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Ah ! l’Europe…

Dimanche encore, derrière le débat viande de cheval pour viande de bœuf, on a oublié le spectre de l’Europe, celle des voyages complices des producteurs en produits falsifiés, des ouvertures sans contrôle avec les pays qui n’ont pas de sécurité sociale, des transports « qui facilitent les échanges », bref, toute cette modernité que l’on devrait adorer et qui nous la fait haïr de plus en plus, parce que la seule protection qu’elle offre, c’est à la grande industrie, des banques et des puissances de l’argent. Le Citoyen européen n’en tire aucun bénéfice.
Son dernier hymne à la joie pour l’austérité remonte peu à peu des pays malheureux du Sud, gagne la France, Hérault s’apprête à balancer ses dernières mesures – peut-être les allocations familiales, le blocage des pensions, etc. Di Rupo attend que ça prenne chez ses copains socialistes, pour faire pareil en Belgique, ce qui rassurera les amis libéraux du PS.
Nous voilà beaux coincés entre l’austérité et la lutte des lobbies pour gonfler les avoirs des multinationales. C’est vraiment épanouissant d’apprendre que grâce à l’Europe et en accord avec le gouvernement belge, Arcelor-Mittal a payé zéro impôt sur les sociétés en 2012.
Bravo, vive l’Europe !
Si c’est ça les Etats-Unis d’Europe, l’aboutissement depuis la CECA du rêve de l’unité du vieux continent ? Van Rompuy est plutôt le président cauchemardesque d’un puzzle d’Etats pleins de méfiance, où chacun veut tirer la couverture à soi, au point que David Cameron, l’Anglais, la tire tellement qu’il n‘y en aura bientôt plus pour personne.
On fabrique une Europe que Jacques Delors et Maurice Schumann n’avaient pas voulue et qui est pourtant là devant nous : un monstre hypertrophié, une machine infernale, sans tripes et sans cœur.
Ah ! oui, ceux qui ont fait les petites classes de primaire dans les années septante se souviennent encore de la propagande pour cette Europe qui se montait comme une station spatiale, morceau par morceau et que les gouvernements nous disaient d’admirer, avec force outils de propagandes, livres, drapeaux, gadgets, expositions. C’était le temps des sigles, des enthousiasmes, des hymnes, des logos. On demandait aux enfants de faire des dessins pour symboliser l’Union qui évite les guerres et donne la prospérité.
Les millions de francs belges (l’euro allait venir) qu’on investissait pour nous faire aimer la nouvelle et grande patrie n’étaient pas de l’argent perdu, mais engrangé pour nous, pour notre avenir.
Mensonges et argent inutilement dépensé.
Aujourd’hui, les pro-européens se cachent ou bien comme cet insolent Minc et cet insuffisant Attali, persistent à nous dire qu’on est sur la bonne voie, encore un peu plus d’échanges et de mondialisation et on y sera.
Sans les propagandistes qui n’osent plus se montrer, on n’est pas mieux sorti d’affaires avec les antieuropéens. Qu’ils soient mondialisés ou étroitement confédéralistes, les libéraux sont des deux côtés de l’Europe, sinon que la droite « classique » est d’un côté et l’extrême droite de l’autre.
Le dernier budget qu’on veut nous mettre sur le dos pour dix ans, est une honte pure. Il consacre l’Europe à ce que l’Angleterre a toujours voulu : un vaste marché sans état d’âme et sans aucune politique sociale.
La dernière idée de nous faire manger de la merde, sans que nous sachions si c’est du cheval, du porc ou du bœuf n’est pas venue toute seule et surtout n’est pas venue d’un abattoir bulgare. Elle est l’idée de nos plus grands centres industriels agro-alimentaire, de nos hypermarchés et de nos industriels de haut-vol. En conséquence, je doute fort, à part quelques boucs émissaires de seconde zone, que les coupables de cette supercherie soient un jour démasqués.

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Il ne faut pas être un grand professionnel de la viande pour se rendre compte de la différence entre la viande de cheval et de bœuf. Elle saute aux yeux. La graisse du bœuf est grisâtre, celle du cheval carrément jaune. La viande de cheval est dans des tons de rouge plus éclatants que le rouge du bœuf. Elle est légèrement sucrée.
Tout le monde le savait. Personne ne disait rien. Or, les canassons que les gogos ont avalés à la place du bœuf n’étaient pas des chevaux destinés à la boucherie, mais des bêtes de traits piquées régulièrement de produits vétérinaires.
La réponse de Sabine Laruelle à une question de Dominique Demoulin est éclairante de ce qu’est devenue l’Europe : « De toute façon, on mange plus de vieilles vaches réformées que du bœuf. » On la croit volontiers. Elle-même est en quelque sorte une contrefaçon « classe moyenne » tant elle fait du tort aux petits commerces, quand elle vante l’organisation mondiale du système économique.
C’est une vraie européenne, en quelque sorte, du pur bœuf sur l’étiquette et une charolaise de Moldavie, élevée à Chisinau, qui tirait encore des charrettes il y a quinze jours à Bucarest !

Commentaires

Excellente chronique, mais hier soir, j'ai pu en lire une autre que vous avez supprimée !!!, une chronique qui me plaisait presque autant, avec votre ami Didjé de retour de son voyage en Chine..
Le type d'illustration était très bien, mieux que d'habitude, décidément, vous restez pour moi, très mystérieux...bonne journée mon cher Duc.

Excellente chronique, mais hier soir, j'ai pu en lire une autre que vous avez supprimée !!!, une chronique qui me plaisait presque autant, avec votre ami Didjé de retour de son voyage en Chine..
Le type d'illustration était très bien, mieux que d'habitude, décidément, vous restez pour moi, très mystérieux...bonne journée mon cher Duc.

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