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L’unification du centre et de l’extrême droite.

Plusieurs éléments comparables viennent à l’esprit entre la droitisation du PS de Di Rupo et
le changement d’attitude de François Fillon à l’égard du Front national qui marque aussi la lente marche du centre et de la droite modérée françaises, vers l’extrême droite.
Chez Di Rupo voilà longtemps que les socialistes bien installés dans les places et le confort de situation ont joué un rôle non négligeable d’agents propagandistes pour un capitalisme pragmatique inévitable.
Ce mouvement est visible partout en Europe comme la composition du parlement européen le montre. C’est un imperceptible déplacement des lignes qui s’opère sous nos yeux. Les seuls îlots de résistance sont à présent l’extrême gauche encore assez faible et une partie des écologistes trop divisés pour constituer un danger sérieux.
Ce mouvement est le produit d’un ralliement progressif de la gauche traditionnelle vers un centre modéré et le centre modéré vers une droite extrême.
C’est aussi une leçon de présentisme des politiciens toujours à la recherche d’un visage familier qui rassure. C’est à peu près toute la politique de Didier Reynders et d’Élio Di Rupo qui se calque sur la radiographie de l’actualité.
Il ne faut pas sous-estimer le phénomène, même si on voit nettement comme on infléchit la volonté des peuples par l’influence des médias, tous au service de la même cause ; tant l’opinion pourrait se retourner à la faveur d’une conjoncture très défavorable en contradiction avec l’optimisme habituel d’ambiance pré-électorale.
Si le personnel politique paraît en symbiose avec l’électeur apathique, vous verriez comme il pourrait se cabrer au cas où l’électeur changerait d’avis ; car, de toute évidence, le personnel politique ne le suivrait pas. L’exemple des référendums ratés et des ralliements des parlements au dernier traité européen sans la volonté populaire, témoignent du peu de cas qui est fait de l’opinion, quand des enjeux paraissent être au-dessus du jeu démocratique. Voilà pourquoi les chevaux de frise sont dans des réserves, les gaz lacrymogène sont stockés dans leurs bonbonnes et les autopompes attendent dans les garages de la gendarmerie, prêts à être utilisés sur un signal des autorités.

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Cette politique reste bon enfant tant que l’électeur demande de la sécurité et de la protection, tout un programme soutenu par la mise en valeur de la « leçon » tirée des faits-divers qui vont en ce sens, avec une Milquet qui en profite pour muscler ses effectifs qui serviront aussi, le cas échéant, à refroidir les populations dans leur volonté de changement.
En France comme en Belgique (en France c’est le Front, en Belgique la N-VA) l’interdit pèse sur une stratégie de resserrement. Cela n’empêche pas les électeurs de l’UMP de l’envisager favorablement, de même que le PS a fini par faire bon ménage avec le CD&V et l’Open Vld, après le MR, qui ne pourront que se rapprocher de la N-VA en cas de désastre électoral en mai prochain.
J’entends bien Magnette déclarer qu’une pareille alternative verrait le PS dans l’opposition. Dans les faits, il semble cohabiter avec des formations qui flirtent déjà avec la N-VA au niveau communal, en attendant les législatives. Enfin, ce ne serait pas de son fait que le PS claquerait la porte, mais bien des autres partis francophones et flamands suffisamment forts pour lui désigner la sortie, ce n’est pas la même chose.
Qu’une moitié environ de l’électorat du parti de droite penche pour une sorte de partenariat stratégique avec le FN, grâce à la politique de Marine Le Pen en France, il suffirait d’un rien en Belgique, pour jouer le même jeu avec De Wever.
En-dehors d’un nationalisme d’un ridicule achevé, qu’est-ce qui différencie la N-VA des autres dans le domaine économique ? Rien. Absolument rien ! Une parfaite entente avec le patronat et les suggestions sur de nouvelles économies des finances de l’État vont dans le « bon sens » patronal. Elles sont même supérieures à l’offre des autres.
Il suffirait que la N-VA arrête de titiller la ferveur royaliste des partis et cesse d’opposer au fédéralisme actuel son confédéralisme séparatiste, pour que les médias ne tarissent pas d’éloges pour elle.

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