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Il faut y aller !

L’affaire syrienne se résume à quelques faits simples, dont la preuve de l’utilisation du gaz sarin par l’armée.
Un dictateur sans aucune légitimité et qui reçoit le pouvoir d’un vieux despote, son père, massacre des opposants par des moyens militaires.
Les citoyens européens en sont conscients. Ils ont encore en mémoire le numéro de Colin Powell aux Nations Unies et ont, depuis ce mensonge éhonté, une méfiance extrême pour ce qui concerne le discours officiel, surtout s’il est américain.
Obama et Hollande sont décidés d’envoyer quelques missiles sur Bagdad afin de marquer le coup et faire savoir au dictateur qu’il peut massacrer n’importe comment, mais pas avec n’importe quoi ; cependant, à une courte majorité, les citoyens ne veulent pas entendre parler d’une intervention, même si les tirs en représailles se feraient depuis des bateaux sans qu’aucun soldat foule le sol syrien.
Des éléments religieux se sont joints à la révolte déclenchée par des laïcs en Syrie, parmi eux, certains extrémistes et les tueurs d’Al-Qaïda. La Syrie pourrait tomber dans les mains des intégristes musulmans en cas de fuite ou de mort du dictateur. Trop de précédents démontrent que les religieux n’aiment pas partager le pouvoir. Quand ils parviennent aux responsabilités, ils n’ont de cesse d’éliminer leurs anciens partenaires. Ce risque, faut-il le courir ?
Voilà, sans entrer dans les détails, tous les éléments dont l’Europe et l’Amérique disposent pour se faire une opinion.
Un détail qui a son importance, la géopolitique a raccourci les distances entre les pays par l’évidence de la rapidité de communication. L’Europe est depuis longtemps une terre d’accueil pour les mal lotis d’Afrique, du Maghreb et du Moyen-Orient. Cette population ne s’est pas entièrement intégrée à l’Europe. Les démocraties n’ont pas su gérer avec la fermeté nécessaire un travail d’assimilation. Les gouvernements sacrifient trop souvent l’idéal laïc à des concessions accordées aux pratiques religieuses et aux regroupements confessionnels.
L’Europe devrait également réfléchir à la natalité galopante dans les pays en bordure de la Méditerranée, face à la France. Un exemple : quand Nasser prend le pouvoir en Égypte, le pays compte un peu plus de 20 millions d’habitants. Aujourd’hui, le comptage est affolant. Les Égyptiens seraient quatre-vingt cinq millions !

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Un conflit dans un pays à forte population jeune, c’est un surcroit de transhumance vers des pays moins troublés par les dictatures et les religions. Dans les États de l’UE, nous n’avons encore rien vu des querelles religieuses propres au monde musulman. Le laxisme des Occidentaux sur cette question cruciale permet aujourd’hui à des partis du genre de celui de Marine Le Pen de prospérer sur un terreau préparé par des coalitions socialistes et libérales.
Prétendre que le conflit syrien ne nous concerne pas est une absurdité.
Des antécédents montrent également que la Libye, la Tunisie et surtout l’Égypte, sont la proie de remous internes dus à l’intégrisme religieux. Rien encore dans des dictatures comme l’Algérie ou le Maroc, mais l’afflux en Europe des ressortissants de ces pays est un signe.
Nos populations sont loin d’assimiler l’ensemble de ces données pour se forger une opinion fondée sur des éléments et des arguments sérieux.
C’est la grande faiblesse des démocraties de fonctionner par infantilisation permanente des électeurs.
Alors, que faut-il faire ?
Je pense qu’une intervention la plus large possible doit mettre par terre le régime de Bachar.
A cela plusieurs raisons. La première est morale. On ne peut pas tolérer qu’il n’y ait aucune sanction une fois su et prouvé le gazage des populations. Fermer les yeux sur cette monstruosité, c’est donner un feu vert pour les autres.
Laisser la situation pourrir risque d’élargir le conflit aux pays voisins. Le dictateur syrien pourrait créer des incidents au Liban et en Palestine. On connaît la promptitude d’Israël à écraser une mouche avec un marteau pilon. Il ne faudrait pas grand-chose pour créer les conditions d’un conflit étendu à la Région.
Pense-t-on sérieusement que nous en sortirions indemne en Europe ? Qu’il ne s’y passerait rien, ne serait-ce qu’une immigration massive vers nos pays ? Deux millions de réfugiés syriens campent dans les pays limitrophes ! Des frontières avec la Turquie au nord, du Liban à l'ouest, d'Israël au sud-ouest, de la Jordanie au sud et de l'Iraq à l'est, sont autant d’occasion pour un dictateur aux abois d’étendre le conflit.
Il y a des limites au pacifisme. Peace & love, ce n’est plus le moment Il faut y aller !

Commentaires

Il y a du vrai et du faux dans ce que tu écris. Du bon et du mauvais. Et finalement tout est faux et mauvais.

On est de moins en moins certain que les gaz proviennent du régime syrien. Depuis une semaine, un autre son de cloche se répand (d'abord dans les journaux américains ensuite ailleurs, mais non relayé par les TV) voir le site suivant en français:
http://www.voltairenet.org/article180069.html

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