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Des glorieux et des humbles.

La vision qu’a chacun de la démocratie est probablement aussi diverse qu’il y a d’individus. Mais, pour l’essentiel, deux grands groupes s’en détachent. Il y a ceux qui vivent bien du système et ceux qui n’y vivent pas bien du tout.
C’est tout de même le Parlement et le Gouvernement qui font la synthèse des deux groupes, en tirent un enseignement et concrétisent par des lois ce qui, de leur point de vue, paraît le plus approprié.
Sauf que leur point de vue n’est pas neutre et que les gens de pouvoir sont dans le groupe des citoyens qui vivent bien du système.
Non qu’on le leur reproche, mais il est très difficile de faire abstraction de ce que l’on est et dans le milieu dans lequel on vit, pour prendre des décisions à la place de ceux qui n’y ont pas le même intérêt.
Seul un référendum changerait la donne.
La question serait simple : voulez-vous que les salaires, traitements et indemnités, de tout qui relève d’une fonction de représentation des électeurs dans l’appareil de l’État, soient fixés par référendum ?
Dès l’instant que le référendum serait adopté. Un second déterminerait les rémunérations, par exemple la plus haute serait celle de l’ouvrier qualifié, dans le barème le plus intéressant des métiers repris à la FEB. Ni plus, ni moins.
Tous crieraient au scandale. Une bonne partie de nos parlementaires et ministres claqueraient la porte.
Toute la politique en Belgique serait bouleversée.
Nous perdrions ceux dont la motivation principale est l’amour de l’argent. Des prétentieux se sentant dévalués de facto se rueraient sur les offres d’emplois valorisant leurs diplômes, de telle sorte que les débouchés de haut niveau du privé seraient vite encombrés et que certaines de nos grandes gueules se retrouveraient au chômage.
Je veux croire, pour l’honneur des politiques, que certains resteraient à leur poste. Tout cela ne serait pas grave et finirait en anecdotes, si une certaine presse n’avait pas été inventée pour soutenir une catégorie de citoyens au-dessus des autres et dont elle croit faire partie.
Ce bouleversement serait de nature à faire réapparaître au sommet des gens du peuple qu’on n’avait plus l’habitude d’y rencontrer.
Je pense aux fonctions subalternes, aux chômeurs et aux femmes d’ouvrage, mais aussi à toute une intelligence inexploitée qui est exclue du pouvoir pour de multiples raisons dont la principale est la sélection par les chefs de parti et l’école. Tous les universitaires et les pistonnés ne sont pas intelligents et tous les gens du peuple ne sont pas illettrés. La cuistrerie est même plus répandue en haut, qu’en bas.
Il y aurait moins d’avocats, certes, mais qui s’en plaindrait, à l’exception des avocats ?
Enfin, nous pourrions faire tous l’expérience de ce qui a été suggéré au début de cet article, à savoir que ceux qui actuellement vivent bien le système ONT UN POINT DE VUE QUI N’EST PAS NEUTRE.

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J’accorde bien volontiers qu’en contrepartie ceux qui gagnent mille euros par mois ne sont pas neutres non plus. Sauf que le bon sens accorderait plus de crédit à ceux-ci qu’à ceux-là. Et puis, n’y verrait-on qu’une alternance de classe que cela ne pourrait que mieux aller.
Certes, le pouvoir corrompt et il ne faut pas s’attendre à ce qu’il y ait moins de corrompus dans ce renouvellement original du personnel de décision ; mais, il n’y en aurait pas plus qu’aujourd’hui. La démocratie ne serait pas vivifiée, mais elle serait sans doute plus juste et les dirigeants plus adaptés à l’ensemble de la population.
Reste une objection, non pas de classe, mais de capacité. Ici, nous touchons à un autre point sensible : celui des compétences.
Nos inusables leaders ne passent-ils pas d’une fonction à l’autre, alors qu’ils sont tout, sauf des Pic de la Mirandole ?
Ne vous est-il jamais arrivé de vous dire en voyant Reynders plastronnant, Wathelet mordant, Onkelinx louvoyant et Milket survolant, que des tas de gens pourraient en faire autant, sinon beaucoup mieux.
Et puis, en ces temps de disette, les deux ou trois cent millions que nous coûte leur entretien, sont toujours bons à prendre.
Voilà pourquoi nous n’aurons jamais un référendum de cette espèce.
Cette chronique passera pour populiste et démagogique, alors qu’elle n’avait d’autre objet que l’herméneutique (Intermédiaire entre les dieux et les hommes).

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