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On ne nationalise plus !

Il y avait un courant de la gauche appuyé par 60 % des Français lors d’un sondage, pour la nationalisation de Florange.
Montebourg, avec l’aval du gouvernement avait trouvé un repreneur. On ne peut pas croire qu’il n’en était rien et que ce n’était qu’un coup de bluff.
Bref, tout semblait bien parti pour une participation momentanée de l’Etat français pour nationaliser le site et rentrer dans ses fonds avec le repreneur après un certain délai d’adaptation et des modalités de la cession.
Patatras, le premier ministre Hérault préfère un accord avec Mittal qui préconise la fermeture du haut-fourneau avec une promesse d’adapter les travailleurs du chaud, aux techniques du froid et d’éviter plus de six cents licenciements secs !
La continuation de la mise en veilleuse du haut-fourneau promise est déjà caduque, puisqu’il est question de couper la conduite de gaz qui maintien « au chaud » le tout, de sorte qu’en réalité l’extinction du feu verra le début de la fin du dernier haut-fourneau de Florange.
Quand au reclassement, c’est la même promesse faite à Liège. Si certains transferts vers le froid auront bien lieu, le reste des personnels du chaud est promis à la prépension et au chômage.
Le gouvernement Hérault est bien le digne héritier du gouvernement Fillon !
Ça pérore beaucoup. Quant à faire du socialisme…
Il a suffi que Laurence Parisot pousse des cris de vierge effarouchée, pour que la gauche rameutée entonne son couplet de la liberté d’entreprise, sacrosaint précepte du libéralisme, voilà Montebourg désavoué et Hollande qui s’écrase comme une carpette devant Mittal.
La patronne des patrons a même osé trouver une différence entre le projet de nationalisation français et la nationalisation de Général Motors aux USA, en ce sens qu’Obama avait donné son aval au projet, à condition que Général Motors licencie du personnel !
Si le triomphe du libéralisme pour madame Parisot tient dans cette différence là, on voit bien où le pouvoir libéral entend frapper pour sortir de l’impasse !
Montebourg avait aussi parlé du discrédit qui entourait l’entreprise d’Arcelor-Mittal, pour publiquement déclarer que Mittal n’était pas crédible et qu’il souhaitait le voir hors de France.
Le tout est de savoir pourquoi, il a ostracisé l’entrepreneur tôlier.

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Des économistes ont épluché les comptes de cette société qui produit après la fusion avec Arcelor, 10 % de l’acier mondial, ce qui n’est pas rien. La politique financière de Mittal est assez troublante.
Mittal a entraîné Arcelor dans une spirale infernale. Le groupe fait face à une dette astronomique de 22,5 milliards d’euros. Ce qui ne l’a pas empêché de verser l’an dernier 2,3 milliards d’euros de dividendes.
Non seulement les Français se sont fait avoir sur cette fusion, mais leurs voisins aussi benêts : belges et luxembourgeois aussi.
Au départ, Mittal devait la peau des fesses aux banquiers américains Goldman-Sachs. Ces derniers avaient deux possibilités, liquider l’entreprise et mettre Mittal à la rue ou faire un dernier effort de 7 milliards de dollars pour se saisir d’Arcelor, une entreprise saine et qui faisait des bénéfices.
Personne des économistes n’a rien vu. Au contraire, c’était un concert d’éloge. On a accueilli l’Indien à bras ouverts. Les Français ont applaudi. Puis, il fut reçu par Demotte et Di Rupo, sans doute décoré de l’Ordre du mérite, pourquoi pas Baron à titre « étranger » ?
On n’a pas compris qu’avec le boulet de Goldman-Sachs, bon an, mal an, Mittal devait assurer un large bénéfice aux banquiers et apurer sa dette, tout cela au détriment de l’investissement.
On n’a pas compris aussi, que Mittal n’est pas trop attaché à ce continent. L’économie mondiale lui donne raison. La fabrication du fer est en baisse sévère en Europe, le continent asiatique continue à avoir une forte demande d’acier, en progression de 10 %.
Une fois de plus la mondialisation aura bluffé nos benêts.

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