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Que d’eau !

Des habitants de la planète qui ne se posent plus de question sur le réchauffement et la montée des eaux des océans, ce sont ceux des États insulaires du Pacifique. Mais que valent les protestations quand on n’est pas sur la liste des grands hôtels et que l’on ne vit que de la pêche, même si avant on vivait aussi de la culture des champs. Les potagers partent par la racine des plantes qui trempent dans l’eau saumâtre et finissent par disparaître. Le mépris des grands pays pollueurs responsables à leurs yeux de leur situation dramatique est total. Il est vrai que ces îles n’ont pas de pétrole, pas de minerai, rien que des villageois qui disparaîtront avec leur île, puisqu’ils sont trop nombreux, malgré l’exode, de songer à les évacuer.
On n’a pas encore chiffré les pertes en vies humaines que cette montée des eaux va provoquer dans les dix années à venir, mais c’est autre chose que les cent mille morts qu’on déplore en Syrie, même si la comparaison est quelque peu indécente, encore que ces îliens ne sont pas responsables de leur malheur et qu’ils connaissent les responsables : nous !
Aux îles Marshall, les digues s'érodent. A la capitale, Majuro, les fortes marées font marcher tout le monde dans l’eau quelques semaines par an. Ce qui ne s’était jamais vu au siècle dernier, tandis que d’autres zones de l'archipel souffrent d’une sècheresse exceptionnelle. Les puits de certains villages sont contaminés par l'eau de mer.
Enfin, à Bruxelles, une voix, sonne l’alarme, celle de la la commissaire européenne chargée du climat, Connie Hedegaard, "Le temps presse. Le monde doit agir de concert. Ceux qui sont les plus vulnérables sont de plus en plus impatients, et pour de bonnes raisons". Jusqu’à ce jour Connie a prêché dans le désert.
Et de poursuivre "Il est tout à fait impressionnant dans cette région de voir ces pays qui ont réellement entamé le processus de transition vers l'énergie (renouvelable) en dépit de leurs difficultés et de leurs limitations. Ils n'ont pas créé le problème climatique, ils ne sont pas coupables, mais ils savent que chacun de nous doit faire ce qu'il peut".
Ce n’est pas le cas des pays dits développés qui poursuivent leur entêtement de se sauver de leurs dettes par la croissance, c’est-à-dire par plus de pollution, même si on essaie aussi de faire du fric par des sources d’énergie renouvelables. Ils font ce qu’ils peuvent, mais dans le sens contraire. Ils essaient de se sauver par la pollution ! C’est ainsi que chez nous Arcelor-Mittal rafle tous les cotas de pollution. C’est même à cause de cela qu’il ne met pas la clé sous le paillasson de Marcourt.

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Alors, question d’image morale qu’on leur présente, pardon, on a encore du chemin à faire. On éternise les débats sur la responsabilité des hommes dans le réchauffement. Il y a autant de savants qui sont pour notre responsabilité à cause des émissions monstrueuses de carbone, que d’autres qui pensent que c’est un cycle de réchauffement naturel de la terre.
Que les uns disent vrai et qu’on ne sache pas lesquels, on s’en fout. Ça vaut quand même le coup d’essayer de faire moins de fumée et de récupérer les gaz des voitures, dans le doute et avant qu’il ne soit trop tard. Intimement, je suis persuadé qu’il est déjà trop tard, mais bon…
Les pays membres du FIP devraient se mettre d'accord sur une "déclaration de Majuro", qui prévoit la prise d'actions concrètes sur le changement climatique, à l’issue d’une réunion dont personne ne parle dans la presse, bien trop obnubilée par la rentrée, les potins autour de la fille du roi, Di Rupo et Onkelinx à la relance et un tweet du pape François sur la paix, un œil sur la Syrie.
On devrait réveiller d’un sommeil profond Ban Ki-moon, secrétaire général de l'ONU, afin de présenter cette déclaration lors de l'assemblée générale à New York fin septembre.
Comme on sera plongé plus que jamais dans le drame syrien, il faudrait une forte montée des eaux à New-York pour convaincre la communauté internationale que vendre des maillots de bain aux populations menacées ne suffira pas.
Le brave Henry Puna, premier ministre des îles Cook a essayé de nous apitoyer sur le sort des petites nations du Pacifique qui partagent un fort sentiment d’abandon. Qui en a entendu parler ? Au Soir, on a cru que Puna était le directeur de l’Agence Cook. A tout hasard, ils lui ont envoyé le tarif de la publicité…
Christopher Loeak, président des îles Marshall est décidé. Il mourra sur son île, noyé quand sa terre natale sera engloutie.
Surtout n’oubliez pas que demain votre gamin à piscine !

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