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Grassement payés !

Le dévoilement des biens, meubles et immeubles, fonds et placements des ministres français a quelque chose de profondément troublant, outre parfois l’indécence de déclarer des vélos à côté d’un bien immobilier, celui de passer à côté de ce qui aurait pu être un contrôle réel d’un éventuel enrichissement sur le compte des citoyens. Il ne faut pas sous-estimer aussi la dérive possible vers un système inquisitorial.
On le dit un peu partout, deux chiffres, avant l’entrée en fonction et après, seraient seuls capables de déceler une prise d’intérêt, et encore… les salaires étant beaucoup plus élevés que la moyenne dans le privé, quoique on puisse dire (tout le monde n’est pas PDG), on ne pourrait tout de même pas « sanctionner » un ministre qui aurait fait des économies, sur ce qu’il gagne.
Pour lutter contre la corruption, il serait nécessaire de proposer une loi contre le cumul des mandats et une autre interdisant plus de deux mandats consécutifs, immédiatement, et non pas ayant des effets dans quelques années.
Cela permettrait, dans le futur, de savoir ce que gagnait un ministre dans la profession qu’il a quittée avant son mandat.
En Belgique, par exemple, beaucoup de membres du personnel politique n’ont pratiquement jamais exercé une profession initiale, sinon très peu de temps. Si bien que leur situation de fortune au moment où ils accèdent à un ministère, ayant été députés ou sénateurs assez jeunes, et, parfois, ayant bénéficié d’un mandat dans la gestion d’une entreprise d’Etat ou dans un conseil d’administration, poussés par un parti, on peut les considérer comme de purs produits de la politique. En fin de carrière, ce qu’ils ont, des biens immobiliers aux avoirs bancaires, tout provient des fruits des divers mandats publics, qu’ils ont exercés tout au long de leur vie.
On peut rattacher à cette branche spéciale, la plupart des « grands » politiques en exercice. Prenons par exemple le cas Reynders. Quels ont été les revenus qu’il a dégagés de sa profession d’avocat, c’est-à-dire avant sa rencontre avec Jean Gol ?
Quelques affaires sans grandes rémunérations, du pro deo comme tous les débutants, pas de quoi pavoiser et mettre une famille à l’abri des besoins. C’est donc un pur produit de la politique qui doit tout à l’électeur belge. Comment pourrait-on comparer une vie avant et une vie après ses mandats, dans de telles conditions ? Ce n’est pas possible.

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Si nous avions de vrais journalistes, nous pourrions savoir, en-dehors d’éventuels héritages, des avoirs du conjoint, et d’autres sources de revenus parfaitement accessibles et contrôlables, s’il est courant de spéculer sur les sommes versées en fonction des indemnités parlementaires et autres revenus issus des « bontés » de l’Etat belge, dans la plupart des situations identiques à celle de Monsieur Reynders, afin de se constituer un patrimoine immobilier et un solide compte en banque.
Ce n’est quand même pas banal d’acheter un bien à Uccle, une des communes les plus chères de Belgique au mètre carré bâti. J’entends bien que c’est sans doute tout à fait dans les règles et sans aucunement enfreindre la loi, et que ce n’est en rien suspecter l’honnêteté de quiconque en écrivant cela, mais c’est quand même une information importante, sur la largesse du système belge qui permet d’évoluer dans le sens d’une belle aisance, grâce aux indemnités parlementaires ou ministérielles.
C’est donner l’occasion de méditer, en ces temps de restriction et de pauvreté accrue de la plupart des Belges, sur les libéralités salariales dont bénéficient les grands serviteurs de la Nation. C’est aussi mesurer à sa juste dimension « l’effort » de Di Rupo qui, au début de son mandat de Premier ministre, s’est permis d’insulter à la misère en faisant semblant de toucher aux indemnités de ses ministres !

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