement ! vous voyez d’ici une société exclusivement faites d’universitaires, comment fonctionnerait-elle ? A l’époque, nos gros malins n’y avaient pas pensé, et encore aujourd’hui, du reste, sont-ils stupides !
Cette illusion partagée par les partis politiques avait vu les dernières résistances du parti socialiste tomber à l’encontre du libéralisme économique. La social-démocratie était la politique de pointe d’une gauche devenue collaborationniste, avec le patronat et les forces de droite. Cools, Spitaels, Mathot et cie étaient tous rocardiens sans le savoir.
De la grande union de tous les Belges pour un socialisme de progrès, il ne reste que la grande union autour de la dynastie. Troquer un ticket électoral gagnant contre un pouvoir et faire du fric, l’escroquerie est payante !
On allait voir ce qu’on allait voir ! Finalement, on n’a rien vu, sinon la fin des illusions en Europe.
Toutes les illusions ne sont pas mortes : le personnel politique du premier niveau vit dans le confort et l’illusion des années quatre-vingts, qu’il partage avec la classe moyenne supérieure. Tout le reste : de la classe moyenne inférieure englobant commerces et industries, les catégories d’employés et d’ouvriers, c’est-à-dire les huit dixièmes de la population, s’est réveillé un matin avec la gueule de bois, des chômeurs à la pelle, une dette gigantesque et aucune perspective d’avenir.
Stefan Zweig aura beau nous faire croire que « n’importe quel vieillard se souviendra de sa jeunesse comme d’un âge d’or », il n’échappe à personne que nous entrons dans une période de turbulence qui fera des vieillards en 12-12-(21)12 des vieillards sans âge d’or.
Un monde disparaît, c’était celui de l’illusion que « le capitalisme est le pire de tous les systèmes, excepté tous les autres », il serait plutôt hasardeux de maintenir « les autres » en bloc, comme pires encore, puisque nous n’en avons jamais essayé aucun, ni même tenté – ce qui est plus grave – d’améliorer ce capitalisme qui se transforme de lui-même, en suivant sa pente, comme un virus mutant sans cesse et hors de portée.
Dame, une société dans laquelle ceux qui dirigent sont ceux qui exploitent, il est difficile de changer. La démocratie n’est plus qu’une supercherie.

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Personne n’est sûr de rien. Max Weber réduit par sa logique notre dernier filet d’espoir en l’avenir « …si les inégalités créent des souffrances, faut-il en déduire que l’égalité ferait le bonheur » ? Non, certes, mais elle y contribuerait. Elle serait un élément pour construire autre chose.
Une vie réussie ne serait-ce pas un état de médiocrité qu’on n’apercevrait pas ?
Ce serait la vie de Frédéric Moreau de l’Education sentimentale de Flaubert, un jeune homme qui a tout raté, sans s’en apercevoir !
Voilà qui expliquerait la majorité socialiste et le culte de la réussite par l’argent au milieu d’une misère qui monte ! Ce sont tous des Frédéric Moreau. Ils ont tout raté et ils ne s’en aperçoivent pas !

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