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Des souris et des hommes.

Un système économique n’est pas là pour sa capacité à faire du profit, grâce à son productivisme, mais pour sa capacité à donner une vie meilleure aux gens, dans des conditions de travail et de rémunération qui les respectent.
Toute l’astuce des libéraux est de faire croire que le profit et le productivisme sont les conditions indispensables à une vie meilleure.
La situation actuelle : dégradation des conditions de vie, exploitation par la concurrence des bas salaires, prouvent le contraire.
En principe, les marchés sont utiles, ils optimisent la mise à disposition des ressources et valorisent les biens en fonction de l'offre et de la demande. Ils le sont moins et pour ainsi dire pas du tout, quand ils mettent en concurrence des minimums d’existence.
Pour déterminer si la pression des marchés a une influence négative sur la moralité des individus, deux économistes allemands de l'Université de Bonn, Armin Falk et Nora Szech, se sont livrés à plusieurs expériences significatives. Il est regrettable que, ni les politiques de gauche, ni les journaux, dans la simple intention de faire leur métier d’informer, aient « oublié » d’en souffler un mot en Belgique.
Tous les partisans d’une gauche humaniste expriment leur opinion contre le travail des enfants, contre l’exploitation des travailleurs ou encore contre la production de viande impliquant de la cruauté envers les animaux. En même temps, les mêmes ignorent leurs propres principes moraux quand ils agissent en tant qu’acteurs de ce même marché, en recherchant les matériels électroniques, les vêtements ou les aliments les moins chers. Ainsi, le marché réduit les préoccupations morales
Les Dr Armin Falk et Nora Szech démontrent que les marchés érodent les préoccupations morales à l’aide de quelques expériences.
Plusieurs centaines de sujets ont été confrontés à une décision morale entre le fait de recevoir une certaine quantité d’argent et de tuer une souris, contre le fait de sauver la vie de la souris et de renoncer à l’argent.
"Pour étudier ces conséquences immorales, nous avons étudié si les gens étaient enclins à faire du tort à une tierce partie dans des échanges pour recevoir de l’argent. Le fait de faire du tort aux autres de façon intentionnelle et injustifiée est typiquement considéré comme immoral ou contraire à l’éthique" dit Falk. Les animaux impliqués dans cette étude étaient nommés des "souris surnuméraires", élevées dans des laboratoires en dehors d’Allemagne.
Souris contre argent dans des échanges commerciaux, cela impliquait le symbole : vie contre argent. Si une offre commerciale était acceptée et qu’un échange était complété, cela avait pour conséquence la mort de la souris. De cette expérience, il ressort nettement que le commerce résulte en une érosion des valeurs morales.
"Dans les marchés d’échanges commerciaux, les gens font face à plusieurs mécanismes qui pourraient réduire leurs sentiments de culpabilité et de responsabilité" explique Nora Szech. En situation de marché, les individus se concentrent sur la compétition et les profits plutôt que sur des préoccupations d’ordre moral. La culpabilité peut être partagée avec les autres vendeurs et acheteurs. En outre, les gens voient que les autres violent aussi des normes morales.
Si je n’achète pas ni ne vends, d’autres le feront
"Pour des biens sans implications morales, les différences dans les prises de décision entre les conditions personnelles et de marché sont faibles. La raison est simplement que dans de tels cas, le besoin de partager la culpabilité ou un comportement d’excuse est absent".
On ne peut tirer sur le champ des conclusions hâtives, si ce n’est quand même une qui me traverse l’esprit : « Messieurs les libéraux ne sont pas des salauds tout seuls, les autres le sont aussi. A la différence que ces derniers le sont devenus, bien après que les premiers l’aient été.
Ce qui, comme dirait une danseuse de mes amies « ne me fait pas une belle jambe ».

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