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La parole confisquée.

On est bien en Belgique, pays dirigé par et pour une élite s’étant fait une idée précise de ce qu’est le territoire, dans son économie, ses banques et ses milieux d’affaire, ses rôles linguistiques et sa découpe.
Voilà ce que l’on peut penser du discours du roi et des réactions des détenteurs absolus de la parole.
Car enfin, n’y a-t-il pas discours plus populistes que ceux, en chœurs, des détracteurs et des thuriféraires de la pensée royale ?
L’objectif n’est-il pas de dénoncer le populisme de la N-VA, étant entendu que pour ce faire, tous les moyens qu’offre le populisme sont bons.
Il n’y a qu’à voir le populisme de Delpérée en action, ses mimiques, sa prétention d’avoir lu et corrigé la bible du territoire, pour se dire qu’il compte toujours sur l’embrigadement du plus grand nombre pour faire du populisme patriotique, son ordre du jour sans appel.
Ne nous disent-ils pas depuis toujours que la société dans son économie et dans sa fidélité au régime est la meilleure du monde et que nous devons nous accrocher à cette idée, même si nous traversons des turbulences ?
Ce discours est populiste parce qu’il a réussi à nous conduire jusqu’à la catastrophe en racontant des craques au plus grand nombre, exactement comme la N-VA dans l’autre sens.
Et cette maintenance du plus grande nombre dans l’anesthésie permanente que les dirigeants inoculent à longueur d’année est le pire des discours populistes.
Que fait un homme politique en tenant des propos lénifiants dans une situation qui mériterait une autre approche, sinon mentir aux gens sciemment ? Et puis, alors qu’on touche du doigt ses mensonges, comme le pain vient à manquer chez les plus faibles, que des centaines de milliers de gens sont sans emploi, que fait-il ? Il a le culot de recommander la patience, de rassurer une foule qui après les séances de dopage ne demande que cela. Il ne s’est pas trompé, c’est seulement la conjoncture, une certaine malchance, ses calculs sont bons, l’économie est saine, le travail va revenir, le pays a besoin d’unité, de cohésion, de morale.
L’autre dit la même chose, sauf qu’il limite son discours à la Flandre.
N’y-a-t-il pas pire discours populistes que ces deux là ?
Aux élection de 2014, ce sera le plus populiste des deux qui mettra l’autre en boîte, et on aura passé à côté d’une réflexion sur des questions de devenir du monde d’aujourd’hui.
Ils ont l’air malin les spécialistes de la politique belge, les professeurs Mark Van den Wijngaert, Dave Sinardet et Carl Devos, cités par « Le Soir », tous plus ou moins d’accord sur une certaine forme de populisme, mais pas sur une autre !
Il y a une phrase qui a retenu mon attention dans le discours du roi : « Ils s’efforcent toujours de trouver des boucs émissaires à la crise, qu’il s’agisse de l’étranger ou des habitants d’une autre partie de leur pays. Ces discours existent aujourd’hui dans de nombreux pays européens et aussi chez nous. La crise des années 30 et les réactions populistes de cette époque ne doivent pas être oubliées. On a vu le mal que cela fit à nos démocraties ».

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Aurait-il stigmatisé la Flandre et la Wallonie national-socialiste de l’entre-deux guerres et le virage de Léopold III adoptant à la même époque des thèses douteuses, confirmées par le ratage d’un populisme faisant croire aux souffrances du roi, captif et derrière les barbelés ?
Quant à Di Rupo, censeur du discours royal, c’est comme si on demandait à Mazarin de raturer un texte de Louis XIV !

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