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Lobotomie.

C’est Jacques Chaliand qui le dit, la domination absolue de l’Occident, n’aura duré que deux siècles.
Cela signifie au vu des faits, que l’Europe, s’est endormie dans un système économique qui est toujours admiré par nos penseurs politiques socialo-libéraux. En réalité, on a déjà plié bagage, on n’existe plus, mais personne parmi les décideurs ne le sait encore.
La haine puissante d’un ordre qui ne serait pas le mondial que nous connaissons, est à la base de notre manque de curiosité et de notre déclin. Malgré la chute de l’URSS nous voyons des staliniens partout. Ça paralyse les peuples.
La dérive qui nous entraîne vers des stupidités commerciales et des règles moulées sur l’exemple des grandes fortunes, nous gangrénerait depuis les alentours de 1979.
Elle nous empêcherait de réfléchir, par une sorte de lobotomie, à un ordre nouveau nécessaire à notre survie. Les principaux responsables seraient les partis libéraux, c’est-à-dire à peu près tous les partis de la coalition en Belgique !
L’agent révélateur serait apparu à la révolution khomeyniste, le deuxième choc pétrolier et le grand tournant initié par la politique en Chine de Deng Xiaoping.
Nous avions alors, l’œil sur l’Angleterre libre-échangiste de toujours. Énamourés, de la réussite reaganienne et thatchérienne, unis dans le même hymne à l’initiative industrielle et bancaire, nous nous sommes mépris sur la capacité de nos élites.
Nous sommes encore dans le ravissement de les entendre si bien parler, que leur connerie ne nous est pas encore sautée aux yeux.
Louis Michel et Didier Reynders sortaient de l’œuf pondu par Jean Gol et André Cools finissait de mettre au pas les syndicats ! On croyait découvrir Versailles pour tous, nous étions sur une fête foraine au palais des glaces, à voir nos sales gueules déformées par nos illusions.
Dirigée de la même manière et par d’autres insensés, l’Europe était à l’unisson, avec une majorité imbécile, en train de clore un chapitre de prospérité, sans s’en rendre compte.
Les beaux parleurs ne voyaient pas l’émergence aux premiers rangs des pays à forte capacité de population, la Chine, l’Inde et le Brésil. Il a fallu que Mittal nous botte le cul pour en convenir.
Prenant le relais de leur propre bêtise passée, les mêmes partis, produisant les mêmes leaders politiques, s’appliquent aujourd’hui à replacer l’Europe dans les secondes puissances, en faisant payer cette régression au peuple.
Je sais, notre faute, c’est de les avoir élus. A vrai dire, on n’avait pas le choix.
Bien entendu, il ne s’agissait pas de revenir en arrière et d’imaginer une nouvelle forme de colonialisme : contenir les puissances montantes, en poursuivant leur exploitation de façon détournée ; mais, il était à tout point de vue criminel de permettre un dumping sur les salaires et le social, afin de mettre en concurrence sur les prix, des travailleurs sous-payés et non protégés, avec les nôtres.

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La récession générale en Europe est en partie le résultat de cette faute.
Comme tout un chacun s’en rend compte, à l’exception des partis de pouvoir, s’amorce en Europe une montée spectaculaire des partis nationalistes.
Une pensée intelligente eût voulu un protectionnisme de bon aloi garantissant le devenir de l’Europe. Au lieu de cela nous allons avoir un nationalisme qui risque de conduire à une autre dérive : le repli sur soi.
Il ne faut pas voir cela de la Belgique, petit pays lunaire, quoique le nationalisme flamand peut nous en donner un avant-goût en 2014 ; mais de France, où le parti de Marine Le Pen, sauf grand écart de sa part ou sottise de son fondateur, va probablement supplanter aux prochains scrutins un des deux partis de pouvoir : l’UMP ou le PS.
L’Europe était une belle idée. Ses dirigeants ne la méritaient pas.

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