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Tous pour rire…

Ah ! comme c’est difficile d’appliquer à soi-même ce que l’on exige des autres !
C’est une réflexion qui saute à l’esprit quand il s’agit de réformer le système des pensions des parlementaires en France et la lisibilité fiscale de ces messieurs ! Cela n’est pas propre à la France. On est loin du compte, tout pareil en Belgique.
Par exemple au rayon des économies, Di Rupo a cru couper l’herbe sous les pieds des râleurs en écrêtant de 5 % (en réalité 2) les salaires des représentants nationaux. On s’aperçoit que les privilèges n’ont pas disparu. Depuis que cette mesure a été prise, les 2 % ont été noyés dans un océan de surenchère et de cumuls à faire envie à Paul Frère.
Il est vrai que notre système est bien plus dépensier encore que le français toutes proportions gardées. De ce point de vue, puisqu’ils ne parviennent pas à le réformer à l’amiable, on en viendrait à souhaiter que Bart De Wever mette les pieds dans le plat, alors que, franchement, l’avenir avec l’Anversois n’est pas brillant non plus.
De même pour la justice.
On peut jeter un regard sur les affaires françaises en cours, elles ont une grande analogie avec les nôtres. Elles consacrent l’avantage des procéduriers fortunés sur les petits voleurs.
Non seulement, avec de l’argent à gogo, on peut faire traîner les affaires les plus importantes quasiment indéfiniment, mais encore il est loisible de mettre à mal les juges qui ne rentrent pas dans votre jeu.
La victime supplémentaire dans l’affaire Bettencourt qui met en cause Woerth et Sarkozy, n’est-elle pas le juge Gentil de Bordeaux, accusé d’être un intime d’un expert qui s’est prononcé sur l’état de fragilité de la patronne de l’Oréal ?
Vous vous voyez devant un tribunal accuser un juge de partialité ? Vous écoperiez d’une amende supplémentaire pour outrage à magistrat !
Par contre, lorsque les faits sont qualifiés d’association de malfaiteurs à propos des 400 millions versés à Bernard Tapie dans une procédure de conciliation, que les experts et l’avocat de Tapie étaient copains comme cochon, que le même Bernard dédicaçait de manière très appuyée et amicale un bouquin à un des experts, puis jurait ne pas le connaître, on plaide l’inverse de ce qu’on plaidait à propos des relations du juge Gentil. Et vous verrez que ça va marcher ! Que cette affaire n’est pas finie. Et quand bien même, on referait la procédure, vous voyez d’ici Nanard rendre 400 millions à l’État français, lui qui n’a jamais rien rendu à personne ?

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Il se passe quelque chose de nouveau dans nos démocraties.
Celles-ci sont fragilisées par le désastre économique, qui est un puissant décapant. Il révèle que les élites s’accrochent à leurs prérogatives et à leur bien-être, ce qui ne se voyait pas trop au temps de la prospérité, mais qui crève les yeux aujourd’hui.
Petit à petit, la classe dirigeante se détache de la masse générale des Administrés, les gens qui la composent sont très peu au courant de ce qui se passe en-dehors des cercles qu’ils fréquentent, détachés presque des contingences du système. Cette nouvelle bourgeoisie est homogène dans la défense de ses intérêts et la plupart de son contingent de renouvellement provient d’elle-même, du droit des grandes familles de faire succéder le fiston au père et des réservoirs naturels que sont les partis de gouvernement. Elle se justifie par quelques « fils d’ouvrier » qui sitôt adoubés font montre de zèle à la garde des privilèges.
Ceci n’est pas du populisme : c’est un constat.
Toujours en France, du Nouvel Observateur, des jeunes représentants de la Nation issus du PS, de l'UMP et de EELV, réclament l'abolition de leurs "privilèges" parlementaires.
Ils veulent la fin du cumul des mandats, la publication des augmentations de patrimoine, la suppression du régime spécial des retraites parlementaires. La démarche n'a guère été appréciée par leurs aînés. "C'est du poujadisme ignorant", a sèchement répliqué le groupe socialiste.
Le président de l'Assemblée française, Claude Bartolone, adversaire résolu de la "démocratie paparazzi", a lui aussi volé dans les plumes des signataires. "Je commence à en avoir ras le bol de ces députés qui se font une réputation sur le dos des autres!", s'est-il indigné (Le Monde).
On voit comme les tenants des privilèges ont l’art d’esquiver la discussion en réfutant tout d’un bloc sous la dénomination de « populisme » ou de « poujadisme », allant même jusqu’à la critique de ceux qui, parmi eux, veulent faire le ménage.
Qu’ils ne s’étonnent pas que l’opinion les classe un jour définitivement dans le « tous pourris ». Ce qui serait dommage pour les élus honnêtes.

Commentaires

Mon cher Richard, je lis chaque jour vos commentaires et chaque fois le même constat, vous avez 100x raison...mais vous prêchez dans le désert...

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