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Elio du genou.

(Dans Le Soir paru en mai dernier : Elio Di Rupo se plaignait d’un rhumatisme au genou)

Sursum corda ! Elevez vos cœurs avant de faire un choix. Oui, mais lequel ?
Depuis que la foi ne bouscule plus les montagnes, nos prétendants à devenir ministres se désignent eux-mêmes employés, puisqu’ils considèrent que leur fonction s’appelle un métier.
Il faut donc que nous les choisissions afin qu’ils puissent, en notre nom, exercer leur profession.
Ce n’est pas si simple.
Comment choisir un plombier dans les pages jaunes, quelqu’un qui ne vous escroque pas, qui répare sérieusement votre tuyauterie ?
Eux, c’est pareil. L’ouï-dire et l’usage. On m’a dit qu’un tel faisait beaucoup de biens pour sa commune. Ma fille a toujours voté pour un libéral, ce n’est pas maintenant que je vais voter pour un socialiste, etc.
Le pouvoir des gens se limite à cela.
Le reste, ne nous regarde pas.
Si c’est un métier, leur ministre est Sabine Laruelle, parce qu’ils sont des artisans classe-moyenne, mais « spéciaux ». En effet, nous les élisons, puis ils n’en font qu’à leur tête. Ils conduisent leurs affaires sans plus nous consulter. Ils décident de leur salaire entre eux. C’est du corporatisme !
En cela ce n’est pas un métier ordinaire. Ils s’autogèrent. Tout se passe en-dehors de nous. L’Europe, qu’ils nous la construisent ou nous la détruisent, qu’est-ce que nous en savons ?
Que devrait faire l’électeur – patron informel – pour reprendre les choses en main ?
Choisir, puisque c’est notre seule prérogative, requiert un certain courage, mêlé à un grand embarras. Ne pas choisir, c'est montrer notre faiblesse et admettre le chaos, dont l’issue fatale est plutôt la médiocrité, que l’éclat.

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Par leur comportement nos élus s’ingénient à nous démontrer que notre obsession égalitaire est un leurre dans lequel nous nous perdons. Les hommes naissent égaux, ils sont tous pareils. Voyez l’exemple qu’ils nous donnent, les premiers rangs, les premières places, les égards, les admirations avant qu’ils ouvrent la bouche, les facilités que nous croyons leur accorder, alors qu’ils se les arrogent, bien que nous la leur accorderions bien volontiers, par soumission innée et sotte : c’est de l’égalité, ça ?
Ce n’est pas n’importe qui pour s’aller plaindre d’un genou rhumatisant au journal « Le Soir » à une Béatrice Delvaux énamourée. Tout le monde n’est pas Di Rupo, vous me direz. Justement si, il doit exister quelque part, un homme souffrant du genou, plus brillant que le saltimbanque montois, plus riche en idées et mille fois plus intéressant pour la Nation.
Ce phénix est impossible à trouver, railleriez-vous. Certes ! Et savez-vous pourquoi ? Parce qu’on ne le cherche pas. C’est simple, depuis la principale intéressée, jusqu’au plus infime citoyen, personne ne le cherche, ni ne le cherchera. Le système ne s’y prête pas. C’est tout. Et du coup, lui-même n’a pas envie de se montrer. Pourquoi le ferait-il ? Pour que vous lui riiez au nez ?
Elio reste le seul à se plaindre du genou capable de susciter l’admiration d’une journaliste !
Au secours de cet élitisme affiché par notre démocratie, nos esthètes du droit s’indigne que tout le monde soit logé à la même enseigne. Ils y voient avec la mort de l'art, celle de la différence qui fait l’exhausse du citoyen, et le justificatif de Béatrice Delvaux de s’occuper du genou de Di Rupo en priorité.
Seulement voilà, est-on sûr que l’élite soit l’élite ? Et si des individus peu recommandables usurpaient ce titre et s’en paraient, un peu comme Tapie s’est enorgueilli de ses 400 millions ?

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